Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un récépissé pour limiter les contrôles au faciès: tollé chez les policiers

C'est une des promesses du candidat qui souhaitait «mettre un terme» aux «contrôles au faciès». Ce vendredi, Jean-Marc Ayrault confirme qu'un texte est en préparation. Le planche sur une mesure qui obligera les forces de l'ordre à délivrer un récépissé à chaque personne dont l'identité est contrôlée, afin d'éviter notamment la multiplication des contrôles au faciès.

C'est notamment le cas en Grande-Bretagne. Cette mesure vise à copier des dispositifs existant en Espagne ou en Angleterre, où chaque contrôle d’identité, même sans aucune suite, fait l’objet d’un procès-verbal, et où les policiers sont facilement identifiables par leur matricule affiché sur leur uniforme. Une annonce qui provoque un tollé chez les de policiers.

Ayrault : «Il ne s'agit pas d'arrêter les contrôles d'identité, les policiers font leur travail»

«C'est important de ne pas contrôler trois fois la même personne (...) c'est une mesure que l'on va faire mais qui n'a rien d'extraordinaire, ça se fait ailleurs», plaide le Premier ministre, invité de RMC - BFM-TV. C'est notamment le cas en Grande-Bretagne. Cette mesure vise à copier des dispositifs existant en Espagne ou en Angleterre, où chaque contrôle d’identité, même sans aucune suite, fait l’objet d’un procès-verbal, et où les policiers sont facilement identifiables par leur matricule affiché sur leur uniforme.

Le Premier ministre a pris des précautions oratoires, s'attachant à ne pas mettre en cause les services de police. «Il ne s'agit pas d'arrêter les contrôles d'identité, les policiers font leur travail.» «Je pense que ça sera utile à tous. Aux personnes contrôlées, qui doivent être contrôlées mais pas trois, quatre fois, et aux policiers aussi parce que les policiers ont besoin de retrouver la confiance et le respect», juge Jean-Marc Ayrault. «Moi, j'ai confiance dans la mission qu'ils exercent au service de la sécurité. Ils ont besoin qu'on les respecte, qu'on leur fasse confiance. Une mesure de ce type n'a rien de vexatoire pour eux, c'est simplement pour remettre de la sérénité.»

Les syndicats de police dénoncent une mesure «de défiance»

Le message est mal passé chez les intéressés. Les syndicats de police y voient une mesure «de défiance», «inadmissible», décidée sans concertation. «On stigmatise la police comme étant une police raciste. C'est inacceptable», dénonce Jean-Claude Delage, le secrétaire général d'Alliance, 2e syndicat des gardiens de la paix. «Cela part d'une présomption de discrimination des policiers, qui seraient coupables de pratiquer des contrôles au faciès. Or aujourd'hui il y a la même diversité dans la police que dans la population qu'elle contrôle», renchérit Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie-Officiers, 2e syndicat d'officiers. «C'est un message de défiance envoyé aux policiers». Le secrétaire général d'Unité Police (1er syndicat des gardiens de la paix), Nicolas Comte, estime lui que cette mesure n'est pas «une priorité» : «On ne solutionnera pas la fracture police-population en donnant l'impression aux policiers que la faute vient d'eux.»


«Cela va nous enlever des outils»

Les syndicats de police sont d'autant plus surpris de cette annonce que le sujet avait été évoqué lors de leur rencontre vendredi dernier avec le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Ce dernier leur avait indiqué qu'au sujet des contrôles d'identité, il faudrait s'inspirer «de ce qui se pratique en Grande-Bretagne», mais qu'il n'était «pas dans la précipitation», selon Patrice Ribeiro.

Pour Patrice Ribeiro, cette mesure aura également un effet pervers sur le terrain. «Cela va nous enlever des outils comme la palpation où on peut trouver des armes, de la drogue», assure-t-il. «Les voyous contrôlés le matin brandiront un récépissé le reste de la journée et on ne pourra plus les contrôler. Cela va générer une dynamique qui n'est pas saine.»

En janvier dernier, l'organisation américaine Human Rights Watch avait sévèrement épinglé la France sur les contrôles d'identité, mettant notamment en évidence un «profilage ethnique». La direction de la police et les syndicats de policiers avaient farouchement démenti l'existence de «contrôles au faciès».

Les militants satisfaits
Les militants contre le contrôle au faciès ont, eux, exprimé leur satisfaction. «C'est un signe fort», se réjouit l'avocat Félix de Belloy. En avril dernier, il a assisté avec Me Slim Ben Achour une quinzaine de personnes se disant victimes de contrôles d'identité au faciès, qui avaient assigné l'Etat en justice à Paris. «Mais il faut s'assurer que le reçu dont parle le Premier ministre fasse également état de la raison pour laquelle la personne est contrôlée. La loi prévoit un certain nombre de motifs et il faut s'interroger aussi sur la légalité du contrôle», nuance-t-il.

Pour le Collectif contre les contrôles au faciès, «c'est une bonne nouvelle que le gouvernement prenne acte d'une mobilisation populaire». «Ce projet n'est pas une mesure contre la police et notre objectif est l'amélioration du lien police/citoyen». «C'est une mesure qui améliore l'efficacité policière», insiste pour sa part Lanna Hollo, d'Open Society Justice Initiative. En 2009, cette émanation de la Fondation Soros a réalisé une étude avec le CNRS dans cinq lieux parisiens, démontrant qu'un Noir ou un Arabe ont respectivement 6 et 7,8 fois plus de chance d'être contrôlé qu'un Blanc.

LeParisien.fr

Commentaires

  • Un pas de plus dans l'infamie , de la part de l'anti-France, toujours favoriser la population des indésirables au détriment des Français, par le biais des policiers.
    En guise de récépissé, c'est le poing sur la gueule qu'il faut donner sans retenue, et chasser tout ce monde hors de France, avec en prime les pitres politiques, encore plus indésirables.

Les commentaires sont fermés.