Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les foibe, témoignages d'un génocide oublié

Les foibe sont, en Croatie, Slovénie et Italie du nord-est, ce que l’on nomme en France des avens, c’est-à-dire des gouffres profonds. Habituellement, ces lieux font les délices des spéléologues. En Croatie et en Slovénie, leur accès leur sont cependant strictement interdits car ils pourraient y faire des découvertes macabres et fort peu politiquement correctes… Les foibe ont, en effet, été largement utilisées, de 1943 à 1948, pour l’extermination des populations indésirables qu’elles soient anti-communistes ou de souche non-balkanique. Des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards, y ont été jetés, au point de les combler parfois partiellement.

En Istrie, territoire italien depuis le traité de Rapallo de novembre 1920, ce sont près de 20.000 personnes qui périrent dans les foibe lors de massacres perpétrés par les troupes communistes croates. Ceux-ci commencèrent le 8 septembre 1943, date de la retraite des armées régulières italiennes, après la signature de l'armistice consécutif au renversement de Benito Mussolini. Très vite, cependant, les Allemands reconquirent les zones prises par les Yougoslaves et occupèrent toute la région, ce qui les interrompit. Mais cela ne dura qu’un temps et ces massacres connurent leur apogée en mai et juin 1945, lorsque les Yougoslaves s’emparèrent de toute la presqu’île. Ils se poursuivirent jusqu'en février 1947 quand, par le traité de Paris, l'Italie accepta de céder l’Istrie à la Fédération yougoslave. Conçus dans le but de terroriser la population italienne majoritaire et de la pousser à l’exil, le résultat de ces assassinats de masse fut celui escompté : le pourcentage d’italophones en Istrie passa en moins de trois ans de plus de 50 % à 7 %.

Comme devait l’avouer le président italien, Giorgio Napolitano, le 10 février 2007, ces faits furent ensuite « niés ou volontairement ignorés en raison de préjugés idéologiques et d’aveuglement politique. Ce fut une tragédie cachée en raison de calculs diplomatiques et de convenances internationales. » Il fallu ainsi attendre 2004, pour qu’une journée du souvenir « en mémoire des victimes des foibe et de l'exode des Istriens », qui se célèbre chaque 10 février, soit instituée par une loi votée à l'initiative du gouvernement de Silvio Berlusconi, sous la pression de l'Alleanza nazionale de Gianfranco Fini.

De plus, en juillet 2008, le pape Benoît XVI reconnut comme martyr le prêtre italien, Francesco Giovanni Bonifacio, qui avait été assassiné dans la foiba de Villa Gardossi en 1946. Pasteur zélé, le Père Francesco avait eu le grand tord, aux yeux des titistes, de tenter de soutenir spirituellement et moralement ses fidèles victimes de la purification ethnique que menaient alors les Yougoslaves.

Si le sujet des foibe n’est plus tabou en Italie depuis maintenant six ans, il l’est encore en Croatie et Slovénie où plus de 40.000 malheureux furent « enfoibés ».

Après le 8 mai 1945, les camps créés par Ante Pavelic, l'allié croate d’Adolf Hitler, et ses partisans, pour parquer les juifs, tsiganes et Serbes ne furent nullement fermés.

 Bien au contraire, les partisans communistes de Tito, continuèrent à les utiliser en en changeant seulement la « clientèle ». C’est à partir d’eux que des milliers de Croates et de membres de minorités à la slavité douteuse (principalement les Liburnes et les Tchakaviens) furent amenés sur les lieux de leur supplice : les foibes. Tous ces massacres furent, sur l'ordre de Staline, brusquement interrompus en 1948, alors que les Alliés démocratiques occidentaux, qui ne pouvaient les ignorer, avaient quant à eux toujours adopté un silence complice…

La plus connue des foibe de Croatie est celle de Yazovka, près de Zagreb. Elle contient les restes d’environ 12.000 victimes. Ce n'est qu'après l'effondrement de la Yougoslavie, en 1991, que cet aven de 43 mètres de profondeur fut explorée. On y trouva un volume de squelettes qui permit d’évaluer le nombre de morts et de vivants y ayant été jetés, et de savoir qui ils étaient : des hommes bien sûr, mais aussi de nombreux invalides de guerre – parfois des amputés avec leurs prothèses et leurs béquilles -, des femmes, des adolescents, des prisonniers de guerre allemands…

Le principal ordonnateur des assassinats de Yazovka fut Veceslav Holjevac, le maire de Zagreb. Or sa fille, Tatjana Holjevac occupe actuellement une place importante dans l’establisment croate. Il en est de même pour plusieurs autres descendants des « bourreaux des foibe ». Cela explique qu’en 1999, après l’avènement d'un régime de gauche, le Parlement croate vota une loi interdisant l'exploration de toutes les foibe du pays et empêchant de ce fait toute recherche historique sur ce sujet… Tant que cette loi restera en vigueur on ne saura pas réellement le nombre de dépouilles qui gisent sans sépultures dans les avens croates…

PS : On ne met pas de s à foibe car c’est un pluriel (une foiba = des foibe).

Christian Bouchet

VOXNR - 24/04/10

Commentaires

  • Tandis qu’il est interdit de reconnaître les génocides des chrétiens, il est obligatoire de reconnaître les génocides des juifs : on est le peuple élu ou pas ?

  • Il est temps de "revisiter" l'Histoire, n'en déplaise aux élus .
    Nous aurions , enfin ceux qui croient à l'histoire officielle, de MONSTRUEUSES surprises.

    "Comme devait l’avouer le président italien, Giorgio Napolitano, le 10 février 2007, ces faits furent ensuite « niés ou volontairement ignorés en raison de préjugés idéologiques et d’aveuglement politique. Ce fut une tragédie cachée en raison de calculs diplomatiques et de convenances internationales. »
    Les calculs diplomatiques et les convenances internationales pourraient-ils avoir été mis en oeuvre pour d'autres évènements "incontournables "?

  • Que ce soit dans la Yougoslavie titiste ou la Turquie d'Enver Pacha ou ailleurs,là où le Christ est nié règne le crime.
    Il en sera de même en France,nous nous préparons à de grands malheurs,nous sommes déjà dans le malheur.
    Je dis uniquement le Christ,uniquement;regardez la Tunisie de Ben Ali musulmane sunnite qui implose moralement en copiant le modèle américanosioniste:deux mariages sur trois se terminent actuellement par un divorce et bientôt,ce sera 100 pour cent!
    Allez,grand Chirac ,tu peux toujours expliquer aux Tunisiens la shoah!

Les commentaires sont fermés.