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Mediator - "Je vis avec une épée de Damoclès"

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Muriel R. a seulement 39 ans quand elle est atteinte d’une pneumonie en décembre 2005. Après dix jours d’hospitalisation, cette jeune Lyonnaise est convoquée par son pneumologue qui l’encourage à passer une échographie cardiaque. Les résultats de l’examen sont édifiants. « On a découvert que mes deux valves cardiaques étaient endommagées.

Elles ne s’ouvraient plus qu’à 25% », confie-t-elle. Sous le choc, Muriel apprend alors qu’elle va devoir subir une intervention à cœur ouvert. Le 16 mars 2006, on lui pose deux valves artificielles. « On m’a expliqué que je n’étais pas passée loin d’un arrêt cardiaque », se remémore-t-elle avec effroi.
Pour ses médecins comme pour elle, cette double valvulopathie est une énigme. « Le chirurgien qui m’a opérée se posait beaucoup de questions. Il me disait qu’il n’avait jamais vu un cœur dans cet état-là à cet âge-là », insiste Muriel qui se souvient quand même avoir suivi une cure d’Isoméride en 1996 (l’Isoméride est un médicament de la même famille que le Mediator, commercialisé par Servier et retiré du marché en 1997 pour ses graves effets secondaires). Le chirurgien est, lui, tellement troublé qu’il publie un article dans une revue médicale sur le cas de Muriel. Un article repéré par le docteur Irène Frachon qui soumet alors l’hypothèse d’une prise de Mediator. Ce qui est effectivement le cas de Muriel. « Mon médecin traitant m’en avait prescrit deux cures de six mois, en 2001 et en 2004. C’était pour faire un régime », détaille cette femme aujourd’hui âgée de 44 ans.
Depuis, Muriel a découvert qu’elle n’était pas la seule patiente traitée au Mediator à avoir développé les mêmes symptômes. « Je ne vois pas d’autre explication à ma maladie. J’ai toujours été en très bonne santé et je n’avais pas d’antécédents familiaux », indique-t-elle.

 Elle a également décidé de se battre sur le terrain judiciaire et de confier la défense de ses intérêts à Me Charles Joseph-Oudin, l’avocat parisien en première ligne dans le combat contre le médicament. « Je veux qu’on reconnaisse qu’on m’a fait du mal. C’est mon combat, s’emporte cette mère de famille qui a dû faire une croix sur une éventuelle troisième grossesse. Désormais, je suis obligée de prendre un traitement jusqu’à la fin de mes jours. Je vis avec cette épée de Damoclès en permanence. Et puis je suis très très fatiguée, sans compter que je ne peux plus courir ou faire de sport. Cette affaire a bousillé ma vie. »

Le Parisien- 16/11/10

 

 

 

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