Dieter Krombach, accusé d'avoir tué une jeune Française de 14 ans en 1982 et livré à la justice française dimanche à Mulhouse était en cours de transfèrement vers Paris mercredi alors que le père de la victime, André Bamberski, a été libéré et placé sous contrôle judiciaire.
Le cardiologue allemand, qui selon M. Bamberski a violé et tué sa fille Kalinka, avait été condamné par contumace à 15 ans de réclusion par la cour d'assises de Paris en 1995. Mais il n'a jamais purgé cette peine, l'Allemagne refusant de l'extrader parce que cette même affaire avait été classée sans suite par la justice allemande en 1982.
Il a finalement été livré à la justice française de manière assez rocambolesque puisqu'il a été retrouvé ligoté, bâillonné et blessé au visage dimanche matin à 03h50 à proximité du tribunal de Mulhouse, sur un appel téléphonique d'André Bamberski.
Soigné dans un premier temps à l'hôpital de Mulhouse, il était néanmoins assez en forme pour être transféré à Paris mercredi.
A son arrivée au tribunal de grande instance de Paris, le cardiologue allemand devait être présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD) dans l'après-midi ou la soirée.
Son avocat Me François Serres va demander sa remise en liberté.
André Bamberski, qui a, quant à lui, reconnu être à l'origine de l'enlèvement du Dr Krombach, a été remis en liberté mais placé sous contrôle judiciaire tard mardi soir à Mulhouse. Dès mercredi il souhaitait regagner son domicile, près de Toulouse, selon un de ses proches.
Il a avoué avoir donné son accord le 9 octobre 2009 à une personne "rencontrée une fois quelques minutes" pour que le docteur Dieter Krombach soit ramené en France pour purger sa peine. En revanche, il a nié avoir donné son aval pour que le médecin soit passé à tabac et a affirmé ne pas savoir qui avait participé à l'enlèvement.
"Les autorités françaises n'ont absolument rien fait pour obtenir l'extradition de Krombach" et compte tenu de la prescription en 2015, "il aurait été absous", avait rappelé mardi soir cet homme de 72 ans.
M. Bamberski a expliqué avoir reçu samedi à son domicile près de Toulouse un appel anonyme lui intimant d'aller à Mulhouse "pour Krombach". Tôt le lendemain, un autre appel lui indiquait cette fois que le médecin se trouvait dans la cité alsacienne.
Arrivé dimanche après-midi à Mulhouse avec 20.000 euros pour les remettre "à la personne qui viendrait les réclamer" et surtout pour "s'assurer que Krombach ne serait pas relâché", il avait été interpellé à son hôtel.
Le contrôle judiciaire de M. Bamberski implique l'interdiction de quitter la France, le payement d'un cautionnement de 19.000 euros, ainsi que l'interdiction de rentrer en contact avec les personnes impliquées dans la procédure.
AFP. 21.10.09
Commentaires
A quoi sert donc l’UE ? On nous rabat les oreilles sur les accords entre les états membres de l’UE alors qu’on n’est pas capable de s’entendre sur un banal problème judiciaire de droit commun.
On ne peut approuver le procédé de Bamberski, s’il en est l’instigateur. Cependant l’exemple vient de haut, quand De gaulle fit enlever le colonel Argoud en Belgique : c’est ça, la 'démocratie' française !