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Cannabis : le tribunal correctionnel de Marseille démonte l'architecture d'un réseau

 

Publié le mercredi 09 mai 2012 à 13H42

 

22 personnes jugées pour l'importation et la revente de 120 kilos à Mazargues

22 personnes sont soupçonnées d'avoir organisé, alimenté et fait tourner des points de revente autour de l'obélisque de Mazargues.

22 personnes sont soupçonnées d'avoir organisé, alimenté et fait tourner des points de revente autour de l'obélisque de Mazargues.

Photo Florian Launette

Des négociations dans le sud de l'Espagne pour l'achat de 120 kilos de résine de cannabis jusqu'à la revente au détail autour de l'obélisque de Mazargues, la 7e chambre correctionnelle juge à compter d'aujourd'hui vingt-deux personnes soupçonnées d'avoir organisé, alimenté et fait tourner des points de revente dans cette partie sud de la ville, notamment la résidence Le Bengale. C'est à une structure pyramidale classique que devraient se confronter les juges. Deux années d'enquête et d'instruction placent à son sommet Abdallah Boudouaour dit "Rabeu", 34 ans, présent aux deux bouts de la chaîne, actif dans les négociations avec les intermédiaires espagnols et, à Marseille, dans le contrôle des points d'écoulement.

Fin novembre 2009, de très nombreux petits mandats sont expédiés vers des correspondants en Espagne et au Maroc. Au total, près de 25 000 euros seront adressés à ces destinataires à l'étranger. Il s'agit du paiement des 120 kilos acquis grâce à l'entremise de Yassine Aunay, un Marocain installé à Malaga, intermédiaire, selon l'accusation, entre les Marseillais et les revendeurs. En janvier 2010, l'importation de la drogue avait donné lieu à un épisode épique : la panne d'une Audi A3 soigneusement préparée dans un garage marseillais pour transporter la drogue. Elle avait dû être abandonnée dans un chemin sur la commune de Saint-Gilles (Gard) avant de finir en fourrière. Les quatre ballots de 36 kilos chacun avaient finalement été entreposés chez une "nourrice", une coiffeuse de la Millière sollicitée par son patron pour "héberger un ami". Deux jours après l'arrivée de la drogue, le réseau récolte ses premiers fruits et exulte. En témoigne cette exclamation au téléphone d'Hafid Boudouaour : "Déjà un client, un kilo, 2 000 euros et 700 euros de bénéfices !"

À côté des importateurs, comparait la branche commerciale marseillaise, tenue par Ilyes Bouchikhi, présenté comme "l'organisateur" des points de vente des secteurs de l'obélisque et de la cité Le Bengale. Il était entouré de guetteurs, de collecteurs de fonds… L'instruction minutieuse de la juge Carole Sayous dessine un système économique complexe avec des pratiques assimilables à un droit au bail pour les points de vente. Ilyes Bouchikhi s'était ainsi retrouvé à la tête de celui de la résidence Le Bengale après l'incarcération, de Mohamed Kaladjou pour trafic de stupéfiants.

C'est lui qui avait ouvert ce point de revente et c'est à lui qu'Ilyes Bouchikhi reversait "une redevance". Dans la bouche de ce dernier, les mandats adressés aux Baumettes ou à la famille Kaladjou ne visaient qu'à "aider un ami incarcéré". D'ailleurs, les enquêteurs estiment que c'est depuis les Baumettes où il purgeait une peine de dix ans pour tentative de vol à main armée qu'Ahmed Kaladjou, frère de Mohamed, veillait à la rentabilité du point de vente du Bengale. Les écoutes rapportent ses instructions données à Ilyes Bouchikhi sur la manière de répartir les dividendes du trafic. La 7e chambre correctionnelle s'est donnée une semaine pour démonter une architecture complexe, en présence d'aveux pour les uns et de dénégations pour les autres.

La Provence

Commentaires

  • Et tout ça, ça fait d’excellents Français ! Pauvre France, complètement pourrie, décomposée, détruite après 30 ans de règne de l’UMPS-PC-VERTS !

  • Cet article explique très bien le fonctionnement du réseau. On voit là ce qu'est leur "vrai" travail...

  • Mazargues, "patrie" de Gaudin, était un ravissant petit village provençal, aux portes de Marseille... Calme,tranquille, avec de braves gens...

  • enfin de compte de braves commerçants !! les temps sont si dur!!!!!
    salutations.

  • Parle un peu de vo cure dans les eglises qui touchr les enfants au lieu de dire des conneries sur la misere des gens bande de con

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