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Un des pays les plus pauvres et les plus démunis du monde

S'il est bien un pays où un séisme pouvait créer des dégâts et entraîner des conséquences catastrophiques, c'est bien Haïti. Un chiffre suffit aujourd'hui à mesurer l'état de délabrement dans lequel se trouve le pays, l'un des plus démunis au monde : sur ses dix millions d'habitants, 80% vivent sous le seuil de pauvreté et 54% dans la "pauvreté la plus abjecte" (soit moins de un dollar par jour et par personne), selon les termes employés par les économistes. Le contraste est saisissant avec la République dominicaine voisine, qui occupe, à l'Est, le reste de l'île Hispanolia (Saint-Domingue).

Cette situation est le résultat de nombreux facteurs qui s'accumulent depuis deux siècles. Devenu en 1804 la première république à population majoritairement noire après la retrait de Napoléon -d'où le fait que le pays soit francophone-, Haïti n'a tout d'abord jamais réussi à se stabiliser politiquement.

 Au début du XXe siècle, ce fut une occupation militaire américaine. Ensuite, ce furent des dictatures plus ou moins soutenues par les Occidentaux. La période 1957-1986 reste ainsi la pire de l'histoire du pays, avec les tristement célèbres François Duvalier puis son fils Jean-Claude, surnommés "Papa doc" et "Bébé doc". Après avoir rétabli le culte du vaudou, ils se sont appuyés sur leur non moins tristement célèbres féroces milices des "tontons macoutes". Ce fut enfin l'espoir déçu du père Jean-Bertrand Aristide dans les années 90. Haïti s'est donc enfoncé progressivement dans un abîme dont il peine à sortir, avec corruption et trafics en tous genres comme  lot quotidien de la classe politique.
 
Quatre cyclones en 2008
 
Pour ne rien arranger, Haïti est régulièrement frappé par les catastrophes naturelles, qui détruisent le peu qui a réussi à être reconstruit. Aujourd'hui, c'est donc un puissant séisme estimé à sept sur l'échelle de Richter, qui en compte neuf, alors que quasiment aucun bâtiment n'est construit selon les normes antisismiques. Rien que sur la dernière décennie, le bilan climatique est terrible. Il y a un an et demi, à l'été 2008, c'était la succession de quatre cyclones, comme Gustav et Hanna, qui avaient semé la désolation. En 2007, le Sud était victime d'inondations à la suite de pluies torrentielles. En 2004, c'était la tempête Jeanne. Et évidemment, tout ceci détruit les récoltes, alors que l'agriculture est la première ressource. 

 Le tout s'est dans un premier temps déroulé dans l'indifférence plus ou moins relative des Occidentaux, qui s'intéressaient peu à un pays sans enjeu stratégique ni énergétique. Ensuite, cela s'est poursuivi sous l'œil consterné de la communauté internationale, impuissante à (re)construire malgré les fonds débloqués, les hommes et le matériel envoyés.  Le retour de la démocratie en 2006, imposée plus ou moins par l'Onu, n'a quasiment rien réglé.

Neuf mille Casques bleus tentent aujourd'hui, tant bien que mal, de sortir le pays de sa situation, d'aider les habitants et d'enrayer l'insécurité dans le cadre de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah). 

Des galettes de terre pour nourriture quotidienne
 
Résultat : comme c'est souvent le cas, si les dirigeants et la bourgeoisie s'en sortent plutôt bien, la population survit -ou du moins essaye de survivre- tant bien que mal dans des conditions sanitaires indignes. "Quand on traverse les rues de Port-au-Prince (ndlr : la capitale), on a l'impression d'être dans une décharge à ciel ouvert, avec sacs plastiques et déchets laissés au vent", explique Christophe Pallée, grand reporter à TF1, qui s'est rendu sur place en septembre dernier. "Pour survivre, les enfants fabriquent des galettes de terre qu'ils revendent ensuite sur les marchés des bidonvilles. Auparavant, coupées avec de l'eau, ces galettes servaient de cale-faim aux femmes enceintes. C'est aujourd'hui l'alimentation de base d'une bonne partie de la population de ces bidonvilles", ajoute-t-il.

Ce montage donne une image frappante des dégâts subis par le palais présidentiel. 
Symbole théorique du pouvoir, le palais présidentiel, copie de la Maison-Blanche installé sur les hauteurs de Port-au-Prince, est aujourd'hui le symbole du délabrement de l'Etat et du pays. Il s'est en partie effondré mardi (photo-montage ci-contre : avant-après). Ce n'est d'ailleurs pas une grande surprise. "Quand nous y sommes allés, il était décrépi et les murs étaient même fissurés", souligne Christophe Pallée. Dans le même secteur, la plupart des grands bâtiments, comme l'hôtel Montana, qui accueille les expatriés et les journalistes, ont subi le même sort. Là encore, ce n'est guère surprenant puisque aucune norme antisismique n'est respectée.
 
Pillages
 
Ces derniers mois, un semblant d'espoir provenait néanmoins de la situation sécuritaire de "Cité Soleil", le plus grand bidonville de la capitale, devenue une vaste zone de non-droit. "Entre un premier reportage que nous avions effectué en avril 2008 et celui de septembre dernier, la situation avait l'air de s'être pacifiée", indique Christophe Pallée. Nul doute que le séisme et son cortège de milliers de victimes et d'épidémies à venir aura brisé ce faible élan. Les pillages qui ont suivi les premières secousses en sont malheureusement la preuve.

TF1 News - 13.01.10

Commentaires

  • Catastrophe démographique , catastrophe écologique , misère endémique, pays aussi déboisé que le crâne de feu Yul Brinner : la solution malthusienne s'impose ici (Planning familial drastique de type chinois) en m^me temps qu'un accès à l'éducation de tous .

    Sans l'aide alimentaire / lmédicale imbécile des veaux doux occidentaux et des Organisme notoirement gauchistes (ong-), dame nature pourrait opérer son oeuvre régulatrice jusqu'à ce que la transition démographique se réalise enfin .

    Je m'expose ici à la contre attaque anti malthisienne qui ne tardera plus : wait and see .

  • @marcel

    Dame Nature a quand même donné un sacré coup de main hier.

  • C’est exact, Monique. C’est pour cela que Marcel est heureux !

  • Cher abad, il me semblait que Malthus, c'était la restriction ou la maîtrise des naissances et non l'augmentation des morts? Mais je peux me tromper...

    Que marcel se réjouisse si ça lui fait tellement plaisir!

  • @marcel: cerise sur le gâteau pour toi, l'évêque de Port-au-Prince est mort sous les décombres de la cathédrale!

  • @abad:
    faux, cela ne me réjouit pas (je ne suis pas aussi cruel que cela) mais comme le dit Monique , dame nature a donné un petit coup de pouce.
    Effectivement , je recommande comme le Malthusianisme le contrôle drastique des naissances mais un apport de mortalité par la nature ne se refuse pas non plus .

    abad/Gaelle, quelle réputation horrible vous me faites !

  • @marcel

    Abad/Gaelle, quelle réputation horrible vous me faites !

    Mais non , ne voyez pas le mal où il n'est pas.

    A l'occasion, venez chez moi, j'ai une Bombe H (5 petits mégatonnes), je vous indiquerai la ville qu'il faudra anéantir, louez une fourgonnette assez spacieuse pour l'emporter.Ceci est très confidentiel).

  • A turigol : Où se trouve la ville en question ? Dans un pays qui n’aime pas se métisser ?

  • Cen'est pas alors une ville qu'il faudrait anéantir, mais plusieurs...

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