L'Etat de l'Oklahoma a adopté des lois qui rendent notamment plus difficile l'avortement des femmes violées et n'oblige plus les médecins à révéler à la mère une malformation du foetus.
Nouvelle offensive de l'Amérique conservatrice contre l'avortement. Les parlementaires de l'Etat de l'Oklahoma ont adopté mardi une série de lois qui restreignent la liberté des femmes à se faire avorter. Des dispositions qui comptent parmi les plus «extrêmes» du pays, selon les organisations favorables à l'avortement.
L'un des textes protège dorénavant les médecins contre d'éventuelles plaintes de parents en cas de malformations du nouveau-né. De fait, les médecins qui choisiraient de ne pas divulguer les résultats d'analyses sur des malformations du foetus - une amniocentèse qui permet de détecter certaines anomalies chromosomiques par exemple - ne pourront pas être poursuivis en justice.
L'avortement est rendu plus difficile même pour les femmes qui ont été victimes de viol ou d'inceste. Avant de mettre un terme à leur grossesse, elles devront ainsi prendre connaissance d'une description détaillée de leur foetus et voir une image réalisée par échographie. Elles devront d'ailleurs se soumettre à une échographie par voie vaginale plutôt qu'abdominale car les médecins sont appelés à utiliser la méthode «qui montre l'embryon ou foetus le plus nettement».
Les lobbys «pro-life» redoublent d'activisme
Le gouverneur démocrate de l'Etat, Brad Henry, avait tenté la semaine dernière de bloquer ces textes par son veto. Mais mardi, les parlementaires de l'Etat de l'Oklahoma, à majorité républicaine, sont passés avec l'aide de voix démocrates. Le veto du gouverneur n'est en effet pas absolu et peut être outrepassé avec une majorité des deux tiers.
Le Center for Reproductive Rights, une organisation favorable à la liberté de choix pour l'avortement, a aussitôt porté plainte. Il conteste notamment la constitutionnalité du dispositif obligeant les femmes à subir une échographie vaginale, affirmant que cela empiète «profondément sur la vie privée», protégée aux Etats-Unis par le 14e amendement de la Constitution.
C'est au nom de ce même amendement qu'en 1973, la Cour suprême des Etats-Unis avait décidé que les Etats ne pouvaient pas limiter les droits à l'avortement avant que le foetus soit considéré comme viable - généralement autour de 24 semaines - ou lorsque la vie de la femme est en danger. Mais plusieurs Etats ont depuis adopté des lois restreignant de facto ces droits à l'avortement.
Après l'élection d'Obama les lobbys «pro-life», très actifs aux Etats-Unis, ont redoublé d'activisme, menant la fronde contre sa réforme de la santé. Il y a quelques semaines, l'Etat du Nebraska a également voté des dispositions interdisant les avortements après 20 semaines de grossesse. Nebraska comme Oklahoma font figure de bastions traditionnels de l'Amérique républicaine et conservatrice. L'Oklahoma fait partie de la «Bible Belt», la partie la plus rigoriste du pays. Dans les deux cas, ces nouvelles législations devraient néanmoins faire l'objet d'âpres batailles judiciaires qui pourraient bien mener, comme dans les années 1970, jusqu'à la Cour suprême.
Cet arsenal législatif interdit les avortements après 20 semaines de grossesse, à moins que la femme enceinte ne soit en danger de mort ou de grave infirmité physique. Par ailleurs, ces lois ne mentionnent plus la prise en compte de la santé mentale de la femme ni des circonstances dans lesquelles elle est tombée enceinte comme le viol ou l'inceste.
ELLE et Le Figaro - 28/04/2010
Abolition de la peine de mort pour les bébés!
Commentaires
« les Etats ne pouvaient pas limiter les droits à l'avortement avant que le foetus soit considéré comme viable » : voilà un argument décisif : si donc on prive quelqu'un de nourriture et d’eau, celui-ci n’est évidemment plus viable et donc on peut le tuer tout à loisir !
Et saluons ce salutaire sursaut de conscience de certains Américains !
Rappelons la position catholique immuable:la vie doit être protégée de la conception à la mort naturelle.
Une certaine Amérique, que j'aime, se réveille se bat contre la culture de mort qu'ON veut lui imposer!
les féministes et les autres doivent s,arracher les cheveux!!!!salutations.