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Ils sont les nouveaux grands maîtres de la littérature

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Voilà un résultat qui fera mentir l’adage selon lequel les favoris partis trop tôt pour les prix ont moins de chances au final. En couronnant hier Marie NDiaye pour son roman « Trois Femmes puissantes » publié chez Gallimard, l’Académie Goncourt a récompensé un livre annoncé dès sa sortie, fin août, comme l’un des prétendants à la distinction suprême.

 
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Video : Beigbeder comblé par le prix Renaudot
 
La romancière l’a emporté au premier tour du scrutin par cinq voix contre deux à Jean-Philippe Toussaint (« la Vérité sur Marie ») et une à Delphine de Vigan (« les Heures souterraines »). En librairie, « Trois Femmes puissantes » est déjà un best-seller : 155 000 exemplaires vendus. Agée de 42 ans, Marie NDiaye, née à Pithiviers (), d’un père d’origine sénégalaise et d’une mère française, signe son onzième roman. Prix Femina en 2001 pour « Rosie Carpe », cette ancienne étudiante en linguistique à la Sorbonne, mère de trois enfants et qui vit aujourd’hui à avec l’écrivain Jean-Yves Cendrey, est tombée adolescente dans la marmite littéraire.
Elle n’avait que 17 ans lorsqu’elle a fait parvenir à Jérôme Lindon, des Editions de Minuit, son premier manuscrit, « Quant au riche avenir ». L’éditeur était allé l’attendre jusqu’aux portes de son lycée pour lui faire signer son contrat !

William Faulkner au féminin

Poursuivie hier par une indescriptible cohue de caméras et de photographes qui ont envoyé par terre les tableaux du salon Drouant, la jeune femme ne s’est pas départie de son calme olympien. « C’est une femme très discrète, confirme Tahar Ben Jelloun, l’un des dix jurés, fan de la première heure, et qui lui a décerné en 1999 le prix Unesco. « Mon livre, c’est le portrait de trois femmes fortes, chacune à leur manière. Leur croyance, c’est de ne jamais douter de leur propre humanité », nous déclarait, d’une voix douce, celle que ses admirateurs comparent à un William Faulkner au féminin.
Marie NDiaye est aussi sur tous les fronts. Auteur de théâtre, elle est entrée en 2003 au répertoire de la Comédie-Française avec « Papa doit manger » (Minuit). Au , elle a écrit le scénario du prochain film de Claire Denis, « White Material », avec Isabelle Huppert, présenté cet automne à la Mostra de Venise et qui sortira en février sur les écrans. Quant à lui faire endosser le costume d’une Jeanne d’Arc de l’identité africaine, c’est frapper à la mauvaise porte. Elevée par sa mère, professeur de sciences naturelles, au hasard de la banlieue parisienne Fresnes, Bourg-la-Reine... , Marie NDiaye ne s’est rendue pour la première fois en Afrique qu’à l’âge de 22 ans. Presque comme une étrangère, avoue-t-elle.

Prix Renaudot : Beigbeder lauréat

Frédéric Beigbeder a de son côté obtenu le Renaudot au cinquième tour avec sept voix contre une pour Vincent Message pour « Les veilleurs », une voix pour Véronique Ovaldé pour « Ce que je sais de Vera Candida » et une pour Justine Lévy pour « Mauvaise fille ». Trublion de l'édition française devenu l'un des piliers de la critique littéraire, Frédéric Beigbeder obtient ainsi une nouvelle consécration. « Un roman français », son récit autobiographique, fleure la province profonde. Fatigué des nuits de défonce dans les boîtes de nuit parisiennes, l'ex-jet-setter livre le récit sensible de son enfance béarnaise.

Auteur comblé de « 99 francs » en 2000 (400 000 exemplaires vendus et une adaptation au cinéma en 2007), Frédéric Beigbeder a déjà obtenu le prix Interallié 2003 avec « Windows on the World ».
Le prix Renaudot de l'essai a été décerné a Daniel Cordier pour « Alias Caracalla » (Gallimard). Enfin le Renaudot du livre de poche, attribué pour la première fois, a récompensé Hubert Haddad pour « Palestine ».

P/O Gaëlle Mann - Le parisien/AFP 2 et 3/11/2009

Commentaires

  • Voilà bien un article signé ‘le p(h)arisien’ ! La première grande maîtresse de la littérature sénégalaise se reconnaît tout de suite au titre de son pensum : plus bébête que cela, même un enfant de cinq ans ne saurait le faire ! Je ne l’ai pas lu (et je m’en garderai bien !), mais, d’après le titre, elle parle certainement de la Maquerelle de Berlin ! Et, comme c’est une nouvelle Faulkner, on annonce déjà son prix Nobel pour l’année prochaine. La discrimination positive vaut bien cela !
    PS : Au fait, lui a-t-on donné ce prix sur la base d’un CV anonyme ?

  • @Abad : Très drôle ! Elle doit faire partie du sérail des grands maîtres... Equerres, compas...

  • Les livres ayant eu ce genre de prix sont interdits dans ma bibliothèque.
    C'est toujours très poubelle lutécienne.

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