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Editorial de Bernard Lugan dans le dernier numéro de "L'Afrique réelle"

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Dans le dernier numéro de L’Afrique réelle, le professeur Bernard Lugan se penche sur la fuite des cerveaux du continent africain. Nous mettons en ligne son éditorial.

Éditorial de Bernard Lugan

Depuis un quart de siècle l’historiographie africaine a fait des progrès considérables, bouleversant les dogmes de la pensée dominante sur laquelle est fondée la culture d’asservissement de l’Europe. Ainsi :

- En 1986, puis durant la décennie 1990, le postulat selon lequel la richesse de l’Europe fut fondée sur l’exploitation de ses colonies africaines a été pulvérisé par Jacques Marseille et par les historiens britanniques. Journalistes, artistes et invités des émissions de télévision continuent à pourtant à ânonner les poncifs éculés du « pillage colonial ».

- En 2005, Daniel Lefeuvre démontra que la France s’était ruinée en Algérie et que les « 30 glorieuses » ne devaient rien à la main d’œuvre immigrée venue d’Algérie. Le président Bouteflika exige pourtant des excuses de la part de la France.

- Dans le domaine de la traite des Noirs, Olivier Pétré-Grenouilleau et les historiens anglo-saxons réduisirent à néant le postulat selon lequel la révolution industrielle européenne résultait directement de la traite. Ils mirent également en évidence l’étroite association de bien des royaumes africains au phénomène, démontrant qu’en réalité, une partie de l’Afrique avait vendu l’autre aux Européens. L’acte d’accusation de la seule Europe est pourtant toujours psalmodié, cependant que la Traite musulmane est régulièrement occultée.

- Pour ma part, j’ai longuement mis en évidence, et cela depuis une quarantaine d’années, l’importance du fait ethnique. Après avoir été nié jusqu’à l’absurde, ce dernier est désormais cité par les journalistes parce qu’ils ne peuvent plus l’occulter. Ils tentent cependant de l’amoindrir, cherchant à faire croire qu’il serait en partie le résultat de la colonisation, ou bien ils le vident de son sens. Ainsi au Nigeria les affrontements traditionnels entre pasteurs peuls (Fulani) et agro pasteurs birom (voir Afrique réelle n°3) sont présentés comme un choc religieux, explication tronquée car ces heurts sont multi séculaires alors que l’islam n’est présent dans la région que depuis la fin du XVIIIe siècle et le christianisme que depuis les années 1900-1920… Il en coûte aux universalistes de reconnaître que les hommes sont différents et que partout dans le monde quand le principe de vie « une terre, un peuple » n’est pas respecté, les affrontements sont inéluctables.

- En Afrique du Sud, tous les historiens admettent désormais que, sur 1/3 du pays les Blancs ont l’antériorité sur les Noirs et cela pour des raisons climatiques que je détaille dans mon dernier livre[1], mais, dans les médias, il est toujours affirmé que les Blancs ont dépossédé les Noirs.

- Sous nos yeux, les mythes imposés par l’actuel régime de Kigali explosent les uns après les autres, alors que, dans les médias, l’histoire officielle du génocide du Rwanda est encore ultra dominante.

Si les historiens se remettent en cause, actualisant constamment l’état des connaissances, le monde médiatique demeure donc enfermé dans les certitudes et les approximations imposées par le politiquement correct. Comme les citoyens l’ont enfin compris, ils ne font donc plus confiance aux journalistes et c’est pourquoi la presse d’information sur support papier est moribonde. Le Figaro est certes encore lu, mais essentiellement pour son carnet du jour.

Libération et Le Monde ne survivent que par les aides de l’État et les abonnements institutionnels ; quant à la presse régionale, elle se maintient grâce aux renseignements de proximité qu’elle donne.

Désormais, la vraie information libre est faite par Internet qui permet de contourner la censure ou les pesanteurs de la pensée dominante. C’est dans cet appel d’air que s’est engouffrée L’Afrique réelle. Pour devenir une tornade il lui faut encore augmenter son audience, donc ses abonnés.

Bernard Lugan

[1] Histoire de l’Afrique du Sud, Ellipses, mars 2010.

NP Info - 28 mai 2010

Commentaires

  • Cet abruti de Bouteflicaille ramène sa grande gueule dans l'orchestre des pleurnichards hypocrites.
    Kofi Yammiam est plus direct et lucide, sans l'Europe et surtout sans le France, beaucoup de pays africains ne sont rien.
    L'Afrique du Sud doit être rendue aux Blancs en toute justice et pour sa survie, les autres ne sont que d'obscurs incapables.

  • heureusement que sous la dictature du politiquement correct, des chercheurs et historiens tel l,africaniste B L , puisse faire découvrir et faire passer la réalité historique , au grand dam des biens -pensants! salutations.

  • Presse moribonde qui doit sa survie aux abonnements institutionnels et au lectorat qui s'en sert pour une lecture à derrière distrait , ce qu'elle mérite amplement .
    Que crève cette presse , son agonie fait plaisir à voir !

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