La Cour suprême a examiné jeudi un recours d'intellectuels laïcs israéliens pour autoriser l'inscription de la mention "israélien" sur les registres d'état civil, au lieu de "juif", "arabe", "russe", ou autre comme c'est le cas aujourd'hui. La Cour a mis son jugement en délibéré sur cette question portant sur l'existence d'un peuple israélien et touchant aux bases de la création de l'État hébreu.
L'association "Je suis Israélien", qui a recueilli plusieurs milliers de signatures sur une pétition, réclame depuis plusieurs mois que la mention "israélien" soit inscrite sur les registres d'État civil. Les militants de l'association veulent être reconnus comme membres du "peuple israélien" et refusent toute autre mention d'appartenance à un groupe national, quel qu'il soit. Il y a 134 groupes nationaux reconnus par la loi israélienne, parmi lesquels des minorités religieuses.
20 % de la population d'Israël est non juive
"Il est absurde que l'État d'Israël soit quasiment le seul État du monde à ne pas reconnaître l'existence d'un peuple israélien puisqu'il refuse à ses citoyens d'être inscrits comme tels", a déclaré à l'AFP le président de l'association "Je suis israélien", le linguiste Uzi Ornan. "Il est grand temps de faire la différence entre l'appartenance à un groupe ethnique ou religieux et au peuple israélien", a souligné Uzi Ornan. L'avocate de l'association, Yoëla Harshefi, a fait valoir devant la Cour que le registre du ministère de l'Intérieur comprenait des références à des groupes nationaux qui n'ont aucune valeur légale dans le monde comme "arabe", ou même "nationalité inconnue" ou encore "peuple inconnu", mais pas "israélien".
Les représentants de l'État ont affirmé en revanche que la justice n'avait pas à trancher sur ce type de question qui touche à l'identité de l'État et relève selon eux du Parlement. Ils ont demandé à la Cour suprême de rejeter l'appel des pétitionnaires, comme l'avait fait auparavant le tribunal du district de Jérusalem. La Cour suprême, sous l'autorité de sa présidente Dorit Beinisch, a mis le jugement en délibéré. Sur le fond, le ministère de l'Intérieur, traditionnellement aux mains de partis religieux, s'oppose à la mention "peuple israélien" du fait qu'elle recouvre juifs et non-juifs, et donc porte atteinte au caractère juif de l'État.
Depuis plusieurs années, la mention "nationalité" ne figure plus sur les cartes d'identité, mais seulement sur les registres d'état civil et les certificats de naissance.
Toutefois, les cartes d'identité différencient entre juifs et non-juifs, en mentionnant pour les seuls juifs la date de naissance selon le calendrier hébraïque. Israël comprend environ 1,5 million de citoyens non juifs sur 7,3 millions d'habitants : 1,2 d'Arabes et 300.000 immigrés d'ex-URSS.
Le Point - 04.03.10
Commentaires
Je pensais bêtement que la nationalité ‘Israélienne’ était celle des habitants de l’Israël. On ne nous dit pas tout !
Mais l’Israël nous donne l’exemple et en France on devrait faire de même : porter sur la carte d’identité les mentions : juif , arabe, russe, Français, Chrétien, etc….
Remarquez c'est ce qu'avaient fait avant tout le monde Hitler et Staline....