Publié le mardi 17 juillet 2012 à 07H15
Trois ans après le drame, elle ose "encore croire en la justice française"
Trois ans après l'accident, la mère de Charles Prow, le technicien anglais tué dans la chute de la scène, est venue spécialement hier à Marseille pour se recueillir.
Photo Philippe Laurenson
Faith Greenwood est venue spécialement de Leeds. Et cette manifestation promettait d'être un véritable crève-coeur. Voilà trois ans que son fils, Charles Prow, de nationalité anglaise, est mort dans la chute de la tribune Madonna en cours de montage sur le stade Vélodrome.
Cette année, ses proches avaient fait le choix du recueillement. Devant la stèle érigée à la mémoire de Jean Bouin*, un nom très connu à Marseille, deux gerbes de lys et de roses blanches ont été déposées hier matin. Moment d'une rare intensité, car depuis trois ans, les familles des deux victimes -l'autre, Charles Criscenzo, est française- attendent un geste, une indemnisation de la chanteuse ou de ses assurances qui ne vient pas. À la question, "Comment allez-vous ?", Faith Greenwood répond : "Je vais exactement comme il y a trois ans. Avec les mêmes peines et les mêmes douleurs". Une interprète assure la traduction. "J'espère que quelque chose avance, parce qu'il n'y a rien eu. Mon fils est mort. J'espère que cette journée, avec la venue des médias, va faire bouger quelque chose. Je viens du nord de la Grande-Bretagne". Autant dire l'effort consenti, car dans le même temps, dans son pays, chaque année, "on organise une grande fête, parce que Charles était connu. Il faisait des cascades à vélo et chaque année, c'est la façon de repenser à lui très fort."
Madonna reste sourde
Mais cette fois, Faith Greenwood a fait le voyage jusqu'à Marseille, jusqu'au mythique stade Vélodrome, pour se recueillir devant les gerbes. Alors, on pousse les questions plus loin encore, "Oui", répond-elle, elle ose "encore croire en la justice française".
Patrick Sakri a pour cela créé l'association "2 C", comme les initiales des deux prénoms des techniciens tués le 16 juillet 2009. "J'essaie de faire le lien", souffle-t-il. Son but : ne pas oublier qu'il y a eu 2 morts et 20 blessés ici : "J'avais plein d'amis qui travaillaient sur le concert. Je suis venu tout de suite."
L'avocate de la victime anglaise, Me Charlotte Moreau, était aussi présente hier sur les lieux : "C'est une femme très courageuse. Elle avance", répète-t-elle, à propos de sa cliente. L'avocate a écrit aux maisons de production de Madonna, à New York, Londres, Paris et Los Angeles. "Madonna avait le devoir moral de s'assurer de la fiabilité de ses entreprises. Elle a forcément des assurances. On veut savoir ce qu'elle a à en dire", insiste Me Moreau .
Pendant ce temps, les camions ont repris le ballet de leurs mouvements infernaux. Les travaux du stade Vélodrome ne sauraient attendre.
La Provence
* Jean Bouin http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Bouin
Commentaires
la pousseuse de beuglante ne doit pas penser aux victimes , et laisse cela aux assurances!!
salutations.