« Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne » estimait le Général de Gaulle en 1959. Dans son programme présidentiel de juillet 2006, un de ses lointains héritiers (?), Nicolas Sarkozy, écrivait l’inverse affirmant qu’il « (pensait) que les Français attendent une France d’après (…), une France où l’expression Français de souche aura disparu. »
Ce même Sarkozy qui confiait à M. de Villiers que « la France, son histoire, ses paysages ( le laissait) froid », qui affirmait encore le 16 janvier 2009 à qui voulait l’entendre la fin des Etats-nations : « Nous irons ensemble vers le Nouvel Ordre Mondial, et personne, je dis bien personne, ne pourra s’y opposer! » Alors à défaut de lutter vraiment pour sauvegarder notre identité et souverainetés nationales, d’inverser les flux migratoires ou de réussir à enrayer la délinquance, ce gouvernement multiplie les diversions en période électorale.
Les Français ont paraît-il la mémoire courte, et une partie non négligeable d’entre eux seraient prêts à croire aux belles paroles de l’UMP, jugeraient qu’un gouvernement de droite serait préférable de toute façon aux immigrationnistes assumés et forcenés de la gauche…
Fort de cette certitude ( ?), les petites phrases et autres propos visant à séduire les indécis, les déçus de l’UMP tentés par le vote Marine et FN, où le noyau traditionnel de l’électorat frontiste se multiplient. Claude Guéant n’a bien évidemment pas lâché au hasard samedi devant l’association d’étudiants dans le giron de l’UMP, l’UNI, les propos qui lui sont reprochés ces dernières heures par la gauche.
Il ya peu (en avril), le ministre de l’Intérieur évoquait le « problème » posé par l’augmentation du nombre de musulmans sur notre territoire, ou encore (fin mai) constatait que « les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés »
Devant l’UNI, M. Guéant a déclaré cette fois que « contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas ». « Celles qui défendent l’humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient », « celles qui défendent la liberté, l’égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique ».
Aussitôt, l’ancien responsable de SOS racisme et actuel numéro 2 du PS, Harlem Désir, a hurlé à « la provocation pitoyable d’un ministre réduit à rabatteur de voix FN ». SOS Racisme a souhaité « un démenti urgent » des propos ; Bernard Cazeneuve, un porte-parole de François Hollande, a estimé que « théoriser le conflit des civilisations, c’est diviser et abaisser la République ». Même son de cloche de Ségolène Royal qui y a vu « des propos obscurantistes et dangereux, parce que derrière le choc des civilisations, il y a la guerre », tandis que le Mrap décernait à M. Guéant « le triple A de l’escalade xénophobe » qui a « théorisé sur l’inégalité des civilisations » (sic).
Bref, politiciens et officines de gauche cités ici, repoussoirs parfait pour l’électorat droitier, jouent pleinement le rôle qui leur est attribué au sein du Système, en contribuant par leurs hurlements à légitimer la posture d’homme de droite de conviction et décomplexé du candidat Sarkozy… face à une gauche sectaire et paranoïaque.
A l’évidence, pourtant, les amis politiques de M. Guéant ont eu beau jeu de souligner que ce dernier a tenu des propos anodins (Gérard Longuet), était un « un profond républicain » (François Baroin) ou encore un défenseur des « droits de l’Homme » (Rachida Dati).
Bruno Gollnisch l’a systématiquement répété, la France et l’Europe n’ont pas à rougir de la magnifique et souvent inégalée civilisation helléno-chrétienne dont nous sommes les héritiers, des valeurs qui sont les nôtres. Valeurs qui ne se confondent pas entièrement avec le triptyque républicain ou les droits de l’homme, pas plus que l’identité de la France ne peut se réduire à son régime républicain, ce que M. Guéant s’est bien gardé de formuler…
C’est d’ailleurs la gauche républicaine qui historiquement a « théorisé sur l’inégalité des civilisations ». Progressistes, républicains de gauche constituaient la grande majorité du groupe colonial à l’Assemblée, aventure coloniale à laquelle la droite, de Maurras à Barrés, était beacuoup plus réticente, voire opposée.
C’est le franc-maçon Albert Bayet qui, au congrès de la Ligue des droits de l’homme, en 1931, déclarait que « La France moderne, fille de (…) de la Révolution, représente dans le monde un idéal qui a sa valeur propre et qu’elle peut et doit répandre dans l’univers. Apporter la science aux peuples qui l’ignorent (…), leur faire connaître enfin les droits de l’homme, c’est une tâche de fraternité (…) le pays qui a proclamé les droits de l’homme, qui a contribué brillamment à l’avancement des sciences, qui a fait l’enseignement laïc, le pays qui, devant les nations, est le grand champion de la liberté, a, de par son passé, la mission de répandre où il peut les idées qui ont fait sa propre grandeur. »
C’est Léon Blum, qui déclarait qu’il était du devoir des «races supérieures » d’imposer la civilisation aux autres races ; c’est Jules Ferry qui clamait pareillement que « le devoir des peuples civilisés de mettre dans leurs rapports avec les peuples barbares plus grande longanimité, celle d’une race supérieure –terminologie utilisée aussi par Ernest Renan dans sa justification des conquêtes coloniales- qui ne conquiert pas pour son plaisir. »
C’est au contraire un homme de droite comme Léopold de Saussure, un disciple de Gustave Le Bon, qui dans son ouvrage «Psychologie de la colonisation française », mettait en garde contre celle-ci, partant du principe que la nature de l’homme n’étant nullement identique dans l’espace et dans le temps, les sociétés humaines ne sont en aucune façon réductibles les unes aux autres. Les éléments d’une civilisation se trouvant « intimement liés à une certaine constitution mentale, héréditaire et stable », «les institutions, la culture, la langue même des peuples européens ne sauraient être universellement imposées sans de graves dommages pour le colonisateur comme pour le colonisé. A la limite, l’assimilation risque même de se faire dans le sens inverse de celui qui se trouve officiellement préconisé… »
C’est encore le Maréchal Lyautey qui refusant de penser en terme de hiérarchie, jugeait les colonisés comme autres, non pas comme inférieurs et qui mena au Maroc une politique respectueuse des identités locales. Afin d’y conserver disait-il « ce qu’il ya de plus beau et de plus respectable, de plus solide dans les institutions et les traditions de ce pays », « sans compte tenu des ultimatums de la Ligue des droits de l’homme… »
Une conception de droite, « différentialiste » de la colonisation, visant à préserver la personnalité des peuples, diamétralement opposée à celle de la gauche, hantée par le « mythe de l’humanité » notait Pierre de Meuse dans l’ancienne revue théorique du FN, Identité en 1994. Mythe mortifère que l’on voit à l’œuvre sous le pavillon du Nouvel ordre mondial et sa déclinaison bruxelloise. Mythe qui est utilisé aujourd’hui, constate Bruno Gollnisch, pour justifier d’une colonisation à rebours de nos pays européens, dans tous les domaines et contre laquelle les amis de M. Guéant, son parti et son candidat refusent de se dresser franchement quand ils n’en sont pas les complices.
Commentaires
Rien a voir avec les 10 commandements.
Merci à Gollnisch pour ce remarquable commentaire.
Sarkozy se vante de vouloir la disparition des nations au profit du nouvel ordre mondial. Il faut être bien naïf pour le croire, car, en réalité il veut la disparition des nations à l’exception d’une seule dont il ne parle jamais, mais c’est la seule à laquelle il pense toujours !
le plan ne change pas d,un iota !!
salutations.