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Après Auschwitz, les collégiens de Monnet armés pour faire leur "devoir d'histoire" et signaler les négationnistes

mardi 21.02.2012, 05:13 - La Voix du Nord

 C'est bien évidemment la visite du camp d'Auschwitz qui a le plus marqué les élèves durant leur séjour, il y a quinze jours.
 
C'est bien évidemment la visite du camp d'Auschwitz qui a le plus marqué les élèves durant leur séjour, il y a quinze jours.

|  LES VISAGES DE L'ACTUALITÉ |

Début février, une trentaine d'élèves de 3e du collège Jean-Monnet de Caudry partaient en Pologne. Objectif de ce séjour pédagogique : se confronter à l'horreur concentrationnaire, « voir pour savoir », notamment en passant une journée dans les deux camps d'Auschwitz. Une semaine après le retour en France, l'émotion, à défaut d'être retombée, a pu décanter dans les jeunes esprits. Hier matin, leurs enseignants les ont réunis pour reparler de ce qu'ils ont vu, ressenti et compris.

PAR HÉLÈNE HARBONNIER

caudry@lavoixdunord.fr PHOTO REPRO « LA VOIX »

« On a dû se lever tôt ! » En s'installant autour des tables dans le centre de documentation de l'établissement, les élèves attaquent le « debriefing » de leur séjour en Pologne sur un mode un peu blagueur. « Il n'y a que ça que vous ayez retenu ? », interroge Frank Gilson, le professeur d'histoire-géographie du collège Jean-Monnet de Caudry qui a porté ce projet pédagogique, tout en ramassant les « devoirs » qu'il a demandés au retour du voyage à la trentaine de troisième qui ont participé.

Oh que non, les collégiens n'ont pas retenu que le départ de Caudry aux petites heures du matin ni même le froid de glace de l'hiver polonais, qu'ils n'ont pas mentionné hier matin au nombre des souvenirs qui les ont le plus marqués. Les visites programmées avant Auschwitz, au musée de la Vieille Synagogue, dans la vieille ville de Cracovie et dans le « ghetto » juif... ont laissé des traces dans ces jeunes esprits. Mais c'est bien sûr le camp de la mort et sa méthode d'extermination massive et industrielle qu'ils ont évoqués, hier. Au soir des six heures de visite, d'ailleurs, un « atelier parole » avait permis d'exorciser quelques-unes des dures images engrangées là-bas.

Des images parmi lesquelles celle de ces deux tonnes de cheveux, où gisent des tresses oubliées. En général, ce sont les traces des enfants qui périrent à Auschwitz qui reviennent sur les jeunes lèvres en ce lundi matin ensoleillé. Le groupe a été tout particulièrement frappé, en faisant à pied le chemin qui était celui des déportés, d'Auschwitz I à Auschwitz II, en retrouvant Sarah, cette petite fille découverte dans la tiédeur d'une classe à Caudry, dont la photo a été replacée en plein bois, là où elle avait été prise, non loin peut-être de l'endroit où Sarah périt. Il y a aussi ces fiches, portant nom, prénom et les raisons invoquées pour l'enfermement, mettant une vie sur les victimes innombrables. Oui, s'il est si crucial de conserver les deux tonnes de cheveux et la couverture qui en a été tissée, ainsi que l'a récemment révélé un test ADN, c'est parce que derrière, « il y a des vies », souffle sobrement Océane. Plus question de rire dans le CDI, les visages des ados sont devenus graves.

Une immense victoire pour Frank Gilson. Pas parce que le voyage a ému ses élèves - « le but n'était pas de vous faire pleurer » - mais parce que l'empathie créée par la confrontation avec les lieux leur a permis d'en comprendre l'histoire. Et de placer ce triste « événement » que constitua le système concentrationnaire, dans un « temps long ». Au regard du passé, comme conséquence de toute une série de facteurs parmi lesquels, et non des moindres, un antisémitisme généralisé. Et au regard de l'avenir. « Si vous êtes confrontés à un négationniste, vous avez le devoir de le signaler. Ne pas le dire, c'est être complice. Vous y êtes allé, vous avez aussi un devoir de citoyen. » Ils ont vu, ils savent, en cela ils ont fait « devoir d'histoire », une étape importante pour que « devoir de mémoire » ne soit pas qu'une expression.

Ce garçon le sait bien, répondant au prof qui demande pourquoi il faut préserver les cheveux, les blocks, les bijoux, les objets comme autant de vestiges laissés sous la neige par des hommes et femmes emmenés à la mort : « Parce que c'est une preuve. » 

Commentaires

  • Les parents sont les plus responsables, ce voyage touristique n'est pas obligatoire...Mes enfants et petits enfants ne sont jamais allés se ballader dans ses lieux sacrés. Ils ne s'en portent pas plus mal.

  • un devoir de citoyen raconte le sieur gilson , dénoncer ceux qui pourraient ne pas penser comme vous , surement encore un bon démocrate pétri d,humanité!!
    salutations.

  • " Oui, chères têtes blondes, nous allons commencer par le début, il y eut à Mamilla en 614, grand massacre de Chrétiens commis par.... je n'ose pas vous le dire...non...pas les nazis (ils n'existaient pas à cette époque).....et puis ....Zut, demandez à vos parents, j'ai pas envie d'avoir des ennuis, alors revenons à notre programme ".

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