Pourquoi le vote à l'ONU prouve que Nétanyahou a échoué
Le statut d'Etat observateur non membre accordée à la Palestine par les Nations Unies le 30 novembre est un revers humiliant pour Israël et montre que la politique actuelle ne mène nulle part, estime Ha'Aretz.
- Ha'Aretz |
- Barak Ravid |
- 30 novembre 2012
Le 29 novembre, les dirigeants israéliens se sont lancés dans une surenchère pour trouver le commentaire le plus méprisant à faire à propos de l'initiative palestinienne aux Nations unies. Jamais ils n'ont fait autant de déclarations publiques à propos de ce qu'ils considèrent pourtant eux-mêmes comme un non-événement.
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a surpassé tout le monde. "Ce jour historique marque le début de la déroute des Palestiniens", a déclaré le vice-ministre dans un message rappelant étrangement les communiqués victorieux du ministre irakien de la propagande alors que les chars américains envahissaient les rues de Bagdad.
Le vote aux Nations unies est autant un avertissement de la communauté internationale à Israël qu'un signe de soutien aux Palestiniens. L'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et d'autres pays amis ont envoyé un message à Israël: leur patience est à bout, l'implantation des colonies doit cesser, ils ne croient plus aux déclarations d'Israël prétendument en faveur de la paix et d'un Etat palestinien. Ce cuisant échec diplomatique est la conséquence de la politique obstinée du Premier ministre Benjamin Nétanyahou basée sur le refus d'une solution à deux Etats. Si dans son discours à l'université Bar-Ilan – prononcé sous la pression des Américains – le Premier ministre s'est dit prêt à accepter un Etat palestinien, dans les faits, cette idée n'a jamais été soumise au gouvernement.
Nétanyahou n'a convaincu personne de son engagement pour la paix
Nétanyahou n'a fait que rejeter toutes les propositions possibles, il a refusé d'aborder sérieusement la question difficile des colonies permanentes, a perdu du temps avec de mauvais prétextes ou en exigeant des conditions et s'est refusé à présenter un plan de paix israéliens aux Palestiniens et à ses alliés occidentaux. En se privant d'initiative politique, Nétanyahou – et l'Etat hébreu – s'est trouvé entraîné contre son gré dans ce vote aux Nations unies.
Le Premier ministre, qui se targuait d'avoir rassemblé la communauté internationale contre le programme nucléaire iranien et d'avoir obtenu le soutien des Américains pour son opération à Gaza, n'a convaincu ni les Palestiniens ni la communauté internationale du sérieux de son engagement pour la paix. La plupart des dirigeants occidentaux n'ont pas confiance en lui et le jugent responsable de l'impasse diplomatique au Moyen-Orient.
Ses déclarations selon lesquelles la victoire palestinienne aux Nations unies n'est qu'une décision symbolique qui ne change rien dans les faits, ne convainquent personne à l'exception des journalistes du quotidien Israel Hayom (propriété de Sheldon Adelson, fervent partisan de Nétanyahou). Il faudrait être aveugle pour ne pas voir l'échec diplomatique que constitue ce vote. Après avoir semé le vent pendant quatre ans, Israël récolte aujourd'hui la tempête.
Comme pour tous les échecs, personne ne reconnaîtra la paternité de celui-ci. Le Premier ministre n'assumera pas sa responsabilité, pas plus que son ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, dont la campagne contre Abbas n'a fait qu'inciter plus de pays à soutenir l'initiative palestinienne. Lieberman, pour qui son programme de visites et de déplacement est la preuve que l'Etat hébreu n'est pas isolé, doit reconnaître que la place d'Israël dans le monde n'est pas déterminée par le montant des points sur sa carte de voyageur fréquent.
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a surpassé tout le monde. "Ce jour historique marque le début de la déroute des Palestiniens", a déclaré le vice-ministre dans un message rappelant étrangement les communiqués victorieux du ministre irakien de la propagande alors que les chars américains envahissaient les rues de Bagdad.
Le vote aux Nations unies est autant un avertissement de la communauté internationale à Israël qu'un signe de soutien aux Palestiniens. L'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et d'autres pays amis ont envoyé un message à Israël: leur patience est à bout, l'implantation des colonies doit cesser, ils ne croient plus aux déclarations d'Israël prétendument en faveur de la paix et d'un Etat palestinien. Ce cuisant échec diplomatique est la conséquence de la politique obstinée du Premier ministre Benjamin Nétanyahou basée sur le refus d'une solution à deux Etats. Si dans son discours à l'université Bar-Ilan – prononcé sous la pression des Américains – le Premier ministre s'est dit prêt à accepter un Etat palestinien, dans les faits, cette idée n'a jamais été soumise au gouvernement.
Nétanyahou n'a convaincu personne de son engagement pour la paix
Nétanyahou n'a fait que rejeter toutes les propositions possibles, il a refusé d'aborder sérieusement la question difficile des colonies permanentes, a perdu du temps avec de mauvais prétextes ou en exigeant des conditions et s'est refusé à présenter un plan de paix israéliens aux Palestiniens et à ses alliés occidentaux. En se privant d'initiative politique, Nétanyahou – et l'Etat hébreu – s'est trouvé entraîné contre son gré dans ce vote aux Nations unies.
Le Premier ministre, qui se targuait d'avoir rassemblé la communauté internationale contre le programme nucléaire iranien et d'avoir obtenu le soutien des Américains pour son opération à Gaza, n'a convaincu ni les Palestiniens ni la communauté internationale du sérieux de son engagement pour la paix. La plupart des dirigeants occidentaux n'ont pas confiance en lui et le jugent responsable de l'impasse diplomatique au Moyen-Orient.
Ses déclarations selon lesquelles la victoire palestinienne aux Nations unies n'est qu'une décision symbolique qui ne change rien dans les faits, ne convainquent personne à l'exception des journalistes du quotidien Israel Hayom (propriété de Sheldon Adelson, fervent partisan de Nétanyahou). Il faudrait être aveugle pour ne pas voir l'échec diplomatique que constitue ce vote. Après avoir semé le vent pendant quatre ans, Israël récolte aujourd'hui la tempête.
Comme pour tous les échecs, personne ne reconnaîtra la paternité de celui-ci. Le Premier ministre n'assumera pas sa responsabilité, pas plus que son ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, dont la campagne contre Abbas n'a fait qu'inciter plus de pays à soutenir l'initiative palestinienne. Lieberman, pour qui son programme de visites et de déplacement est la preuve que l'Etat hébreu n'est pas isolé, doit reconnaître que la place d'Israël dans le monde n'est pas déterminée par le montant des points sur sa carte de voyageur fréquent.
Courrier International