Le ministère de l'Intérieur a renoncé lundi soir à un projet de fermeture de deux compagnies de CRS à Lyon et Marseille, qui avait provoqué une grogne inédite dans leurs rangs.
La semaine dernière, en marge de voeux d'un syndicat, le ministre avait confirmé "des études en cours sur la fermeture" des compagnies de Marseille et Lyon.
Mais, au nom du "dialogue social et (de) la concertation", le ministre a expliqué lundi soir qu'il privilégiait finalement le redéploiement de 280 CRS, soit l'équivalent de deux compagnies, "prélevés sur les effectifs globaux de 12.000 CRS".
Ce choix a été unanimement salué par les organisations syndicales à la sortie de leur réunion avec le ministre, annonçant la fin d'une grogne à l'ampleur inédite chez les CRS, une des deux forces mobiles de maintien de l'ordre en France.
Plusieurs compagnies avaient été décimées par une multiplication des arrêts maladie comme à Nancy ou à Troyes, des actions symboliques avaient été menées et des CRS venus de Marseille avaient même entamé une grève de la faim à Rungis.
L'annonce de la place Beauvau est intervenue alors que le mouvement semblait se répandre et que les syndicats avaient mis en garde contre son extension, avec même la menace de manifestations, forme de protestation rarissime chez les policiers.
La CRS 39 de Nancy s'est ainsi mise "majoritairement en arrêt maladie" dimanche. Elle devait assurer lundi la sécurité du déplacement du Premier ministre, François Fillon, sur le site de la Ligne à Grande Vitesse Rhin-Rhône et a été remplacée par une autre compagnie.
A la CRS 35 de Troyes, qui doit assurer mardi la sécurité d'un déplacement du président Nicolas Sarkozy dans le Cher, une quarantaine de CRS se sont fait porter pâles et une même démarche avait été engagée au sein de la compagnie de Sancerre (Cher) devant la remplacer.
Les CRS du nord de la France ont refusé lundi de verbaliser les automobilistes et limité les interpellations, avaient également fait savoir des sources syndicales policières.
Mais le mouvement devrait désormais s'éteindre. Alliance, le deuxième syndicat de gardiens de la paix, "se félicite de la décision du ministre de l'Intérieur", tandis que Unité police SGP-FO (1er syndicat) a salué le fait que le ministre ait "été à l'écoute des syndicats".
Le projet de fermeture a été critiqué tous azimuts par la classe politique avant son retrait. Benoît Hamon, porte-parole du PS, a assuré que son parti était "favorable à un moratoire sur les suppressions de postes".
Le premier adjoint UMP au maire de Marseille, Roland Blum, a écrit à M. Hortefeux lui demandant de revenir sur la suppression envisagée dans la cité phocéenne.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a apporté son soutien "total" aux CRS mobilisés, en jugeant que le gouvernement "n'a jamais aussi bien servi les intérêts des délinquants".
AFP. 31/01/11
Commentaires
Avec les militaires c'est plus facile :
- « L’escadron de gendarmerie mobile de Rennes dissous »
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-L%E2%80%99escadron-de-gendarmerie-mobile-de-Rennes-dissous_-1676460------35238-aud_actu.Htm
Horteufteuf s’est une nouvelle fois ridiculisé. Et par ricochet, Fillon et Sarko, car il n’a pas pu décider cette suppression des deux compagnies de CRS sans leurs accords !