Ce nouveau rebondissement survient au beau milieu du Festival de Cannes, où le monde du cinéma apparaît divisé sur le soutien à apporter au cinéaste franco-polonais âgé de 76 ans.
"Il y a le cinéaste et le citoyen. Le cinéaste est un immense cinéaste. Il y a le citoyen. Personne n'est à l'abri des lois", a déclaré samedi le président du Festival, Gilles Jacob.
"Ce n'est pas à nous --on ne connaît pas le dossier-- ce n'est pas à nous de juger", a estimé Gilles Jacob, précisant qu'il n'aimerait pas que le festival de Cannes serve "d'appât pour arrêter des cinéastes", faisant allusion à l'arrestation de Roman Polanski en septembre 2009 au festival du cinéma de Zurich, en Suisse.
La nouvelle accusation est venue de Charlotte Lewis, 42 ans, qui était en 1986 à l'affiche du film de Polanski "Pirates". L'actrice a affirmé vendredi à Los Angeles avoir été "abusée sexuellement" par le cinéaste dans son appartement parisien au début des années 80, alors qu'elle avait 16 ans.
Elle a déclaré à la presse, au côté de son avocate Gloria Allred -- une habituée des affaires impliquant des personnalités -- qu'elle avait été "abusée sexuellement de la pire façon possible" par le cinéaste. "Tout ce que je veux, c'est que justice soit faite", a-t-elle affirmé.
Roman Polanski est actuellement assigné à résidence en Suisse dans l'attente d'une éventuelle extradition, après son arrestation sur mandat américain pour une affaire de "relations sexuelles illégales" avec une mineure, survenues en 1977.
Mme Allred a précisé que sa cliente avait fait une déposition auprès de la police de Los Angeles (LAPD) et du bureau du procureur, espérant que son témoignage serait pris en compte par les autorités suisses au moment de rendre leur décision sur l'extradition du cinéaste.
Les avocats de Roman Polanski ont immédiatement menacé de poursuivre l'actrice britannique en justice.
Me Georges Kiejman s'est déclaré "absolument ahuri par les déclarations" de Charlotte Lewis. "Si elle (les) réitère et quand j'en saurai un peu plus, a-t-il ajouté, il est probable que nous la poursuivions en justice".
L'avocat a en outre estimé "assez troublant" que Mlle Lewis ait tourné dans "Pirates", en 1986, c'est-à-dire près de trois ans après les faits présumés.
"Tout ce qui est dit est un tissu de mensonges", a déclaré un autre des avocats du cinéaste, Me Hervé Témime.
Ce nouveau rebondissement n'a pas ébranlé l'écrivain Bernard-Henri Lévy, fervent soutien de Roman Polanski depuis son arrestation et qui a lancé une pétition en sa faveur à la veille de l'ouverture du festival de Cannes.
L'intellectuel a affirmé que l''accusation de Charlotte Lewis ne changeait "pas un iota à (sa) position". La veille, il avait déploré le soutien insuffisant apporté, selon lui, au cinéaste par le président du jury du Festival de Cannes, l'Américain Tim Burton.
Quelques heures plus tard, l'acteur Michael Douglas avait annoncé qu'il ne signerait pas la pétition en faveur de Roman Polanski, signée par plusieurs cinéastes présents à Cannes. "Je crois que ce ne serait pas juste pour moi en tant qu'Américain de signer une pétition pour quelqu'un qui a violé la loi", avait-il déclaré.
Par ailleurs, la présidence helvétique a annoncé samedi que le président français Nicolas Sarkozy s'était enquis par téléphone auprès de son homologue suisse Doris Leuthard, du sort du cinéaste et de la question de son extradition.
AFP. 15 mai 2010
Commentaires
Comme tout va très bien en France, le nabot de l’Elysée n’a rien d’autre à faire qu’à s’enquérir de la santé d’un violeur pédophile. Il craint sans doute qu’il n’ait plus la santé voulue pour sodomiser les petites filles.
Dis moi qui tu soutiens, je te dirai qui tu es !...
La solidarité de Frédéric MITERRAND pour ce pervers bien que beaucoup nuancée ne m'étonne pas vraiment.