A dix-neuf jours du premier tour de l’élection présidentielle, nous avons demandé à l’institut BVA de réaliser pour notre journal un sondage hors norme. Afin de réduire les marges d’erreur statistiques, trois enquêtes conjointes ont été menées en fin de semaine dernière auprès de 2807 personnes, soit un échantillon 3 fois supérieur à une intention de vote classique.
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Les conclusions de cette photographie de l’opinion sont saisissantes.
Un mur se dresse devant le président sortant. Selon notre enquête en effet, Nicolas Sarkozy serait largement battu par François Hollande le 6 mai : 44% contre 56%. La situation n’est pas nouvelle. Voilà plus d’un an que les sondages le donnent perdant. Elle n’en est pas moins préoccupante pour le candidat de l’UMP. Car, après s’être resserré, l’écart qui le sépare de son rival se creuse de nouveau.
Sarkozy comptait sur sa campagne éclair pour faire la différence. Nos résultats du premier tour le placent au coude-à-coude avec Hollande. Le socialiste baisse certes, mais c’est un autre homme qui en profite : Jean-Luc Mélenchon. Le leader du Front de gauche, qui talonne Marine Le Pen, prend des voix à son ancien « camarade », mais mobilise aussi chez les abstentionnistes. Il est donc un concurrent de premier tour pour le socialiste, mais un renfort de poids au second. Le chef de l’Etat, qui mise, lui, sur les voix des électeurs de François Bayrou et de Marine Le Pen pour combler son retard, a encore du chemin à faire. Notre sondage montre que même de bons reports ne suffiraient pas à sa réélection. Depuis quelques semaines, il répète comme pour s’en convaincre qu’un scrutin n’est jamais joué d’avance. Vrai, mais sa victoire sur le fil constituerait à coup sûr un cas d’école.
Sondage exclusif BVA pour Le Parisien et Aujourd'hui en France réalisé par téléphone et internet du 29 au 31 mars 2012 auprès d'un échantillon de 2807 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus. méthode des quotas.
Le Parisien - 03/04/12