Les enquêteurs lillois dans l'affaire Carlton n'ont pas fini de faire des découvertes surprenantes. Dernière en date, les nombreux textos qu'aurait envoyé Dominique Strauss-Kahn à Fabrice Paszkowski, un chef d'entreprise du Pas-de-Calais, entre 2009 et 2011. Selon «Libération», l'entrepreneur nordiste dans le paramédical, mis en examen et écroué dans l'affaire de proxénétisme du Carlton, serait devenu un proche de l'ancien directeur du FMI en 2004.
Le simple militant socialiste est soupçonné d'être l'organisateur de parties fines tarifées pour DSK à Paris et Washington, et d'avoir financé une partie des frais sur les comptes de son entreprise.
Les deux hommes ont beaucoup correspondu. Toujours selon le quotidien, les enquêteurs auraient trouvé une série de SMS envoyés par DSK à M. Paszkowski en 2009. Il y est question de l'organisation de soirée spéciales. «J'emmène une petite faire les boîtes de Vienne le jeudi 14 mai. Ça te dit de venir avec une demoiselle ?», aurait ainsi écrit DSK. Autre proposition en juillet, «Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi et du matériel ?». Les réponses du chef d'entreprise ont par contre été effacées.
Des noms de politiques cités dans plusieurs textos
Selon Le Point, Fabrice Paszkowski a même fourni un autre portable aux enquêteurs. Celui qu'il aurait égaré lors d'une partie fine organisée à l'hôtel Murano à Paris en février 2011. Récupéré puis utilisé par DSK durant trois mois, il contient des messages tout aussi explicites. «Tu viens accompagné à Washington ?» écrit-il le 6 mai 2011. La réponse de l'entrepreneur est encore effacée. «Je la connais ?» insiste l'ancien patron du FMI. Sur le procès verbal de son audition, M. Paszkowski affirme n'avoir récupéré son portable que le 13 mai 2011 à Washington lors d'un autre rendez-vous coquin organisé outre-atlantique.
Plus surprenant encore, «Libération» révèle que des messages n'ayant aucun lien avec l'organisation de ces soirées, prouveraient que DSK a cherché à mettre en relation l'entrepreneur avec au moins trois de ses amis politiques. Les noms de Martine Aubry, de «Mosco» qui pourrait désigner Pierre Moscovici et de Jean-Marie Le Guen apparaissent dans des messages plus que mystérieux. Exemple le 30 juin 2009, un SMS de DSK laisse perplexe, «Appelle Christophe Borgel, explique lui et demande lui qui tu peux appeler chez Aubry». Des messages qui tendent à prouver que le modeste homme d'affaires était bien en relation avec le milieu politique.
Le 19 janvier 2010, un dernier SMS de DSK est même surréaliste, «Ok, il faut qu'il prenne contact avec Gerry Rice qui est prévenu.» M. Rice n'est autre qu'un des porte-parole du FMI.
Le Parisien - 10/11/11