L'ancien ministre Eric Woerth a assuré mercredi que Matignon avait tranché en mars 2010 sur la cession par l'Etat de l'hippodrome de Compiègne (Oise), une version contestée par des plaignants et pas totalement confirmée par les services du Premier ministre.
Matignon a confirmé l'existence de cette réunion et a assuré qu'à cette occasion "les deux ministères de l'Agriculture (chargé des forêts) et du Budget (administration des domaines) sont tombés d'accord sur la procédure de vente".
"Il y a eu une réunion informelle à Matignon, au niveau des conseillers, à la demande du ministère de l'Agriculture", a déclaré à l'AFP l'entourage du Premier ministre.
Selon une source gouvernementale, s'il y avait eu demande d'arbitrage par Matignon, une réunion interministérielle aurait été organisée avec un relevé de décisions à la clé, "ce qui n'a pas été le cas".
"Il est curieux que M. Woerth puisse dire que Matignon aurait tranché la question de la vente de l'hippodrome de Compiègne lors d'une réunion datée du 12 mars 2010 (..) alors que M. Woerth donnait "l'accord de l'Etat" sur le principe de cette vente dès le 29 octobre 2009", a déclaré Me Grégory Saint Michel à l'AFP.
L'accord de l'Etat donné à la Société des courses de Compiègne "juridiquement vaut vente", estime Me Saint Michel, avocat de députés PS qui ont porté plainte contre X dans cette vente et ont également réclamé la saisine de la Cour de justice de la République (CJR).
"Il est surprenant que M. Woerth cite France Domaine dont il est l'autorité de tutelle pour justifier son accord à la cession du 29 octobre 2009 alors que la note de France Domaine sur ce sujet est datée du 24 décembre 2009", ajoute l'avocat.
La CJR pourrait se prononcer le 13 janvier sur l'ouverture ou non d'une enquête concernant l'ancien ministre du Budget et du Travail dans cette affaire.
Parallèlement, le parquet de Compiègne a ouvert fin décembre une information judiciaire contre X à la suite de la plainte de députés PS et a demandé le dépaysement du dossier. Cette information judiciaire concerne le volet non ministériel de l'affaire.
Cet été, Le Canard enchaîné a accusé Eric Woerth, maire de Chantilly (Oise), d'avoir bradé en mars 2010 pour 2,5 millions d'euros une parcelle de la forêt de Compiègne comportant un golf et un hippodrome, lorsqu'il était ministre du Budget. M. Woerth avait déjà vivement contesté la version de l'hebdomadaire.
Fin août 2010, le journal satirique avait publié une lettre embarrassante signée de l'ancien ministre de l'Agriculture. Dans ce courrier de 2003, Hervé Gaymard refusait la vente de l'Hippodrome du Putois, estimant qu'elle n'était "pas possible" du point de vue légal.
AFP. 05/01/11
Commentaires
Encore un gros sac de nœuds comme les aime l’UMPS !
TOUS POURRIS !
W n'est plus en selle, mais sur la sellette!
Que de combines glauques pour piller la France!