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Vente de navires "Mistral" à la Russie: Sarkozy avait parlé trop vite...

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En visite, en juillet dernier, aux chantiers navals STX, à Saint-Nazaire (Loire-atlantique), Nicolas Sarkozy annonçait la construction prochaine de deux navires de guerre, de classe Mistral, destinés à la Russie.  Une bonne nouvelle pour les plus de 2000 salariés des ex-Chantiers de l'Atlantique, touchés par le technique depuis un an.

 

Vendredi, un fâcheux revirement de situation est intervenu. La Russie a annoncé qu'elle lançait en fait un appel d'offres international pour deux navires de guerre de cette classe. Cette décision met ainsi fin aux négociations exclusives avec la .

Un moyen de faire pression sur Paris

Paris négociait avec Moscou depuis 2009 pour un marché pouvant porter au total sur quatre bâtiments, dont la Russie voudrait construire plusieurs exemplaires dans ses propres chantiers. Les deux gouvernements avaient annoncé en mars des négociations exclusives pour l'achat de ce puissant navire de guerre polyvalent, pouvant transporter des hélicoptères comme des chars d'assaut ou accueillir un état-major embarqué.

Vendredi, le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, a souligné que le constructeur français du Mistral pourrait participer à l'appel d'offres, dont les résultats seront rendus publics à la fin de l'année. Après l'annonce de cette décision, la présidence française a indiqué qu'elle restait «confiante» sur l'issue des discussions. L'Elysée avait déjà assuré jeudi ne voir «aucune raison de s'inquiéter» et affirmé que les négociations se poursuivaient «normalement, dans un excellent contexte».

Aux yeux de certains observateurs, la décision de Moscou est surtout un moyen de faire pression sur Paris sur les conditions du contrat. Le commandant en chef de la marine russe, l'amiral Vladimir Vissotski, avait souligné en juillet que Moscou exigeait un transfert de technologie, faute de quoi le marché n'aboutirait pas.

Une concurrence sérieuse des chantiers navals coréens

Parmi les concurrents les plus sérieux face au Mistral, Le Dokdo, bâtiment de projection et de commandement sud-coréen de Daewoo Shipbuilding Engineering & Marine (DSEM). Engagée dans la construction navale depuis les années 1970, la Corée du sud a, depuis longtemps, établi sa réputation de qualité et de maîtrise des technologies complexes dans ce domaine.

De plus, depuis plusieurs semaines, le Sud-Coréen a également proposé à la holding russe des chantiers navals OSK de construire en coopération un chantier géant spécialisé dans les navires de gros tonnages. Une offre intéressante  pour la Russie, qui aimerait restaurer la puissance de ses chantiers navals. OSK a cependant aussi proposé à la France de fonder une coentreprise pour produire le Mistral le cas échéant.

Le lobby industriel russe fait barrage

La décision de la Russie est une mauvaise nouvelle de plus pour l'industrie française de l'armement, qui peine à placer à l'étranger ses plus belles réalisations. Tandis que le groupe EADS peine à imposer son avion-ravitailleur aux Etats-Unis, l'avion de chasse Rafale de Dassault n'a ainsi jamais été vendu à l'étranger. «Personne n'a besoin de ce type d'avions, même pas les Français», confie un analyste sous couvert d'anonymat, ajoutant que de simples missiles peuvent très bien remplir les mêmes missions pour bien moins cher.

«Le problème des Mistral semble être davantage russo-russe que français : l'état major les achèterait bien, mais le lobby industriel veut les fabriquer», observe Jean-Pierre Maulny, directeur-adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Que ce soit en Russie ou aux Etats-Unis, «il est toujours délicat d'exporter dans des pays qui ont leur propre industrie de défense», acquiesce Zafar Khan, analyste à la Société Générale.

Avec presque 8 milliards d'euros de ventes à l'étranger l'an dernier, la France est le quatrième exportateur mondial, derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie. Environ 100.000 emplois (directs et indirects) dépendent de ces exportations, selon le ministère de la Défense.

Le Parisien - 20/08/10

Commentaires

  • Encore un énorme mensonge du nabot ! Il avait affirmé que la décision était prise de manière certaine ! Patatras, non seulement rien n’est décidé, mais un appel d’offre va être lancé ! Les employés des chantiers navals vont se souvenir de ce mensonge, car là il les a vraiment pris pour des C. O . N . S. !
    En fait il faut sérieusement se poser la question: n'est-il pas malade, le nabot, pour faire une telle bévue?

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