L'exécuteur Sanson et deux de ses aides, venus à la voiture, ouvrent la portière; Louis ne descend pas tout de suite ; il achève sa prière. Au bas de l'échafaud, les bourreaux veulent le dévêtir. Il les écarte assez rudement, ôte lui-même son habit et défait son col. Puis il s'agenouille aux pieds du prêtre et reçoit sa bénédiction. Les aides l'entourent et lui prennent les mains.
- Que voulez-vous? dit-il.
- Vous lier.
- Me lier, non, je n'y consentirai jamais
Indigné par l'affront, son visage est soudain devenu très rouge. Les bourreaux semblent décidés à user de la force. Il regarde son confesseur comme pour lui demander conseil. L'abbé Edgeworth murmure:
- Faites ce sacrifice, sire; ce nouvel outrage est un dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui va être sa récompense.
- Faites ce que vous voudrez, je boirai le calice jusqu'à la lie.
On lui attache les poignets derrière le dos avec un mouchoir, on lui coupe les cheveux. Puis il monte le roide degré de l'échafaud, appuyé lourdement sur le bras du prêtre. A la dernière marche il se redresse et, marchant d'un pas rapide, il va jusqu'à l'extrémité de la plate-forme. Là, face aux Tuileries, témoins de ses dernières grandeurs et de sa chute, faisant un signe impérieux aux tambours qui, surpris, cessent de battre, il crie d'une voix tonnante :
- Français, je suis innocent, je pardonne aux auteurs de ma mort, je prie Dieu que le sang qui va être répandu ne retombe jamais sur la France ! Et vous, peuple infortuné...
A cheval, Beaufranchet, adjudant général de Santerre, se précipite vers les tambours, leur jette un ordre. Un roulement brutal interrompt le roi.
Il frappe du pied l'échafaud:
- Silence, faites silence ! ...
On ne l'entend plus. A quatre, les bourreaux se jettent sur lui, l'allongent sur la planche. Il se débat, pousse un cri... Le couperet tombe, faisant sauter la tête dans un double jet de sang qui rejaillit sur l'abbé Edgeworth. Samson la prend et, la tenant par les cheveux, la montre au peuple. Des fédérés, des furieux escaladent l'échafaud et trempent leurs piques, leurs sabres, leurs mouchoirs, leurs mains dans le sang. Ils crient « Vive la nation !Vive la République ! »
Quelques voix leur répondent. Mais le vrai peuple reste muet. Pour le disperser, il faut longtemps... L'abbé descend de la plate-forme et fuit, l'esprit perdu. Une légende pieuse lui a prêté ces mots, adressés au roi comme adieu:
- Fils de saint Louis, montez au ciel!
Commentaires
Depuis ce jour Maudit , La France est Veuve !
Pour combien de temps encore ? Dieu le sait.
Merci Gaëlle pour ce beau et émouvant récit.
Cet homme très bon ne méritait pas ce sort cruel.
Une autre Passion au XVIIIè siècle...
Merci, chère Gaëlle, pour cette mémoire de France.
Une messe a été célébrée à St Nicolas du Chardonnet à Paris à la mémoire de Louis XVI.
«je prie Dieu que le sang qui va être répandu ne retombe jamais sur la France ! » : Hélas, ce sang n’a pas fini de retomber sur la France et actuellement plus que jamais, quand on voit ce que notre pauvre France est en train de subir avec cette déferlante de l’immigration !
Je vous remercie pour ces commentaires.
C'est un jour de deuil pour la vraie France que le 21 janvier.
Louis XVI était un homme très bon, trop sans doute. Il devrait être béatifié. Voilà ce qu'on attendrait de l'Eglise.
De penser à son martyre et à celui de sa famille me broit le coeur.
C'est de cet assassinat que la France devrait se repentir!
Parents !! dites la Vérité à vos enfants, le Roy fut assassiné parce qu'il était chrétien , Français.
Nos ennemis voulaient prendre la place, et la France est malheureuse depuis.
Il est si facile (quand on sait et quand on le veut) de remettre les têtes dans le vrai, à table par exemple, ou en toutes occasions. "Dites les idioties, écrivez les pour les bonnes notes, mais connaissez la Vérité, et la voici......"
Les enfants ont confiance en leur parents. Redressons ce qui est tordu et faux.
Ce crime diabolique pour en arriver deux siècles plus tard à l'invasion migratoire et à leurs valeurs de la ripoublique.
Au blanc et au bleu, il leur fallait ajouter ce rouge qui est celui de la honte.
@Philippe Maréchal: la République a commencé dans le sang d'un innocent, elle se terminera dans le sang des coupables!