SOIR DE BATAILLE
Le choc avait été très rude. Les tribuns
Et les centurions, ralliant les cohortes,
Humaient encor dans l'air où vibraient leurs voix fortes
La chaleur du carnage et ses âcres parfums.
D'un oeil morne, comptant leurs compagnons défunts,
Les soldats regardaient, comme des feuilles mortes,
Au loin, tourbillonner les archers de Phraortes ;
Et la sueur coulait de leurs visages bruns.
C'est alors qu'apparut, tout hérissé de flèches,
Rouge du flux vermeil de ses blessures fraîches,
Sous la pourpre flottante et l'airain rutilant,
Au fracas des buccins qui sonnaient leur fanfare,
Superbe, maîtrisant son cheval qui s'effare,
Sur le ciel enflammé, l'Imperator sanglant.
Les Trophées
Commentaires
texte guerrier , qui à notre époque ferait encore hurler les pleureuses des droits de l,hommard à géométrie variable!!
salutations.
Ce descendant de conquistadores est incomparable sur ce type de thèmes. Une très belle construction technique avec la chute superbe du dernier vers, une de ses spécialités !
Merci, chère Gaëlle, pour ce magnifique poème.