Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Camus au Panthéon: ses enfants sont réticents

Catherine Camus ne sait pas si elle s'opposera au transfert de la dépouille de son père au Panthéon, souhaité par Nicolas Sarkozy. Selon lemonde.fr, Jean Camus craindrait lui une «récupération» politique.

Nicolas Sarkozy avait expliqué jeudi avoir besoin de l'accord de la famille d'Albert Camus pour transférer les cendres de l'écrivain au Panthéon. La chose n'est pas encore acquise semble-t-il. La fille d'Albert Camus, interrogé sur le sujet samedi, a ainsi déclaré ne pas savoir si elle s'opposera au transfert de la dépouille son père au Panthéon.

«La question n'est pas simple», a-t-elle expliqué sur France Inter. Reconnaissant que l'auteur de «L'Etranger» n'aimait pas les honneurs, elle a dans le même temps observé qu'il pourrait s'agir d'un «beau symbole» dans la mesure où l'écrivain avait «essayé de parler pour tous ceux qui n'avaient pas la parole». «C'est une question qui me dépasse, je me sens très petite. J'admire ceux qui ont une idée très arrêtée, moi j'ai que des doutes», «je suis vraiment dépassée par ça», a confié Catherine Camus, qui gère l'héritage de son père. «Je pense à tous ceux qui sont de la même origine que mon père, c'est-à-dire très pauvre, et à ma grand-mère qui était femme de ménage et peut-être que c'est aussi un hommage qui lui est rendu à elle, et que de ce point de vue là, c'est peut-être aussi un symbole pour tous ceux pour qui la vie est très dure», a-t-elle dit.

Quant à savoir si son père aurait aimé cette idée-là, Catherine Camus a observé qu'«il était claustrophobe». «Il n'aimait pas» les grands honneurs, «c'est vrai, c'est pour ça que la question n'est pas simple», a-t-elle dit.

 

«Un contresens»

 

Interrogée sur des accusations de récupération visant le président de la République, Catherine Camus a précisé qu'elle ne «se situe pas sur un plan politique». «De toute façon, moi, je ne me souviens pas qui a fait rentrer Zola, Malraux, je ne pense pas que le problème se situe là mais si certains le pensent, ils ont peut-être raison, j'en sais rien».

Selon le monde.fr, qui cite samedi l'entourage du fils d'Albert Camus, Jean Camus, frère jumeau de Catherine, ce dernier estimerait pour sa part qu'un transfert de son père au Panthéon serait «un contresens» et s'opposerait à une telle décision. Il craindrait, écrit le journal sur son site Internet, une «récupération» de son père par le chef de l'Etat. «Pour le convaincre d'accepter la 'panthéonisation' de son père», Catherine Pégard, conseillère de Nicolas Sarkozy, aurait rencontré Jean Camus le 12 novembre puis vendredi 20 novembre à Paris. Elle aurait transmis une invitation du président de la République. Toujours selon Le Monde, l'accord de Catherine Camus pour une panthéonisation ne poserait pas de problème. À la question de savoir si le seul Jean Camus peut s'y opposer, Catherine Camus dit ne pas savoir.

Nicolas Sarkozy a estimé jeudi que «ce serait un symbole extraordinaire» de faire entrer Albert Camus, auteur entre autres de «La Peste», des «Justes» ou de «L'homme révolté», au Panthéon, un demi-siècle après la mort accidentelle du prix Nobel de littérature, le 4 janvier 1960.

Le Figaro - 21 novembre 2009

 

 

Commentaires

  • "dans la mesure où l'écrivain avait «essayé de parler pour tous ceux qui n'avaient pas la parole».
    La vocation d'un écrivain n'est pas celle -là .

  • Pour une fois, je suis d’accord avec le nabot : Camus est un symbole extraordinaire : il fumait comme un pompier et était un fou de la vitesse au volant.

  • Vous avez raison, Catherine, ce n'est pas la vocation d'un véritable écrivain.

    Camus était très moralisateur et de gauche. Il est actuellement démodé.
    C'est le grand Céline qui est en pleine actualité!

  • Gaelle,
    J'ai lu "l'étranger"; Camus aurait pu être à mon sens un très grand écrivain ; il venait d'une famille très pauvre ; il était tenu par le lobby , quel gâchis.
    Il n'était pas de gauche; ce n'est que mon avis ; mais il lui fallait donner des gages ; il était en train de changer de bord , quand il a trouvé la mort .
    Avez-vous lu l'étranger ? roman extraordinaire ; malgré le fait que Camus use de propos "politiquement corrects" sur ordre de son éditeur.
    Sarkozy veut le récupérer , dans quel sens , on ne le sait.
    Sa fille me parait tout à fait minable .

  • @ Catherine: Camus tenait ses assises à Aix, dans un grand café, Les Deux Garçons, entouré d'étudiantes qui cherchaient à le séduire. On savait qu'il aimait beaucoup les femmes et avait de nombreuses aventures. Il avait sa petite cour. Je peux vous assurer que c'était un homme de gauche, sans être communiste. Sa position sur l'Algérie française n'était pas nette. Il ménageait les deux camps. Je n'aimais pas ça. Il ne me plaisait pas du tout! Car j'étais aussi alors étudiante en lettres à Aix et je pouvais voir le spectacle, et pour l'Algérie, bien que je ne sois pas pied-noir d'origine, vous connaissez mes opinions, mes convictions.
    L'Etranger, je l'ai lu: tout le monde le lisait et criait au génie! N'exagérons rien! - c'était essentiellment un prof, avec la mentalité prof de gauche. Il savait écrire, bien sûr.
    L'absurde! Tout cela date. Cioran a fait beaucoup mieux.
    J'ai lu tout Camus et cela ne m'a rien apporté.

    Il est actuellement très démodé.

    Il est mort trop jeune pour produire une grande oeuvre. Qu'aurait-il écrit? S'il prenait alors un virage idéologique?

  • @Catherine: je me demande s'il n'était pas juif par sa mère, qui s'appelait Sintès.
    Or, je connais une riche famille juive d'origine algéroise qui s'appelle Sintès, ils vivent et prospèrent à Marseille dans la confection et la bijouterie.
    Camus n'est pas un patronyme juif, mais Sintès peut l'être.

  • Gaelle,
    Je ne connais Camus que par ses romans ; des patronymes sont portés par des juifs et des non juifs ; et même si sa mère s'avérait juive , cela ne me ferait pas changer d'avis, car n'étant pas juive , je n'ai pas pas la mentalité fanatiquement égocentrique et egoiste des marchands de tapis , leur mauvaise foi de voyoucrate dégénéré et complexé (je parle de certains , pas de tous, bien sûr, hein ?).
    Camus n'est pas du même milieu que Céline ( même si Céline est de famille relativement modeste); il venait d'un milieu très, très pauvre ; les pauvres d'Algérie étaient plus pauvres que le pauvres de métropole; en outre en Algérie française, le lobby ne tenait pas le haut du pavé , comme en métropole ; "il "pouvait être riche mais devait rester à sa place , du moins dans certaines régions ; en conséquence, Camus de par son milieu social et de la place du lobby en Algérie, ne pouvait avoir la même perception de la réalité que Céline.
    Par contre si Sarkozy veut le faire entrer au Panthéon, c'est evidemment pour des mauvaises. raisons.
    Sarkozy est un être indigne , une loque prétentieuse et amorale.
    Ayant connu personnellement Camus , il est certain que vous avez de meilleurs critères d'appréciation que moi, concernant l'individu
    Les écrivains, il vaut mieux ne pas les connaître , je pense , car la réalité de l'individu peut être en contradiction avec la qualité de l'écrivain; cela est paradoxal; je ne suis pas assez calée pour le comprendre.
    Je vais relire l'étranger .
    Quant à Sarkozy, il est en train de détruire la France; c'est un être médiocre, incompétent et totalement amoral; il tente d'épater la galerie par des manoeuvres ridicules comme celles -ci ( comme Mitterand avec J. Moulin).
    Evidemment que Céline est un très grand écrivain, et surtout un être d'un courage et d'une lucidité exceptionnelles ; il n'entrera jamais au Panthéon ; le Panthéon est indigne de lui, dans l'état actuel des choses .
    Toutes les décorations et les" mises au panthéon "devraient être supprimées ( sauf pour ceux qui sont tombés au champ d'honneur).
    J'espère que le nain va arrêter là avec Camus .

  • Il faut transférer le nain (cendres ou pas) en Hongrie, dans un Foulcanthéon, et qu'on n'en parle plus. Jamais.

  • Bravo turigol, excellent voutre Foulcanthéon. Qui d’ailleurs est juste en face du Castoipovconthéon !

  • «Camus tenait ses assises à Aix, dans un grand café » : Sartre et Camus : deux piliers de bars, passant leur temps à philosopher sur les verres de rhum qu’ils aimaient ingurgitaient.
    Relisons Jean de Brem !

  • @abad

    OK pour le nain, un morceau dans chaque Machinthéon et tout sera parfait.

Les commentaires sont fermés.