Après les comptes en Suisse, l’île aux Seychelles et les chèques pour des campagnes électorales, l’affaire Bettencourt connaît un nouveau rebondissement, révélé ce mercredi par «le Parisien» - «Aujourd'hui en France».
Pendant des années, Claire T., comptable employée par la famille Bettencourt durant douze ans avant d’être licenciée en novembre 2008, retirait chaque semaine et en liquide des dizaines de milliers d’euros des comptes bancaires de sa patronne.
Elle avait ensuite mission de distribuer l’argent à différentes personnes désignées par l’héritière de L’Oréal. « En distribuant ces sommes, elle agissait simplement sur ordre de sa patronne. Un point c’est tout », nous a expliqué Me Antoine Gillot, l’avocat de la comptable.
Ces opérations secrètes sont rigoureusement notées, depuis plus d’une dizaine d’années, dans les « carnets de caisse » de Claire T. Décrite comme « une femme d’une grande intégrité » par son avocat, cette salariée d’une cinquantaine d’années, employée à la fois par Clymène, la société qui gère les dividendes de L’Oréal de la milliardaire, et par Liliane Bettencourt elle-même, y répertoriait avec minutie les sommes versées en liquide. En face, elle indiquait les initiales ou parfois même les noms des bénéficiaires.
Interrogée par les policiers lors de son placement en garde à vue, il y a deux semaines, dans le cadre de l’enquête sur les enregistrements clandestins du majordome de Liliane Bettencourt, Claire T. n’a rien livré du contenu de ses carnets. Ceux-ci, en même temps que les explications de la comptable, devraient cependant être au cœur des prochaines investigations de la justice.
Avec une question simple : qui a reçu des enveloppes d’argent liquide de Liliane Bettencourt ?
Si l’essentiel des noms est pour l’heure inconnu, nous avons pu retracer le parcours de certaines de ces missives particulières. Selon nos informations, de l’argent aurait été distribué, par exemple, à des médecins employés par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) en échange de l’accompagnement de la milliardaire et de son mari, avant sa mort en 2007, en vacances aux Seychelles. « Mais d’autres enveloppes ont été offertes à des personnes influentes ou ont servi à payer une partie des salaires des employés », indique un proche des Bettencourt.
Claire T. est donc désormais au cœur de l’affaire. « On ne peut rien lui reprocher, coupe net Me Antoine Gillot. De toute façon, elle a prouvé que lors de ses journées de travail à Neuilly, et surtout pendant les derniers mois, elle a surtout tenté de protéger Mme Bettencourt. » Claire T. détenait par exemple une clé du coffre où sont rangés tous les bijoux de Liliane Bettencourt. L’autre jeu était détenu par la milliardaire elle-même. « Et quand François-Marie (NDLR : Banier) tentait de persuader Mme Bettencourt de rapatrier ses bijoux à Neuilly en envoyant Claire T., elle a toujours refusé », raconte la même source, qui s’est depuis éloignée de l’hôtel particulier.
Claire T. a également raconté aux policiers avoir aidé sa patronne à annuler une opération financière qu’elle venait d’effectuer en faveur de François-Marie Banier. « Elle était un peu la dernière barrière, témoigne un proche qui a quitté la maison. Après elle, c’est Patrice de Maistre qui a pris le relais et a obtenu toute la confiance de Mme Bettencourt… » Le jour de son départ de l’hôtel particulier de Neuilly, la comptable se serait sentie « soulagée ».
Le Parisien - 30 juin 2010
Commentaires
Tous pourris !
Au fait pourquoi les merdiats, habituellement si prompts à lancer des noms en pâture, nous dissimulent-ils celui de cette comptable ?
à abad: elle a peut-être un nom qui pourrait faire mauvais effet sur les mauvais esprits?