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Les Grecs ne veulent pas vendre leurs îles pour se renflouer

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Zante
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Délos - Temple d'Isis
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Délos - Terrasse des lions
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A Athènes, l’affaire faisait hier soir encore la une des journaux télévisés.  Deux jours après la proposition de députés allemands appelant la Grèce à vendre des îles pour financer sa dette, l’indignation des Grecs n’est pas retombée. Le sentiment général de l’homme de la rue est que c’est encore un coup des « germanarades », terme peu élogieux pour designer les Allemands.

Lesquels sont, de leur côté, très remontés contre une éventuelle aide financière à la Grèce, pays jugé par beaucoup dépensier et corrompu. « On vous donne du fric, donnez-nous Corfou », n’avait pas hésité à proclamer le quotidien populaire « Bild ».

Dans ce contexte tendu entre les deux pays, le du grec, Philippos Petsalnikos, pointe dans une interview à paraître demain dans le magazine allemand « Focus » le climat antigrec régnant en Allemagne. Il dénonce les commentaires « provocants » de certains responsables allemands avant de révéler que l’ambassade de Grèce à Berlin reçoit des « e-mails injurieux » de la part de citoyens allemands. « Il serait dommage que les bonnes relations soient écornées, a prévenu Philippos Petsalnikos. 350 000 Grecs vivent encore en Allemagne », conclut le responsable .
Signe de l’ampleur de la polémique, la première question posée vendredi lors de sa conférence de presse au Premier ministre grec, Giorgos Papandréou, au terme de sa visite vendredi à Angela Merkel fut de savoir s’il comptait bien vendre des îles. « Vous savez, on a versé du sang pour les garder et on aimerait bien que cela reste ainsi », répondit-il. La chancelière s’est efforcée de son côté d’apaiser les tensions, indiquant que la proposition de députés, y compris issus du CDU, son parti, de vendre des îles n’engageait pas le gouvernement.

A y regarder de plus près, cependant, l’idée n’est pas nouvelle. Au début des années 1990, les conservateurs grecs avaient envisagé de mettre quelques îlots en vente pour renflouer les caisses de l’Etat. Mais, devant le tollé, l’idée avait été abandonnée. Pourtant, le pays compte quelque 6 000 îles et îlots, dont seuls 227 sont habités. Or, le prix d’une île déserte peut varier de 2 millions d’euros à plusieurs centaines en fonction de sa taille, de son accessibilité et de sa notoriété.  Si elle dispose d’une source d’eau, le prix d’une île double automatiquement. La situation des finances publiques est si critique en Grèce « qu’il faudrait peut-être regarder dans cette direction pour trouver des fonds », estime le financier Manos Hadzidakis, de la société de courtage Pigassos. Il reste que la vente de ces bijoux du patrimoine grec ne va pas de soi. Témoin, Athina Onassis, la petite-fille de l’illustre armateur Aristote Onassis, a mis en vente l’île de son grand-père, Skorpios, il y a trois ans pour la modique somme de 300 millions de dollars. La rumeur a fait état d’un vif intérêt de la part de Madonna. Mais l’île, qui a reçu en son temps de gloire les plus grandes célébrités comme Maria Callas, est restée au rayon des invendus.
Pour le gouvernement de Giorgos Papandréou qui doit s’entretenir aujourd’hui avec Nicolas Sarkozy avant d’être reçu le 9 mars à la Maison-Blanche , cette affaire risque en tout état de cause d’empoisonner un peu plus le climat social. Après l’adoption vendredi d’un plan drastique de mesures d’austérité, le chef du gouvernement a promis hier à ses compatriotes que leurs « sacrifices auraient des résultats d’ici à trois ans ». Mais selon un sondage publié hier, 48 % des Grecs s’opposent à son plan d’austérité contre 46,6 % pour , et les syndicats ont appelé à une nouvelle grève générale le 11 mars.
Le Parisien - 07.03.10

Commentaires

  • Que les Grecs abandonnent l’euro et la moitié de leur problème sera résolu !

  • @abad

    Vous mettez le doigt sur la plaie, et vous indiquez le seul remède.
    Vive notre Grand-mère la Grèce.

Les commentaires sont fermés.