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Concours de basket pour les enfants déshérités de Gaza - Il n'y a pas que des salauds sur cette terre

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Gaza fillette basket.jpg
(Cliquez sur les photos pour les voir en totalité)

RAFAH (Territoires palestiniens) — Le grondement qui monte jeudi après-midi de l'aéroport international de Gaza n'est pas celui d'un avion, la piste étant détruite depuis des années, ni même de la chasse israélienne, qui frappe régulièrement les tunnels de contrebande à proximité.

Il s'agit du martèlement pacifique de milliers de ballons de basket, un record du monde que les enfants palestiniens de Gaza vont inscrire dans le livre Guinness.

Parrainé par les Etats-Unis, basket oblige, le défi est de faire rebondir le ballon par le plus grand nombre de participants, garçons et filles, en même temps et sans s'arrêter pendant cinq minutes.

Aujourd'hui, les quelque 7.500 gamins gazaouis réunis sur l'aéroport désaffecté, à côté de Rafah (sud de la bande de Gaza), pulvérisent facilement le précédent record détenu depuis septembre 2007 par 3.050 basketteurs de l'Indiana (Etats-Unis). 7.203 ont réussi leur dribble.

Le coup de sifflet final se conclut par une envolée de milliers de ballons de basket orange dans le ciel bleu méditerranéen.

Mais l'arrière-scène est irréelle: les bâtiments vides, certains effondrés, de l'aéroport international de Gaza, à moitié détruit au début de la seconde Intifada des années 2000 et qui n'a pratiquement jamais servi.

"Je suis très heureuse aujourd'hui parce qu'on a gagné, après deux semaines d'entraînement, pour montrer au monde ce dont nous sommes capables à notre âge, à Gaza", explique la petite Madleen Elshaikh Ahmed, 11 ans, de Khan Younès.

"Notre message, c'est que les enfants palestiniens sont parmi les meilleurs du monde", renchérit sa camarade Iman el-Hendy, 12 ans, un brin patriote.

Le record, supervisé par des juges indépendants, n'attend plus que l'homologation officielle dans quelques jours, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) qui a organisé la compétition dans le cadre de ses camps d'été.

L'été dernier, des milliers d'enfants avaient battu le record du monde de vols simultanés de cerfs-volants (plus de 3.000) sur une plage de Gaza.

Les jeunes Gazaouis s'attaqueront de nouveau à leur propre record dans une semaine.

Beaucoup d'enfants de la bande de Gaza, gouvernée par le mouvement islamiste Hamas, souffrent de problèmes psychologiques depuis l'offensive meurtrière menée en décembre 2008-janvier 2009 par l'armée israélienne dans le territoire qui a fait plus de 1.400 morts palestiniens, dont plus de 300 enfants, selon des sources palestiniennes.

Les 1.200 camps d'été de l'UNRWA auront accueilli cette année, pour leur 4e édition, plus de 250.000 enfants de réfugiés palestiniens entre le 12 juin et le 5 août.

AFP. 22/07/10

Commentaires

  • C'est très émouvant chère Gaëlle, ces regards si innocents dans ce moment de joie. Vie et Mort se regardent, se confrontent sur cette piste d'aéroport que le plaisir d'une compétition sportive vient égayer.
    Que vont-ils devenir ?...
    Merci Gaëlle de nous parler des palestiniens, si oubliés et injustement "amalgamés" dans notre pays.
    Ce peuple est bouleversant, il lutte à la mort pour sa vie.

  • Voilà un vrai camp de concentration qui, à la différence de ceux dont on nous rebat les oreilles chaque minute, existe depuis des dizaines d’années et est régulièrement mitraillé, bombardé, massacré et personne n’ose rien dire !

  • @ LENI: ce sont en effet des enfants pauvres, et ces jeux d'été leur donnent un peu de joie, le sentiment d'exister, d'être des enfants comme les autres, et non enfermés dans un camp de concentration à ciel ouvert (ce ciel d'où tant de bombes sont tombées sur eux!). Il sont droit à la vie, à un avenir. Je ne sais s'ils auront un avenir normal dans un monde normal et non soumis au sionisme, un avenir dans leur patrie de leurs ancêtres qui est la Palestine. Les autres pays arabes les abandonnent. Ils sont seuls. Ils ne sont en effet à "amalgamer", comme vous dites, avec les jeunes voyous des cités, qui sont libres et ne manquent de rien.
    Ils ont l'illusion que le monde s'occupe d'eux, avec ce livre Guiness des records, mais le monde finira bien par s'occuper d'eux, car on ne peut pas garder éternellement des gens sous blocus, derrière des murs et des barbelés.

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