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Les sinistrés de Xynthia entre colère et incompréhension

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A La Faute-sur-Mer le 7 avril  (Cliquez sur la photo)

Des propriétaires des 915 maisons vouées à la destruction à L'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer (Vendée) ont laissé éclater leur colère et leur incompréhension jeudi.

Plus de 1.500 logements seront détruits en Vendée et en Charente-Maritime dans les zones ravagées fin février par la tempête Xynthia.

Les habitants des communes vendéennes parmi les plus touchées ont été fixés sur leur sort lors de réunions publiques où ont été dévoilées les cartes des zones inconstructibles.

A La Faute-sur-Mer, où 29 personnes ont péri, la réunion s'est vite transformée en tribunal populaire, où les sinistrés ont réclamé avec véhémence des comptes au préfet Jean-Jacques Brot, nommé 13 jours avant la catastrophe, et au maire René Marratier.

"Je ne peux pas supporter que vous m'accusiez de la responsabilité de ce drame", a répondu Jean-Jacques Brot à une habitante qui dénonçait la responsabilité de l'Etat dans l'attribution des permis de construire litigieux.

Un patron d'auto-école, qui a perdu ses parents dans les inondations, a alors lancé : "Pour un excès de vitesse de 53 km/h, on se retrouve au tribunal". "Là, il y a eu 29 morts et un millier de maisons rasées, et il n'y aurait pas de responsable ? Je ne peux l'accepter".

"Nous ne sommes pas devant un tribunal, je ne suis pas procureur de la République, ce n'est pas le lieu pour pointer des responsabilités", a répliqué le préfet de Vendée.

Des sinistrés du camping municipal s'en sont pris au maire, qui leur a facturé 900 euros l'évacuation des mobile homes inondés alors qu'elle devait se faire aux frais de la commune.

"GROS SUR LA PATATE"

"C'est indécent : on a tout perdu, et en plus on nous réclame de l'argent", fulmine Serge Frideloux, 69 ans, un retraité habitué du camping municipal depuis vingt-huit ans.

Plus tôt dans la matinée, la réunion de L'Aiguillon-sur-Mer avait déjà été l'occasion pour les propriétaires appelés à quitter leurs maisons sinistrées d'exprimer leur colère.

"On ne va pas accepter de partir comme ça", a déclaré Jean-Pierre Denys, propriétaire d'une résidence secondaire sur la Pointe de l'Aiguillon appelée à disparaître, inondée de seulement "25 cm d'eau" la nuit de la catastrophe.

"On va faire appel à la justice et on va signer des pétitions, pour que notre bon droit soit respecté", a dit cet agent de stationnement de 55 ans, à la sortie du gymnase où se tenait la réunion publique de L'Aiguillon-sur-Mer.

Pour cet homme qui "en a gros sur la patate", il faut d'abord "renforcer la digue et installer des protections plus hautes, comme aux Pays-Bas".

Contre toute attente, certains alignements de maisons n'ont en effet pas été classés en "zone noire", contrairement à ceux d'en face appelés à être détruits dans la même rue.

Alors que les premiers se trouvent à hauteur de la digue qui protège la commune des crues de l'estuaire du Lay, les secondes se trouvent un à deux mètres en contrebas.

La carte a été établie selon plusieurs critères (hauteur d'eau constatée, topographie des lieux, possibilité de se protéger? ) "pas seulement liés à la tempête Xynthia", a insisté le préfet Jean-Jacques Brot.

PREMIERS RACHATS CET ÉTÉ

"Ce sont des critères justes, fiables et objectifs. Ils ne sont pas liés à un principe de précaution exacerbé, mais à une question de bon sens et de prudence", a-t-il dit.

Une "cellule d'accompagnement et de suivi" va être mise en place dès vendredi dans les deux communes sinistrées, a promis le préfet.

L'Etat se propose de racheter à l'amiable 915 maisons à La Faute-sur-Mer et L'Aiguillon-sur-Mer, selon les prix du terrain et des bâtiments constatés avant le passage de la tempête Xynthia. A défaut, des procédures d'expropriation seront intentées à l'encontre de leurs propriétaires en justice.

Les premiers rachats pourraient avoir lieu cet été, et les premières destructions de maisons en septembre. Les terrains sinistrés seront rendus à l'état naturel ou retrouveront "une vocation touristique ou agricole" selon le préfet de Vendée.

Le relogement des habitants se fera "au cas par cas".

"Nous tiendrons compte de leurs goûts et de leur attachement aux communes, pour les réinstaller au plus près de leurs intérêts matériels", a promis le préfet mercredi.

Parmi les 915 maisons visées en Vendée, 674 se trouvent à La Faute-sur-Mer (582 résidences secondaires et 92 résidences principales). Sur les 241 maisons concernées dans la commune voisine de L'Aiguillon-sur-Mer, 216 sont des résidences secondaires et 25 des résidences principales.

 

L'Express - 8 avril 2010

Commentaires

  • Cette tragédie est une aubaine pour le gouvernement : il va pouvoir spéculer sur ces terrains après en avoir chassé leurs propriétaires ! D’ailleurs alors qu’il a généreusement accordé plus de 300 millions d’euros aux Haïtiens avec l’argent du con-tribuable français, il n’a pas donné un sou, et n’en donnera pas un aux sinistrés de cette tempête, puisque, au mieux il leur donnera une petite compensation pour la confiscation de leur maison ! Le nabot est une vraie sangsue !

  • @ abad: il se frotte les pattes en pensant à cette opération juteuse! - Il va y avoir un scandale, cela ne fait que commencer! Les propriétaires de ces maisons "à démolir" même non endommagées, sont en train de comprendre que grâce à cette tempête, ON va les escroquer!

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