TRIPOLI (Reuters) - Mouammar Kadhafi, qui n'a plus été vu en public depuis la prise de Tripoli par les insurgés libyens, a appelé jeudi ses partisans à poursuivre le combat et a promis une longue lutte qui "embrasera la Libye".
Selon un chef militaire des autorités provisoires à Tripoli, le dirigeant libyen se trouverait à Bani Walid, ville du désert à 150 km au sud-est de Tripoli.
Quarante-deux ans jour pour jour après l'arrivée au pouvoir du "guide", une conférence internationale de soutien à la Libye nouvelle s'est ouverte à Paris en présence des dirigeants de l'insurrection, qui contrôle la majeure partie du territoire libyen après six mois de guerre civile.
Sur le front, le Conseil national de transition (CNT) a repoussé d'une semaine, jusqu'au 10 septembre, l'ultimatum lancé aux soldats et partisans de Kadhafi, notamment ceux qui défendent sa ville natale, Syrte, à 450 km à l'est de la capitale. Le CNT leur laisse ce délai pour déposer les armes, faute de quoi l'assaut sera lancé contre leurs positions.
Dans une déclaration diffusée sous forme écrite par la chaîne satellitaire syrienne Arraï, Mouammar Kadhafi assure que les tribus qui lui sont restées fidèles à Syrte, sur la côte méditerranéenne, et à Bani Walid, à l'intérieur des terres, sont armées et qu'elles ne seront pas vaincues.
"NOUS NE SOMMES PAS DES FEMMES"
Affirmant que les forces de ses ennemis sont divisées, il demande à ses partisans de continuer à se battre même s'ils ne peuvent entendre sa voix. "Nous n'abandonnerons pas, nous ne sommes pas des femmes. Nous continuerons à nous battre", lance-t-il dans cette déclaration.
Mercredi soir, l'un de ses fils, Saadi, déclarait pourtant à la chaîne de télévision Al Arabia qu'il avait été mandaté par son père pour négocier avec le CNT afin de mettre un terme aux affrontements.
Le chef du conseil militaire installé à Tripoli, Abdoul Hakim Belhadj, a confirmé à Reuters avoir parlé au téléphone avec Saadi Kadhafi et lui avoir promis qu'il serait correctement traité s'il se rendait.
Mais un autre fils du "guide", Saïf al Islam, affirmant parler d'un faubourg de la capitale, a juré de poursuivre le combat et de libérer Tripoli.
Selon Abdel Madjid Mlegta, coordinateur des opérations militaires au CNT, Mouammar Kadhafi, Saïf al Islam et le chef des services de renseignements Abdallah al Senoussi ont gagné Bani Walid, ville d'environ 50.000 habitants, trois jours après la chute de Tripoli la semaine dernière.
Tous trois sont recherchés par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes contre l'humanité.
Les combattants du CNT ont déclaré mardi qu'ils ne se trouvaient qu'à une trentaine de kilomètres de Bani Walid.
Des poches de résistance demeurent et les pro-Kadhafi tiennent également, outre Syrte et Bani Walid, l'oasis de Sebha, dans le centre-ouest du pays.
DÉBLOCAGE D'AVOIRS LIBYENS
Mercredi, l'Otan a mené des raids aériens contre des batteries lance-roquettes près de Syrte. L'Alliance a également visé un dépôt de munitions et un centre de commandement près de Bani Walid, a annoncé un porte-parole à Bruxelles.
Sur le plan diplomatique, la Russie a finalement reconnu le CNT, juste avant l'ouverture de la conférence de Paris.
L'Union européenne a décidé pour sa part de mettre un terme à ses sanctions visant six ports libyens et plusieurs sociétés pétrolières et bancaires.
A Paris, la France et la Grande-Bretagne, fers de lance de l'opération qui a permis aux opposants libyens de renverser Kadhafi, sont parvenus à réunir les représentants d'une soixantaine de pays et d'organisations internationales.
L'aide d'urgence à un pays ravagé par les combats depuis six mois est au menu de la conférence, de même que la transition politique, Paris et Londres étant soucieux d'éviter en Libye les erreurs commises en Irak après la chute de Saddam Hussein.
Mais la reconstruction d'un pays riche en pétrole et gaz et en manque d'infrastructures est aussi dans tous les esprits.
La France a obtenu l'autorisation de débloquer 1,5 milliard d'euros d'avoirs libyens gelés afin que le CNT puisse engager la reconstruction, a annoncé Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères.
Avec Mohammed Abbas à Tripoli, Maria Golovnina à Misrata, Emma Farge, Robert Birsel et Alex Dziadosz à Benghazi, Richard Valdmanis et Alastair Macdonald à Tunis, Justyna Pawlak à Bruxelles et Yann le Guernigou à Paris, Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser
01/09/11
Commentaires
Autant les pantins de la coalition otanesque nous donnent la nausée et envie de vomir, autant Kadhafi nous donne une leçon de courage et l’exemple d’un homme debout !
@ abad: c'est un homme debout, qui voit dans quel affreux chaos est tombé son pays...
Tous les médias sont absolument déchaînés contre lui! Il faut que je cherche pour trouver une info objective.
Sarkozy veut que ce soit les Libyens qui le capturent et l'envoient au TPI !
C est vrai que je vois ,sauf erreur de ma part , LA RACAILLE supplanter KADHAFI ... ! les Lybiens ne savent ce qui les attend...je ne comprends pas le role de monsieur propre que se donneNT les "occidentaux" dont Mr Sarkozy.... (amour pour....les rats ??) ....GAUTHIER 13
@ gauthier michel: Amour pour le pétrole! Amour de la fausse gloire! Vanité des vanités! - Kadhafi, en fait, l'avait terriblement impressionné lors de son séjour à paris, sous sa tente!