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Le système Sarkozy en pleine débandade

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Eric Woerth et Nicolas Sarkozy.© Reuters

 

L'Elysée ne maîtrise plus ses calendriers. Et cette simple donnée laisse entrevoir la fébrilité voire la panique qui règne désormais au sommet du pouvoir. Mercredi, Nicolas Sarkozy recevait des députés UMP pour leur annoncer un remaniement gouvernemental en octobre, après l'adoption par le Parlement de la réforme des retraites.

 

  La veille, son Premier ministre avait exhorté ses troupes à serrer les rangs, tous en ligne pour soutenir Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt. Et quelques jours avant, l'omniprésent et bavard Alain Minc s'interrogeait à haute voix sur l'ampleur qu'il convenait de donner à un tel remaniement : conserver ou non François Fillon au poste de premier ministre ?

Ce calendrier n'aura pas tenu quatre jours. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat, a-t-il décidé de partir, comme il l'affirme sur son blog, ou a-t-il été limogé ? Peu importe. Ce départ à contretemps, annoncé un dimanche après-midi, et accompagné d'un limogeage – celui de Christian Blanc – pour tenter d'en faire un signe politique, ne règle rien. Le pouvoir ne tirera aucun bénéfice de ce qu'il ne peut pas présenter comme une remise en ordre mais qui apparaît au contraire comme le signe d'un très grand désordre.

 

Quelle était donc la soudaine urgence de se séparer de deux secrétaires d'Etat ? Mediapart avait révélé dès le mois de mars la location d'un jet privé par Alain Joyandet (notre article ici). Cela fait près d'un mois que Le Canard enchaîné a enrichi ce «dossier», révélant le permis de construire contesté du même Joyandet pour sa villa dans le Var, puis les 12.000 euros de cigares de Christian Blanc payés par les contribuables.

 

Ni l'Elysée ni Matignon n'avaient alors jugé bon de réagir, pas plus qu'ils n'ont estimé utile de fournir quelques explications précises sur les affaires touchant d'autres ministres ou secrétaires d'Etat, Christian Estrosi ou Fadela Amara. Quant à l'annonce, la semaine passée par le président de la République, de la réduction du train de vie des cabinets ministériels, il n'en reste qu'une énorme bourde de communication : les ministres devront désormais payer de leurs deniers personnels «leurs frais privés».

 

Dès lors, les départs mal maîtrisés d'Alain Joyandet et de Christian Blanc ne peuvent apparaître que comme une tentative maladroite de calmer l'incendie de l'affaire Woerth-Bettencourt. Ils n'en soulignent que plus combien ce dossier, apparu à la marge d'enregistrements clandestins réalisés dans le cadre des litiges privés de la famille Bettencourt, touche en plein cœur au mode de pouvoir de Nicolas Sarkozy.

MEDIAPART - 05 juillet 2010

 

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