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Thomas Fabius : le scandale de trop ?

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Nicolas
Gauthier
Journaliste, écrivain.
Nicolas Gauthier est auteur avec Philippe Randa des Acteurs de la comédie politique. 29 € À commander en ligne sur francephi.com.

Bravo, les gars ! Quand il n’y en a plus, il y en a encore. Et surtout, si votre plan de carrière consiste à finir pendu à un croc de boucher, ne changez rien… Chaque nouveau matin, sa nouvelle vomissure. Après Christine Lagarde, la grande Duduche du FMI, engluée dans les carambouilles de ce grand humaniste incompris qu’est Bernard Tapie. Après Claude Guéant, avec sa tête de sacristain surpris en train de se tirlipoter le popaul dans le presbytère, avec ses tableaux de maîtres vendus via une banque en Malaisie, avec ses explications foireuses, avec cette arrogance dont il doit aujourd’hui rabattre, c’est au tour de Thomas Fabius, fils de qui vous savez, de battre l’estrade politico-judiciaire.

Bien sûr, présomption d’innocence oblige, pas la peine de tirer à vue sur la mule ; mais tout de même… Il serait intéressant de savoir comment un chômeur a pu acheter un appartement de 280 m2 dans les beaux quartiers de la capitale, pour la très modique somme de sept millions d’euros. Pour le moment, TRACFIN (Cellule française de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme) n’aurait pas encore diligenté d’enquête, ce qui n’empêche pas cet organisme de se pencher de près sur le cas du fils du père prodige, plus jeune Premier ministre de France en 1984.

Évidemment, on choisit toujours ses amis et rarement sa famille ; et encore moins ses enfants. Mais le pedigree du rejeton en question sent le lourd. 2011 : condamnation à 15.000 euros d’amende pour abus de confiance. Ce qui nous amène à penser que le délit en question était autre qu’un simple stationnement en double file.

Pour sa défense, ce pactole serait en partie le fruit de ses gains au jeu. Mais lesquels ? Là encore, il n’est pas interdit de prendre les Français, qu’ils soient juges ou simples contribuables, pour des truffes. Mais il y a des limites au-delà desquelles c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres. Le poker ? Dans les cercles clandestins les plus huppés de Paris, personne ne saurait gagner de telles sommes, même pas Patrick Bruel, pourtant champion du monde de la discipline en 1998, à Las Vegas. La roulette ou les machines à sous ? C’est une plaisanterie, sachant qu’il s’agit du plus sûr moyen de se ruiner, après les femmes et l’investissement dans ce qu’il demeure de presse imprimée sur papier… Alors, quoi ? D’où viennent ces sept millions d’euros ? Que la famille Fabius soit richissime n’est pas un crime en soi… Mais ces gens se rendent-ils seulement compte de ce qu’un tel montant peut évoquer pour cette « France qui se lève tôt », histoire de paraphraser la vulgate sarkozienne ?

À titre d’exemple et d’échelle de valeurs, l’auteur de ces lignes s’est endetté sur quinze ans, juste pour une bicoque de campagne d’une valeur de 150.000 euros. Elle est aujourd’hui remboursée, et pas en ayant vendu des tableaux que je n’ai pas, mais donc je connaitrais au moins le nom du peintre, au contraire de Guéant, et encore moins en ayant risqué mes modestes émoluments dans des jeux à gratter…

Bref, on se fout de notre gueule. Et cela devient de plus en plus insupportable à des Français de plus en plus nombreux, de droite ou de gauche qui, à un moment ou un autre, ne tarderont pas à demander des comptes à ces gens qui, non contents de piquer dans la caisse, voudraient de plus nous administrer des leçons de morale.

Attention, les gars… Les crocs de bouchers sont peut-être plus proches que vous ne l’imaginez…

Nicolas Gauthier, le 1 mai 2013
 
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