Un seul témoin sous X a été entendu lundi par la cour d'assises de Pontoise au procès de tireurs présumés sur les forces de l'ordre à Villiers-le-Bel en novembre 2007, alors que cinq témoignages étaient programmés, dont un à visage découvert.
Dès l'ouverture de l'audience, l'avocate générale, Marie-Thérèse de Givry, a annoncé un premier désistement : "Un témoin que nous devions entendre depuis Paris ce matin à 09H30 ne s'est pas présenté (...) Les autres témoins ne se sont pas présentés non plus".
Dans la foulée, un autre témoin attendu dans l'après-midi à visage découvert a fait savoir à la presse via son avocat, Me Gilbert Collard, qu'il ne se présenterait pas non plus. "Il attend un mandat d'amener afin d'avoir une protection policière", a déclaré à l'AFP Me Collard. "Il fait des crises d'angoisse", a ajouté une enquêtrice.
D'après la police, ces désistements n'ont qu'une explication : "La peur".
Le témoin anonyme 19/07 ne s'en "sentait pas la force" et "a peur pour son intégrité et celle des siens", un autre "est introuvable" et la police est en "pourparlers" avec un troisième, selon les enquêteurs.
"La peur est un sentiment irrationnel", a souligné à la barre le commissaire Yann Sourisseau, de la DRPJ de Versailles. "Ils sont paniqués à l'idée d'être confrontés une nouvelle fois aux personnes qu'ils ont désignées comme les auteurs des faits", ajoute-t-il.
Quatre jeunes, incarcérés, sont jugés depuis une semaine à Pontoise pour tentative de meurtre en bande organisée sur des policiers dans les nuits des 25 et 26 novembre 2007 à Villiers-le-Bel, ainsi que pour détention et port d'arme prohibés. Le cinquième, sous contrôle judiciaire, soupçonné d'avoir fourni un fusil à pompe, comparaît pour complicité.
Le 25 novembre 2007, la mort de deux adolescents - Moushin et Lakamy - tués à Villiers-le-Bel dans une collision entre leur moto et une voiture de police avait provoqué deux jours d'émeutes et d'échauffourées entre jeunes et forces de l'ordre.
Ces dernières semaines, plusieurs tentatives de meurtre et un meurtre samedi à Villiers-le-Bel ont alimenté l'angoisse de représailles contre les témoins, "alors que ces faits n'ont rien à voir avec le procès", a assuré M. Sourisseau.
Il a fallu finalement attendre l'après-midi pour avoir le premier témoignage sous X, celui du matricule PT02/08.
Caché derrière un store, la voix déformée, PT02/08 a raconté par visio-conférence avoir "vu tirer sur les forces de l'ordre" l'un des accusés, Maka Kante, dit Mara, le soir des émeutes qui avaient commencé le 25 novembre 2007.
"J'ai vu un individu tirer sur les forces de l'ordre à deux ou trois reprises. Il portait une capuche, quand il s'est retourné je l'ai reconnu, c'est un nommé Mara", a déclaré le témoin, confirmant mot pour mot sa déposition.
Ce témoin PT02/08 avait déjà été évoqué pendant l'audience lorsque la défense avait parlé de lui comme d'un informateur des services de police avec lesquels il a d'ailleurs reconnu à l'audience avoir "collaboré une fois" en matière de drogue.
"Qu'est-ce qui motive votre témoignage ?", a interrogé Me Bruno Bourrier, avocat des policiers blessés.
"Ce sont des faits très graves, des choses qui ne doivent pas arriver", a expliqué le témoin, également entendu pour le passage à tabac d'un commissaire de police le même soir.
L'audience doit se poursuivre mardi avec deux témoins à visage découvert.
France -Soir - 28 juin 2010
Commentaires
Ils n'ont pas peur de témoigner, mais peur de la trahison de ceux qui leur promettent la sécurité. Or le système qui ose faire en sorte que les mains courantes de Police et autres ne soient pas annotées des méfaits allogènes, sait que le meilleur moyen de faire taire les témoins, c'est de les tromper.
Dans un trafic de drogue, les témoins avaient reçu des promesses de secret, or les avocats des pourris eurent les listes nominatives des dits témoins.
Depuis la plus part ont été obligés de quitter le secteur, sans compter les dégradations sur leurs biens, voitures, menaces.
J'ignore si la loi crétine existe encore qui prévoyait de garder à vue un témoin ( par crainte qu'il ne s'échappe),
par nature un témoin vient librement raconter ce qu'il a vu ou entendu, mais si on lui impose l'hospitalité forcée, il préférera nettement la boucler ( but rechercher au profit des allogènes principalement).
Il nty a pas à dire, le tribunal était noir de monde...
Très bon, arauris!
A arauris : moi, je ne vois que des bleus !
abad
Des touaregs?
A votre avis, que pensent les hommes en uniforme sur les marches ?
A arauris : sûrement pas ! Les Touaregs sont un peuple grand et fier : des Sahariens persécutés par tous les pays voisins et surtout les Algériens qui veulent leur disparition : on comprend ces derniers, ils leur ont volé le Sahara, par l’intermédiaire de De Gaulle.
Chère tania, je ne peux pas l'écrire!
Abad merci!
Je voulais dire blanc-black-beurk...