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Tunisie: un ministre limogé, un dirigeant de l'opposition arrêté, Cohn-Bendit s'en mêle...

Après un mois d'émeutes sociales qui ont fait des dizaines de morts, le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a annoncé mercredi à Tunis une série de mesures décidées par le président .

 Hautement symbolique, le limogeage du ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, fait partie des gages qu'entend donner le pouvoir tunisien aux contestataires.

Un universitaire et ancien membre de gouvernement, Ahmed Friaâ, le remplace dès aujourd'hui.

 Parmi les mesures détaillées au cours d'une conférence de presse, figure la libération de toutes les personnes arrêtées pendant les manifestations, à «l'exception de ceux qui sont impliqués dans des actes de vandalisme», a précisé M. Ghannouchi. Il a également annoncé la formation d'une commission d'enquête sur la corruption que dénoncent opposition et ONG.

Lundi, le président Zine El Abidine Ben Ali était intervenu à la télévision pour tenter de désamorcer la crise mais les manifestations s'étaient poursuivies et les mesures annoncées, des promesses de création d'emplois, avaient été jugées insuffisantes par l'opposition.

En dépit de ces gages donnés par le pouvoir, les violences se poursuivent ce mercredi, notamment dans le centre de Tunis où l'armée a été déployée. Pour la première fois depuis le début des émeutes, un dirigeant politique a été arrêté. Le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit), Hamma Hammami, a été interpellé mercredi à son domicile, près de Tunis, a annoncé son épouse Radia Nasraoui. Patron d'un parti «illégal» d'extrême gauche, il est intervenu plusieurs fois ces derniers jours sur des télévisions étrangères pour dénoncer le régime du président Ben Ali.

Entre 21 et 50 personnes tuées selon les sources

Plus de 50 personnes ont été tuées ce week-end, selon un syndicaliste, 21 selon le gouvernement, au cours de manifestations sans précédent contre le chômage. Elles sont parties du centre de la Tunisie, déclenchées à la mi-décembre par un incident qui a mis le feu aux poudres : l'immolation par le feu d'un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid à 265 km de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Puis elles ont gagné, mardi soir, une banlieue de Tunis, où l'armée a été déployée mercredi.

La diplomatie européenne a condamné mercredi la manière dont la police tunisienne était intervenue. «Cette violence est inacceptable, les auteurs doivent être identifiés et traduits en justice», a déclaré Maja Kocijancik, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, . «Nous sommes inquiets du recours à la force disproportionné de la police envers les manifestants pacifiques», a-t-elle ajouté, précisant que l'UE demandait une enquête à ce sujet.

Cohn-Bendit accuse la France d'être «le paillasson de Ben Ali»
 
Daniel Cohn-Bendit a demandé de son côté l'ouverture d'une commission d'enquête internationale indépendante et la suspension immédiate des négociations d'un statut avancé UE-Tunisie. Le chef de file des Verts européens a également souhaité que la situation en Tunisie soit à l'ordre du jour de la prochaine session plénière du Parlement européen, la semaine prochaine, à Strasbourg. Il a qualifié le président Ben Ali de «meilleur fomenteur de l'intégrisme» et accusé la France d'être «le paillasson du président Ben Ali» en «entretenant un leurre comme celui de la réussite économique de la Tunisie».

A Paris, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a défendu mercredi la position de la France face à la crise tunisienne, après les critiques de l'opposition dénonçant le «silence» de Paris. «Déplorer les violences, appeler à l'apaisement, faire part de ses préoccupations, c'est une position équilibrée que défend aujourd'hui la France au regard de la situation tunisienne», a déclaré François Baroin, lors du compte-rendu du Conseil des ministres. «Je rappelle que la Tunisie est un ancien protectorat français. Compte tenu de nos liens d'amitié et compte tenu de notre histoire commune, aller plus loin serait faire preuve d'une ingérence qui n'est pas du tout la ligne de la diplomatie française», a insisté le ministre du Budget.

Plusieurs voix de l'opposition ont dénoncé la modération des réactions du gouvernement français face à la répression par les autorités tunisiennes des manifestations sociales.

Le Parisien - 12/01/11

 

Commentaires

  • Doit-on rappeler la violence avec laquelle la police française disperse les distributions de soupe au cochon ou certaines manifestations, comme celles contre l’avortement ? Et on n’entend jamais la pétroleuse de Ashton ou sa complice Kocijancik !

  • De la périphérie vers le(s) centre(s)...
    La situation en Tunisie rappelle, mutatis mutandis, celle de la Grèce : même précarité due à la crise mondiale, même jeunesse surdiplômée et sans travail, même soutien implicite ou explicite des gouvernements par la caste apatride qui a conduit le système au chaos. Bientôt, d'autres régions seront en proie aux émeutes, et pas seulement les pays du Maghreb. Nous voyons la même corruption et le même mépris cynique pour le peuple que dans notre pays. Les régimes d'ici et de là-bas se soutiennent, comme larrons en foire.
    Plusieurs questions se posent, au-delà des a priori idéologiques :
    - Si ces régimes s'écroulent, et l'islamisme étant la seule force d'opposition, ne va-t-on pas assister à un exode massif vers l'Europe ?
    - N'est-on pas liés à ces pays, historiquement, économiquement, géostratégiquement ?
    - Ne doit-on pas intervenir, d'une façon ou d'une autre ?

    La grande erreur des gouvernants européens, et notamment français (mais la corruption n'explique-t-elle pas tout ?) a été de ne pas susciter, ou laisser s'exprimer, une force laïque d'opposition. Au contraire, avec l'aide des services secrets, de l'armée et de la police, les moyens de répression ont été accrus en faveur de gouvernements pourris, vendus aux Américains et aux sionistes.

  • Le Cohn-Bendit se prend pour le roi du monde, il ouvre son clape-M... à tous propos et se croit l'oracle du monde, pas uniquement pédo ; que ne lui a-t-on raboté la tronche en 68, ce chancre est toujours présent, aucun vaccin HINI ne se révèle efficace contre ce petit merdeux, mais un poing sur la gueule ne nuirait pas , les vicelards osent s'exprimer "larga manu" mais les honnêtes gens, sont muselés.
    Quelle honte , quel dégoût, l' ipéca est un vomitif bien faible en comparaison.

  • KON-Bandit a aussi demandé depuis le gouvernement de Bruxelles que la SUISSE revote sur la votation populaire sur l'interdiction de la construction des minarets.

    Le peuple par son sytéme ELECTORAL de vote a refusé.

    Kon-bandit a Un probléme avec la Démocratie !

  • @ JLA: qu'il ait un problème avec la démocratie réelle, cela ne fait aucun doute!
    Il faut qu'il s'ingère partout! Les Suisses lui ont donné une bonne leçon! Bravo!

    Mais il reviendra par la fenêtre...

  • Cher Claude Bourrinet: je peux me tromper, mais je pense que tant que les Maîtres du monde ne donnerons pas l'ordre d'intervenir, rien ne bougera.

    Mais la Tunisie est un pays indépendant, souverain. On ne s'ingère pas dans la politique israélienne (et des troubles, des émeutes, il y en a!), pourquoi s'ingérer alors dans la politique tunisienne, même si nous avons eu des liens dans le passé (protectorat) avec ce pays? De quel droit, après tout?
    Pour freiner un exode massif? C'est faire le jeu de Ben Ali que d'accueillir en France ces Tunisiens dont il ne veut pas! Que ces pays apprennen t à devenir adultes, à bâtir une économie solide, qui ne repose pas seulement sur le tourisme pour la Tunisie. D'abord les fondations, ensuite le toit, les universités.

  • @ abad: il est bon en effet de le rappeler! La police frappe fort et personne ne s'en émeut!
    Saleté d'UE! Aussi laide que cette Catherine Ashton! Je parle avant tout de la laideur morale mais aussi de cette laideur "politique", qui transparaît sur les visages!

  • il est vrai que dans ces pays la police bastonne dur, mais les ordres viennent du pouvoir en place qui tient avec son armée et ses forces de sécurité!!
    le chomage de tout ces jeunes diplomés n,est pas prés d,étre réglé !! nos jeunes diplomés ont aussi des problémes dans notre pays , pour trouver un emploi rénuméré pour leur compétence!
    quant à bendit , bien au chaud dans son siége au parlement , il aime faire parler de lui!!
    que la tunisie régle ses problémes , car nous avons notre propre lot de soucis!!
    salutations.

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