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Ckearstream: Villepin tire la conclusion de son procès

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12 octobre 2009
(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

Dominique de Villepin a regretté lundi soir, lors de sa dernière audition au procès Clearstream, d'avoir été renvoyé devant un tribunal en raison de sa rivalité avec Nicolas Sarkozy, là où Michèle Alliot-Marie, selon lui tout aussi concernée, avait bénéficié d'une promotion.

C'est à l'heure où le tribunal commençait à sombrer dans une discrète torpeur que l'ancien Premier ministre s'est levé pour une dernière envolée. Synthèse de ses différentes déclarations, la tirade a toutefois soigneusement égratigné l'actuelle Garde des Sceaux.

"Le fait d'être désigné comme un rival politique de Nicolas Sarkozy me vaut d'être aujourd'hui devant vous, ne pas l'être pour Michèle Alliot-Marie lui permet d'être Garde des Sceaux", a observé Dominique de Villepin, constatant: "j'ai fait mon travail d'information, je ne suis pas sûr que tous les autres ministres en aient fait autant".

Ministre des Affaires étrangères puis de l'Intérieur au moment des faits, alors que MAM était à la Défense, M. de Villepin est soupçonné d'avoir participé à une vaste manipulation au cours de laquelle des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, ont été ajoutés à des listings bancaires afin de faire croire qu'ils détenaient des comptes occultes.

Durant le procès, il a été répété que Mme Alliot-Marie et son directeur de cabinet avaient été régulièrement informés par le général Rondot de l'affaire Clearstream, mais n'en avaient jamais alerté quiconque.

"Toutes ces accusations reposent sur un parti pris, une sorte d'inégalité ministérielle: le ministre que j'ai été aurait été plus impliqué que d'autres", a dénoncé l'ancien Premier ministre, avant d'affirmer: "j'ai fait ce qui était mon devoir de ministre: j'ai informé le Premier ministre, j'ai informé le président de la République, j'ai fait en sorte que toutes les règles soient respectées".

"M'accuse-t-on d'avoir participé à une dénonciation calomnieuse? M'accuse-t-on d'être un complice passif par abstention?", s'était-il interrogé plus tôt.

"Toutes ces accusations sont sans fondement", a-t-il répondu, avant de lister ce qu'il conteste: ainsi, "le 9 janvier 2004 n'est pas une réunion de comploteurs" avec le général Rondot et l'ex-vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin, le nom de Nicolas Sarkozy "n'a pas été évoqué".

Ensuite, le 25 mars 2004, "je n'interviens pas pour demander la libération d'une source (Imad Lahoud, le faussaire présumé alors en garde à vue dans une autre affaire, ndlr) que je ne connais pas à un homme (le général Rondot, ndlr) dont je ne sais qu'il n'en aurait pas la capacité".

Enfin, "en avril, je ne donne pas d'instruction à Jean-Louis Gergorin" d'aller voir le juge van Ruymbeke pour dénoncer les listings.

Il y a "un petit miracle" dans ce dossier, on croit toujours le général Rondot, sauf quand il m'innocente et on ne croit jamais Jean-Louis Gergorin, sauf quand il m'accuse, s'est plaint l'ancien diplomate.

"A aucun moment je n'ai bénéficié d'informations particulières". "Comment croire que j'ai pu avoir connaissance de la fausseté des listings?", s'est-il encore indigné, criant au tribunal sa "bonne foi" et rappelant qu'il avait "saisi la DST" en juillet 2004.

Pour conclure, M. de Villepin s'est adressé au procureur. "Je sais que le procureur au fond de lui ne pense pas que j'ai une quelconque culpabilité dans cette affaire" mais s'il demandait une condamnation "car il faut un bouc émissaire", "je lui souhaiterais de requérir le coeur aussi léger qu'est le mien, ce soir car mon honneur n'est pas ici en cause".

"La haine envers Nicolas Sarkozy ne m'a jamais habité", "ma vie est devant moi", a-t-il conclu.

AFP. 12.10.09

 

Commentaires

  • Je pense que ce procès va se terminer en eau de boudin et que Villepin n’en sortira pas grandi. Il s’est fait manipuler et a été incapable de se sortir de ce piège. Chirac, lui a assuré ses arrières avant de prendre sa retraite.

  • Cher abad, on pourrait dire que lorsqu'on est ministre, on ne doit pas agir comme un "ministre", mais comme si on était déjà président de la république. Il manque à Villapin de l'ambition et du cynisme. Il s'est comporté comme un second et il s'est fait piéger, cela est sûr.
    N'oublions pas non plus qu'il n'est pas de la race élue...
    Mais Sarkozy n'en sortira pas grandi non plus, si je puis dire! Et l'affaire peut rebondir!
    Le rôle le plus trouble semble être celui de MAM... Mais elle n'était pas une rivale pour Sarkozy.

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