Après une première visite le 1er mars dernier, Nicolas Sarkozy s'est de nouveau rendu, mardi, dans "deux départements martyrs", la Vendée et la Charente-Maritime, ravagés par la tempête Xynthia. Son objectif, comme il l'a assuré sur le perron de la préfecture de Charente-Maritime, était de parler aux sinistrés, d'apporter "des solutions concrètes" à leur malheur... Et rien d'autre !
Le questionne-t-on, quelques minutes plus tard, sur les résultats du premier tour des régionales, qu'il répond, visage sombre, solennel : "Non, non, non, non... Mettez-vous à la place de ces personnes qui ont tout perdu, qui sont passées à deux doigts de la mort. Ne me demandez pas de commenter les élections." Et de tourner le dos aux quelques journalistes qui l'accompagnaient... Démarre alors un jeu de chat et de souris entre lui et les médias - dont il impute, en privé, une partie de son impopularité du moment - pour arracher une réaction. Mais rien. Pas un mot, pas une allusion aux résultats de dimanche dernier.
Opération "re-présidentialisation"
Un conseiller élyséen qui a fait le déplacement en Vendée nous jure que le chef de l'État n'est "pas obsédé par les régionales." Et pourtant... Qui, depuis lundi matin, n'a de cesse de motiver, de féliciter, de conseiller les candidats et l'état-major de l'UMP, sinon lui ?
En se rendant ainsi sur les lieux de la catastrophe provoquée par la tempête Xynthia, alors que la campagne bat son plein dans toutes les régions de France, avec un Premier ministre en première ligne, Nicolas Sarkozy entend se donner l'image d'un président de la République au-dessus des calculs partisans et au plus près des Français. L'opération "re-présidentialisation" est en route.
L'heure est donc à la gravité. À Charron (Charente-Maritime), alors qu'il visitait une maison détruite par une montée d'eau, un couple l'interpelle : "Monsieur le Président de la République ! On a peur de retourner dans nos maisons, on est traumatisés. Aidez-nous !" Les micros se tendent, les caméras zooment : l'image d'un chef de l'État confronté au désarroi des Français est trop belle... Tout aussi bouleversant, Alain, un agriculteur céréalier : "Dans quinze jours, je ne suis plus sûr de pouvoir nourrir mes animaux. Que dois-je faire ?"
Costume-cravate noir, Nicolas Sarkozy affiche la plus grande compassion et répond "franchement" (sic) l'État fera le nécessaire pour leur venir en aide : "On vous aidera. On relogera, on indemnisera si besoin, et on démolira toutes les maisons qui présentent un risque mortel."
Il le redira, plus tard dans la journée, au conseil général de la Vendée, à La Roche-sur-Yon, devant les acteurs de la chaîne de secours et de solidarité. Sur l'estrade, à son côté, le patron du département, Philippe de Villiers. En revanche, point de Ségolène Royal, la présidente de la région Poitou-Charentes, qui a préféré se rendre au chevet d'autres sinistrés, à Nieul-sur-Mer (Charente-Maritime). Pour peaufiner son image de futur présidentiable socialiste ? Nicolas Sarkozy, lui, a promis de revenir avant l'été. Plus président que jamais.
Le Point - 16.03.10
Commentaires
Comme vous le dites, Gaëlle : à l’ouest, rien de nouveau, si ce n’est qu’on est après un premier tour électoral catastrophique pour le nain et qu’il lui faut essayer de repêcher quelques voix pour le second tour. Mais aux français victimes de cette tempête, il ne donnera pas un sou, alors qu’il a donné des centaines de millions aux Haïtiens, pris évidemment sur nos sous ! J’espère que les Français s’en souviendront dimanche lors du second tour !
Cher abad, en Vendée et en Charente-Maritime, ils votent socialistes, pour Madame Royal... Mais Sarkozy est allé à lapêche à pied pour récolter queles voix... Minable!