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Eric Woerth et les mots qui enfoncent

Les mots qui enfoncent Woerth.jpg

C'est à l'un de ses "chouchous" que Nicolas Sarkozy a confié le soin de conduire la réforme la plus importante de son quinquennat : les retraites. Pourtant, en quelques jours, la réputation d'Éric Woerth a été ternie, à la suite des révélations sur l'affaire Bettencourt, de la Légion d'honneur remise discrètement au bras droit de la milliardaire (Patrice de Maistre), lui-même employeur de l'épouse du ministre contrainte à la démission...

Brusquement, la tranquille assurance d'Éric Woerth s'est diluée dans des explications moins assurées. Son ton, habituellement calme et monocorde, est devenu moins serein.

De quoi alimenter les réflexions - fort nombreuses - des internautes du Point.fr. Synthèse.

"Comment c'est, une tête honnête ?" (Hedirom)

Après les affaires Joyandet, Boutin, Bachelot et l'Epad, vous pensez majoritairement qu'Éric Woerth est au coeur d'un conflit d'intérêts. Si, certes, vous restez prudents et rappelez fréquemment la présomption d'innocence dans vos commentaires, le ministre ne pouvait pas, répétez-vous, ignorer le problème posé par la seule présence de son épouse dans la société qui gère la première fortune de France au mieux de ses intérêts, quitte à avoir parfois oublié ses obligations de résidence dans l'Hexagone. Or, dans les discours du gouvernement, le thème de la rigueur budgétaire est brandi comme la clé du redressement des finances publiques. Le citoyen est confronté à un devoir moral, qui le contraint à s'accommoder de privations au nom de la solidarité. Alors, y aurait-il évasion sociale de tous ces politiques qui oublieraient la chair qui les a engendrés, la société, pour vivre, autistes et désinvoltes, dans les cloisons illusoires d'un château bling-bling ?

"Ce gouvernement a perdu le sens des réalités et des mots" (lafabrique)

Autisme, désinvolture. "L'État est en train de se désolidariser du peuple de France financièrement, fraternellement" (wroeter). Vous placardez les mots fraternité, solidarité sur les banderoles de vos commentaires, désespérés et furieux de ne pas être entendus. Vous êtes exaspérés qu'un ministre se drape des sept lettres du mot honneur quand vous attendez de lui des réponses, ou bien qu'il avance l'honnêteté de son propre visage comme preuve de sa bonne foi. Vous observez un fonctionnement clanique du langage : les pairs du ministre le soutiennent, dans une redondance de bruits. Ces justifications creusent l'écart avec cette opinion que vous représentez et dont, dites-vous, ils se font une idée tellement fausse. Le débat politique, il émerge de l'agora des commentaires, du dialogue entre tous ceux qui se reconnaissent comme acteurs de la vie publique. Et les politiques en sont absents, devenus aphones. De ce débat, la communication politique n'est plus que le simulacre.

"Est-ce que vous croyez que j'ai une tête à être copine avec Bernard Tapie ? [C. Lagarde, 2008]. Est-ce que vous croyez que j'ai une tête d'escroc ? [Woerth, 2010] :

"Il ne se crève pas trop, le conseiller en com'" (spirou)

Alors, vous dénoncez une insulte à vos intelligences. "On nous prend des cons, des lapins de six semaines, des naïfs... de qui se moque-t-on ?" Vous citez Blum et Tocqueville, Montesquieu et Platon, exprimez les arguments du bon sens, de cette doxa qui, dans la démocratie antique, définissait la vertu sociale, vous affirmez haut et fort que si les ors sont portés sans noblesse d'âme, sans force d'esprit, ils sont ternes et toc. La fonction politique est perçue comme toutes les autres : au service de l'intérêt général, elle est respectée. Quand elle oublie cette mission de principe, quand ceux qui l'exercent ne voient plus la société que comme "la buanderie de leur château" (marat17), elle est conspuée.

La communication politique vous semble devenue une technique de trompe-l'oeil, reproduite avec un certain mépris de ses destinataires réduits au rôle de clientèle.

Le Point - 09 juillet 2010

Commentaires

  • "L'État est en train de se désolidariser du peuple de France financièrement, fraternellement » : il est encore plus grave d’envoyer les Français se faire tuer pour le compte d’un autre état dont les ressortissants directs ou indirects ne se gênent pas montrer leur haine de la France et des Français et souhaitent ouvertement leur disparition ! C’est ce que la nabot fait en Afghanistan ! C’est de la haute trahison !

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