Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mondialisme: vers une majorité à l'ONU pour des sanctions contre l'Iran

Susan Rice.jpg
La sioniste Susan Rice, représentante des Etats-Unis à l'ONU

La résolution bannirait la vente d'armes lourdes à Téhéran, y compris des missiles promis par Moscou. 

Les États-Unis veulent parvenir à un accord rapide à l'ONU sur un quatrième volet de sanctions contre l'Iran, même sans l'unanimité des quinze membres du Conseil de sécurité.

La représentante de Washington, Susan Rice, proche de Barack Obama, espère obtenir une résolution dans la première quinzaine de juin, quitte à faire l'impasse sur le vote du Brésil et de la Turquie, membres non permanents du Conseil. La présentation du texte de la résolution, mardi à l'ONU, a mis en porte-à-faux ces deux pays qui avaient signé la veille un accord d'échange d'uranium avec Téhéran. Le Brésil et la Turquie se voient volontiers en nouveaux acteurs clés de la lutte contre la prolifération nucléaire au Proche-Orient, dossier jusque-là monopolisé par les «grandes puissances». Ils refusent de participer aux négociations sur les sanctions et ne se sont pas exprimés lors de la première réunion d'experts sur le sujet. Les diplomates occidentaux sont donc plutôt pessimistes sur un vote des deux pays.

Mais Bernard Kouchner, qui rencontrera ce week-end le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé une majorité en vue en faveur des sanctions. «Trois pays vont avoir quelques réticences, mais on verra bien. Le texte n'est pas définitif, il va être débattu par les membres non permanents du Conseil de sécurité », a dit le ministre des Affaires étrangères à Paris. De source diplomatique onusienne, en plus des cinq membres permanents disposant d'un droit de veto (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), cinq membres non permanents seraient favorables aux sanctions : Japon, Bosnie, Gabon, Mexique et Autriche. Mercredi, le Nigeria et l'Ouganda n'avaient pas répondu. Et, pour ménager la milice chiite proche de Téhéran, le Liban ne votera probablement pas. Neuf voix sont nécessaires pour que passe la résolution.

 

L'intérêt bien compris de Pékin 

 

Conscient du risque de retombées négatives côté turc, un allié important des États-Unis, Barack Obama a appelé le premier ministre Erdogan mercredi pour défendre la position des États-Unis, soutenus cette fois par la Chine et la Russie. Le programme nucléaire iranien soulève toujours de «profondes inquiétudes», a-t-il souligné.

D'après un diplomate, les membres du «P5 + 1» (membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne) ont été «irrités» par l'initiative turco­brésilienne menée sans concertation avec eux. L'accord avec Téhéran prévoit le transfert de 1 200 kilos d'uranium en Turquie, mais stipule que ce sont la Russie et la France qui doivent fournir en échange 120 kilos d'uranium enrichi au bout d'un an, une prouesse apparemment impossible techniquement en si peu de temps, et dont les aspects financiers n'auraient pas été négociés avec les intéressés.

Côté américain, Susan Rice aurait joué un rôle clef, au côté de Barack Obama, dans le ralliement de la Russie et surtout de la Chine. La représentante des États-Unis à l'ONU, qui a rang de membre du gouvernement, a pris les rênes des négociations habituellement menées au niveau du directeur politique du département d'État. Elle aurait mené une stratégie particulièrement «efficace» auprès des Chinois, arguant que s'ils ne se rangeaient pas rapidement du côté de sanctions onusiennes, Téhéran s'exposerait à des mesures beaucoup plus dures de la part du Congrès américain, susceptible de nuire aux intérêts financiers de Pékin.

«C'est un élément qui a fait bouger les Chinois», explique-t-on à l'ONU. Mais elle a dû céder sur certains points, notamment la banque et l'énergie, considérées comme des lignes rouges par les Chinois. D'où leur mention allusive dans le paragraphe d'ouverture plutôt que dans le détail des sanctions elles-mêmes, ce qui a pour effet d'affaiblir la résolution.

L'interdiction de toute vente d'armements lourds à l'Iran, incluant celle de missiles russe S-300, est en revanche considérée comme une victoire par les diplomates occidentaux. La Russie, qui aurait dû livrer il y a un an ces missiles, a subi les pressions des Occidentaux pour y renoncer. Huit nouvelles catégories d'armes lourdes figurent à ce stade dans la résolution. Leur possession par l'Iran pourrait compliquer des frappes occidentales contre ses installations nucléaires.

Le Figaro - 20/05/10

Les commentaires sont fermés.