Des coups de feu ont retenti mercredi en Haïti où la tension est montée d'un cran trois semaines après le séisme, comme en témoignaient les centaines de manifestants qui défilaient près de Port-au-Prince pour tancer les autorités et demander de la nourriture.
"Le gouvernement haïtien n'a rien fait pour nous, nous n'avons pas trouvé de travail. Ils ne nous ont pas donné la nourriture qu'il faut", a déclaré Sandrac Baptiste, l'un des manifestants.
De rares policiers étaient visibles autour du cortège qui a ensuite dévalé en courant une rue adjacente. Un des manifestants s'est avancé, un bloc de ciment à la main, et a crié qu'il était prêt à se battre. "Si la police tire sur nous, nous mettrons le feu", ont répondu en choeur les manifestants.
Pour la première fois depuis le séisme, des habitants se montraient hostiles à l'égard des journalistes étrangers, leur demandant de quitter les lieux. Mardi, un photographe a été agressé au couteau et dévalisé, près du marché en Fer, au centre-ville de la capitale. Une autre équipe de reporters séjournant dans un hôtel de Pétion-Ville a remarqué qu'un individu s'enquérait de leur numéro de chambre.
Un rassemblement de moindre importance avait réuni, mardi, une cinquantaine de manifestants devant la Direction de la police judiciaire (DCPJ) où siège temporairement le gouvernement haïtien.
"A bas Préval!", criaient les manifestants, désignant le président haïtien, René Préval, qui s'est rarement adressé à son peuple depuis le séisme.
"On n'a pas de tente. On n'a pas de nourriture", protestait l'un d'entre eux, Bousiquot Widmack, tandis que d'autres manifestants, se disant employés de sociétés publiques, assuraient qu'ils n'étaient plus payés, que leurs maisons s'étaient effondrées et qu'ils vivaient désormais dans la rue.
Un groupe armé a tenté, en vain, d'attaquer samedi un convoi d'aide alimentaire escorté par la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah), a annoncé mardi l'ONU, estimant que la situation sécuritaire reste "stable mais potentiellement volatile".
Pendant ce temps, associations et médecins s'affairaient à Port-au-Prince pour tenter de panser les plaies de la faim et de la douleur.
"Des gens qui se tordent de douleur, qui grimacent, qui pleurent, qui ne peuvent pas bouger tellement ils ont mal, qui ne vivent que par la douleur. Le problème de la douleur n'est pas résolu du tout", a indiqué le Dr Alain Serrie, président fondateur de Douleurs sans frontières, de retour à Paris.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) s'est félicité d'avoir récolté près de 230 millions de dollars pour aider Haïti, estimant que le coût global de son intervention pourrait dépasser 800 millions de dollars.
"Le monde a sauvé beaucoup de vies en Haïti", a déclaré la directrice du PAM, Josette Sheeran.
Sur un plan institutionnel, le président Nicolas Sarkozy se rendra le 17 février à Port-au-Prince tandis que la commissaire désignée à l'Aide humanitaire au sein de la Commission européenne, la Bulgare Kristalina Georgieva, a promis qu'Haïti serait sa priorité, au cours de son audition devant le Parlement européen.
© 2010 AFP
Commentaires
la directrice du pam se félicite d,avoir récolté tous ces millions de dollars! mais apparemment ceux qui crévent de faim ne doivent pas étre au courant qu,ils doivent aussi se féliciter!salutations.
J'apprends avec plaisir qu'il existe un mouvement "douleurs sans frontière ". Je vais pouvoir me rapprocher de cet organisme pour lui soumettre mon cas personnel : douleurs insoutenables et quotidiennes tous les matins à la lecture de mes blogs préférés. Je sais, je pourrais éviter ces soufrances en allant voir les voisins de l'autre hémisphère mais je suis trop accro à ceux dénoncés par le mrap. Que faire ? Cela dit, je ne m'apitoye nullement sur les Haitiens submergés par les secours venus de l'ensemble de la planète.
à son prochain passage à Haiti ,Sarkozy ne manquera pas de surenchérir sur les dons humanitaires / combien de millions va -t-il ajouter pour conforter sa "stature internationale ",représentant d'un pays réputé riche .
Ils ont du se tromper ce n'est pas "douleurs sans frontières" mais couleurs sans frontières, sauf le blanc bien sur !
Je me réjouis chaque fois qu’un convoi dit ‘humanitaire’ est attaqué par la population haitienne. Il serait temps d’être débarrassé de ces ‘assos’ qui ne sont que des parasites dont le but est d’enrichir leurs dirigeants (comme le sinistre abbé Pierre).
Cher abad, je suis bien de votre avis sur ces assocs!
@Philippe Maréchal: excellent! C'est cela en effet! Couleurs sans frontières!
Les Mondialistes instrumentalisent la catastrophe haïtienne pour pousser au métissage. EUX ne se métissent plus. Mais ils ont été des métis, et ils s'en souviennent... Maintenant ils ne veulent plus pour eux de mariages mixtes!