Le rapport final de la "Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale", mise sur pied par l'Eglise mais dirigée par un pédopsychiatre indépendant, Peter Adriaenssens, indique qu'elle a reçu, entre janvier et juin 2010, 475 plaintes.
"C'est le dossier Dutroux de l'Eglise", a déclaré au cours d'une conférence de presse à Louvain le professeur Adriaenssens, comparant l'impact que devrait avoir son rapport sur la société belge avec le choc causé par la révélations des crimes du pédophile meurtrier Marc Dutroux au milieu des années 1990.
Les témoignages recueillis révèlent 13 cas de suicide et six tentatives "en relation avec l'abus sexuel d'un prêtre".
"On se rend compte qu'on était tout à fait mal informé et que l'on ne savait pas la gravité des choses et le fait que ces victimes étaient blessées à vie", a réagi l'évêque de Tournai (ouest), Guy Harpigny.
La plupart des témoignages concernent des faits commis des années 50 à la fin des années 80 par des ecclésiastiques, mais aussi des professeurs de religion ou des accompagnateurs de mouvements de jeunesse. Deux tiers des témoignages proviennent d'hommes, pour un tiers de femmes, en moyenne âgés de 50 à 60 ans aujourd'hui.
Leur calvaire a commencé lorsqu'ils avaient en moyenne 12 ans. Pour certains, les faits ont débuté alors qu'ils n'étaient âgés que de deux ou cinq ans.
Ce texte disponible sur le site www.commissionabus.be contient les témoignages anonymes, en français ou en néerlandais, de 124 "survivants d'abus sexuels", selon le terme utilisé par la commission.
La commission a établi "qu'aucune congrégation n'échappe à l'abus sexuel de mineurs par un ou plusieurs de ses membres", disent les auteurs.
Parmi les témoignages, souvent dramatiques, une femme abusée à l'âge de 17 ans par un prêtre explique avoir tenté de se confier à un évêque en 1983. Il a répondu: "Cessez de le regarder, il vous laissera tranquille", dit-elle.
Un déluge de plaintes a déferlé sur la commission après la démission forcée le 23 avril de l'évêque de Bruges (nord-ouest), Roger Vangheluwe, qui a reconnu avoir abusé sexuellement de son neveu mineur entre 1973 et 1986, a expliqué le professeur Adriaenssens.
"Les victimes attendent et méritent une Eglise courageuse qui ne craint pas d'être confrontée à sa vulnérabilité, de la reconnaître, de coopérer à la recherche de réponses équitables", estime-t-il.
L'ancien primat de Belgique, le cardinal Godfried Danneels, a été accusé d'avoir tenté d'étouffer plusieurs de ces affaires pour protéger l'image de son institution.
Mais l'enquête judiciaire entamée pour vérifier s'il y a eu dissimulation a subi un coup d'arrêt jeudi avec l'invalidation de perquisitions spectaculaires ménées le 24 juin au siège de l'Eglise belge, au domicile du cardinal Danneels et au sein de la commission Adriaenssens.
L'Eglise doit présenter lundi prochain une nouvelle "initiative" pour poursuivre l'accompagnement des victimes de prêtres.
AFP. 10/09/10
Commentaires
Il y avait Judas Iscariote, les autres Apôtres n'ont pas trahi, Pierre à renier par pétoche et s'est repenti.
De même maintenant on exagère sur les prêtres pour une brebis galeuse, mais on néglige de parler des Saint Vincent de Paul, des missionnaires morts en secourant les pauvres, les prêtres qui se dévouaient dans les grandes épidémies.
Judas tient le haut du pavé, à lui seul on le fait passer pour l'Eglise.
C'est une attaque de lâches, pourquoi ne pas citer des rabbins, imams, pasteurs beaucoup plus nombreux, car peu portés vers trop de rectitude.
C'est bien l'Eglise Catholique qui est visée, même si elle est défaillante aujourd'hui, et pour cause, le libéralisme instillé par V2 l'a rendue précaire.
On attend un rapport analogue sur les abus sexuels de rabbins pédophiles et d’imams pédophiles.
Cher abad, il en existe beaucoup et j'avais d'ailleurs mis une ou deux vidéos américaines sur le sujet.
Mais ni l'islam ni le judaïsme n'interdisent les rapports sexuels avec de jeunes enfants! Ni même le mariage religieux d'adultes avec des petites filles!
Mais le Christ dit dans l'Evangile: " Que celui qui touche à un de ces petits soit jeté à la mer avec une pierre au cou!". Il transforme les pédophiles en pourceaux qui vont se noyer. La pédophilie est donc clairement interdite, comme crime contre l'innnocence et la pureté des enfants, comme une abjection (ce qu'elle est!), par Jésus-Christ.
Imams et rabbins ne sont pas des prêtres, il n'y a pas de clergé dans ces deux religions (sauf en Iran).
La pédophilie au sein de l'Eglise catholique est donc forcément plus scandaleuse, plus choquante. Un prêtre célèbre la sainte messe, donne l'eucharistie, après avoir "touché" des enfants: cela est répugnant! Rien ne leur interdit de se défroquer s'ils ne peuvent pas vaincre leurs pulsions! L'Eglise ne doit plus cacher ces cas et doit livrer ces prêtres à la justice. Ils ne doivent plus approcher des enfants. Elle en sortira renforcée. Il faut que les catholiques puissent envoyer leurs enfants au catéchisme, les confier à des prêtres en toute sécurité.
Maintenant, les scandales éclatent et les merdiats en font bien sûr leurs choux gras!
@Gaelle
Votre texte est excellent, et hélas vrai.
Merci, cher turigol. J'ai exprimé sincèrement ma pensée sur cette question si pénible, qu'on ne peut pas éluder. La religion catholique, c'est celle dans laquelle j'ai été baptisée, élevée, celle à laquelle ont cru mes ancêtres. C'est l'Evangile, c'est la Passion du Christ. C'est le mystère de l'Eucharistie.
Les deux autres religions, islam et judaïsme, me sont étrangères: ce que peuvent faire leurs représentants ne me touchent pas, ne me scandalisent pas plus que les actes ignobles des "touristes sexuels" en Thaïlande ou ailleurs.
Il y a une grande différence pour moi. La chair est faible, tentée, je le sais, je ne suis pas naïve. Mais un futur prêtre de Jésus-Christ a largement le temps de réfléchir avant d'être ordonné.
Les prêtres, autrefois, portaient souvent un cilice, jeûnaient, étaient tonsurés et portaient une soutane. Ils n'étaient pas "familiers", style copains, etc.. Ils maintenaient une distance qui est nécessaire.
J'ai connu un prêtre admirable dans mon enfance, il était alors recteur de Notre-Dame de la Garde. Comme il enseignait le catéchisme à des petites filles, dont j'étais, pour respecter leur pudeur, il n'a jamais abordé le chapitre de la pureté, du péché de la chair. Sans doute craignait-il des questions qui nous auraient forcément troublées.
J'avais remarqué cette extrême délicatesse de sa part.
Vatican II a été réellement un désastre.
il est vrai que tous ces scandales dévoilés par la presse est du véritable pain béni pour attaquer et salir l,ensemble de la religion catholique ,qui d,ailleurs au lieu de laver son linge sale en famille , prone la tolérance ,repetance etc!! d,ailleurs pour moi le dernier pape fut sa Sainteté PXII!
les deux autres ne s,en laisse pas compter!! salutations.