Les élèves boursiers auront-ils des places assignées dans les grandes écoles comme l'ENA, les Mines ou Polytechnique? Le bras de fer est engagé entre le gouvernement qui a fixé un objectif de 30% de boursiers dans ces établissements de renom et la Conférence des grandes écoles (CGE) qui «désapprouve la notion de quotas».
Le ministre de l'Education nationale qui s'est dit «profondément choqué» est prêt à jouer l'épreuve de force. Interrogé sur France Info mardi pour savoir si cela pouvait être imposé aux grandes écoles, Luc Chatel a répondu : «oui, je le crois, je le souhaite, et c'est la volonté du gouvernement de le faire». «Il y a un prédéterminisme social dans notre pays», a poursuivi le ministre. «En classe de seconde, si vous prenez deux élèves, un enfant d'ouvrier et un enfant de cadre, celui d'ouvrier a cinq fois moins de chances de se retrouver à côté de son voisin trois ans après en classe préparatoire».
Invitée d'Europe 1, la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse préfère la méthode douce. «Je suis contre les quotas à l'entrée dans les grandes écoles, mais ça n'exclut pas le volontarisme, la volonté de changer les choses», a-t-elle dit.
Déjà 30% d'élèves boursiers dans les classes prépa
Où en est-on de cet objectif de 30% de boursiers? Il a été atteint à la rentrée 2009 pour les classes préparatoires aux grandes écoles, soit un an avant la date fixée.
Mais, selon le ministère de l'Enseignement supérieur, le taux n'est pas le même dans toutes les écoles. S'il est en moyenne de 22,9% dans celles d'ingénieurs, il est seulement de 11,03% à Polytechnique. Et s'il est de 20,7% en moyenne pour les écoles de commerce, il n'est que de 12,3% dans les très sélectives comme HEC ou l'Essec.
Sciences-Po, pionnier dans le domaine puisqu'il a ouvert un concours spécial pour les élèves issus des Zones d'Education Prioritaire dès 2001, affiche un taux satisfaisant. Richard Descoings, son médiatique directeur, est d'ailleurs monté au créneau dans une chronique publiée dans le journal Le Monde. «A Sciences Po, 30% des étudiants seront boursiers en 2012. Et jamais Sciences Po n'a eu autant la cote auprès des bacheliers et des entreprises !»
Le Parisien - 07.01.10
Commentaires
Encore un prétexte pour infiltrer le plus possible d'indésirables dans tous les rouages de notre Société Française, une sorte de peste fournie avec le bubon gratuit mais obligatoire. L'esprit pervers des Jules n'est pas mort, n'est-ce pas Ferry et Grevy ?