dimanche 29.04.2012, 05:02- La Voix du Nord
| SOUVENIR |
L'année dernière, il jurait qu'il finirait par y arriver. Philippe Couillet-Bourgeois ...
ne se doutait pas qu'il obtiendrait satisfaction à peine un an plus tard. Aujourd'hui, son association, les Oublié-e-s de la mémoire, qui perpétue le souvenir des déportés homosexuels, fera gerbe commune avec les autres pour la Journée nationale de la Déportation.
Jusqu'ici, c'étaient les Flamands roses qui tenaient à la Noble Tour une cérémonie parallèle en souvenir des homosexuels déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet aparté n'était pas du goût de tous. « Certains membres des Flamands roses ont travaillé dessus quelques années, mais ce n'est pas une association mémorielle reconnue, distingue Philippe Couillet-Bourgeois. De toute façon, ils veulent une cérémonie spécifique et pas unitaire. » Pour les autres associations de déportés, la pilule est dure à avaler et le président des Oublié-e-s de la mémoire ne leur donnera pas tort. Avec les Flamands roses, le torchon brûle. « Ce qu'il faudrait avec eux, c'est que le terme "homosexuel" soit incorporé au discours alors qu'aucune autre catégorie de victime n'est citée. Ils se servent de la commémoration comme d'une tribune politique alors que ce n'est pas le lieu. Il ne faut pas mélanger les genres. »
Réconciliation
Depuis trois ans, le président se glissait au premier rang pour assister à la cérémonie. Mais aujourd'hui, il siégera dans le même carré que les trois autres associations du souvenir : la FNDIRP (Fédération des Déportés internés résistants et patriotes), l'UNADIF (Unions des Déportés et internés de la Résistance) et l'AFMD (Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation).
Cette fois-ci, les Oublié-e-s ont pu participer à la réunion préparatoire. « On savait que les anciens combattants refuseraient, mais seuls ceux en lien avec les déportés ont été autorisés à émettre un avis. » La présidente Nord de la FNDIRP n'était pas opposée à une réconciliation. « J'ai un esprit très rassembleur, assure Betty Welche-Fossier. Les déportés homosexuels ne représentent pas la majorité des cas, mais on ne peut pas les ignorer. » L'AFMD va même plus loin : elle aurait proposé de graver leur nom dans la pierre.
Philippe Couillet-Bourgeois lui-même n'en demandait pas tant. « J'avais suggéré de créer une oriflamme avec tous les symboles des déportés », décrit-il. À terme, il espère participer au cofinancement de la gerbe et à la rédaction du discours nationaux.
Mais pour l'instant, il savoure cette victoire. Dalila Dendouga, l'adjointe chargée des droits de l'homme, aussi. « On a toujours milité pour le dialogue et pour que les associations aient une représentation commune », souligne-t-elle. Autrement dit, nul besoin que les Flamands roses organisent une cérémonie à part. Peut-être le feront-ils malgré tout, mais une chose est sûre : l'Égide, représentative des associations LGBT dans la région, partira à l'issue du premier dépôt de gerbe. •
ALINE CHARTREL
Commémoration pour la Journée nationale de la Déportation, ce matin à 10 h, à la Noble Tour, rue des Déportés.
Nous n'avons pas pu joindre Les Flamands roses.
La Voix du Nord
Commentaires
D'avoir connu ce milieu m'a rendu homophobe ! Insupportable...
Le "flamant rose" s'écrit avec un "T" à la fin et non un "D" !
La Voix du Nord est beaucoup plus soucieuse de donner la parole à ces "Flamands Roses" (SIC) qu'aux vrais Flamands pas roses (hormis l'incarnat de la peau), tous considérés comme des extrémistes haineux et racistes lorsqu'ils osent revendiquer leur identité !
...il s'agit toujours de faire la promotion de tout ce qui est maladif, marginal, subversif ! Que les homos (il y en a eu de toute éternité) pratiquent leur sport préféré entre eux, discrètement et évitent tout prosélytisme malsain et tout se passera bien !
@ dirk: "faire gerbe commune", quelle expression grotesque et répugnante!
@ LG: on le serait à moins...
Gaelle
Les Flamands ont une expression très crue pour les désigner :
"strond stampers" (tasseurs de m...).
Mais je ne veux pas souiller votre très agréable salon avec ce genre d'expression populaire et...brueghélienne! :-)