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Témoignages d'appelés du contingent victimes de l'atome

Lucien Parfait portant le drapeau.gif
Créée en 2001, l’Aven, l’Association des vétérans des essais nucléaires, compte aujourd’hui 4 800 membres. Selon une étude réalisée en interne, 35 % de ses adhérents sont victimes de cancers, 55 % d’autres maladies graves. 10 % seulement sont en bonne .
« Nous avons été les cobayes de l’atome », dénonce Guy Peyrachon. Sa vie a basculé lors de l’explosion de la première bombe tricolore, Gerboise bleue, le 13 février 1960. « J’étais à 10 km, en short, sans aucune protection. » L’armée affirme qu’il n’a couru aucun risque. Son dossier aurait été détruit. Guy a été renvoyé dans ses foyers « sans aucun suivi ». A 25 ans, il développe des nodules cancéreux sur la thyroïde. Miné par des crises d’épilepsie, il doit abandonner son poste de cadre supérieur dans les années 1980. « Mon fils a eu un cancer de la thyroïde à 30 ans. Je suis inquiet pour mes petits-enfants. » Financièrement, il n’a « droit à rien ».
Plutonium 239, Césium 237, Strontium 90 : les substances radioactives ingérées au Sahara sont aussi variées que les pathologies développées aujourd’hui. Le visage mangé par des pansements, Lucien Parfait, un autre ancien des Gerboises, ne décolère pas. « On m’a coupé le nez, mais pas la langue ! » tonne l’intéressé, dont l’humour peine à masquer l’amertume accumulée. « La nous a laissé tomber. Beaucoup des nôtres sont sur leur lit de . Mon copain Gaston a été opéré 47 fois ! »
Fernand, lui, a eu droit à une « balade » sur le point zéro de Gerboise bleue. Il se souvient des épaves de camions « coupés en deux ». « Certains de mes amis sont décédés. Moi, j’ai eu des cancers au niveau de la tête, mais on me dit que ça n’aurait rien à voir. » « A l’époque, les hommes, ça ne comptait pas, poursuit Lucien Parfait. On s’est servi de nous, mais le pire, c’est qu’ils nous ont oubliés, alors que dans leur logique, ils auraient pu continuer à étudier nos états de santé pour leurs expériences. »
Le parisien - 16.02.10

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