Dernière info, 14h15 : concernant la marche blanche, si tout le monde peut se joindre au cortège, la famille ne souhaite en aucun cas que cette marche blanche "soit récupérée politiquement par qui que ce soit". Et ce, en réponse à certains politiques locaux, hommes et femmes, qui avaient déjà annoncé leur venue.
-----------------------
Elle est descendue quelques instants sur les lieux du drame. À quelques mètres à peine de là où, la nuit précédente, deux balles ont transpercé le corps de son beau-père. Hier matin, Mélanie n'a pu s'empêcher de retenir ses larmes. "Vous vous rendez compte, ils l'ont abattu de sang-froid. Je le revois encore hier, content de venir chercher ma fille. Ils sont allés à la plage ensemble. Elle était dans la voiture au moment où ça s'est passé."
Au moment où Jacques Blondel a croisé la route de ces deux individus, qui venaient de commettre un braquage en centre-ville de Marignane. Et qu'il a aperçu les sacs et le fusil sur le dos de l'un d'entre eux. Il avait alors compris ce qui venait de se passer. "Il ne supportait pas l'injustice", clamait sa belle-fille.
"La ville est endolorie"
Sans doute ce qui a poussé ce sexagénaire à bifurquer à l'intérieur du parc Perrussons, pour tenter d'intercepter les deux malfaiteurs. "Il y a eu une bagarre, assurait un riverain hier matin encore. Il ne s'est pas laissé faire, il a utilisé sa bombe lacrymogène sur les jeunes. Et lorsqu'ils ont tiré une première fois en l'air, il n'a pas reculé." Les deux coups suivants, tirés à bout portant, lui seront fatals.
Des faits qui ont mis toute la commune en émoi. À commencer par son premier magistrat, Éric Le Dissès, présent sur les lieux quelques minutes après le drame. "Nous avons décidé de mettre le drapeau de la mairie en berne, et une marche blanche en son honneur sera organisée lundi à 18 h, déclarait-il hier, encore quelque peu sous le choc. La ville est encore endolorie."
Une douleur qui se ressentait dans les commentaires des passants. "C'est vraiment horrible. Comment peut-on abattre de sang-froid un homme pour quelques paquets de cigarettes et quelques euros, sous les yeux de sa femme et de sa petite-fille ?" se questionnait Nicole, une voisine.
"Personne ne sait comment l'on peut réagir dans ce type de situation, a dit Nicolas, un habitant du quartier. Il n'a écouté que son coeur et son courage, et a décidé de s'interposer. Peu de gens l'aurait fait à sa place."
"Quel est le bilan de ce braquage ? Un mort, un butin abandonné, une course-poursuite avec la police, et toute une population traumatisée", disait encore Jean-Marc, témoin de la scène, dans un sanglot.
L'émotion. La peine. Mais aussi la colère. Alors qu'hier soir, certains se pressaient pour venir déposer une fleur, en témoignage de l'acte "héroïque", comme beaucoup l'ont qualifié, de Jacques Blondel, les esprits s'échauffaient aussi contre l'injustice de sa mort. "L'enquête suit son cours", assurait-on hier du côté du Parquet d'Aix, qui "attend par ailleurs de nouveaux éléments." Le suspect interpellé est toujours en garde à vue. Pas de quoi, cependant, apaiser les proches de Jacques. Et en particulier sa belle-fille. "Car la prison contre la mort, ce n'est vraiment pas équitable..."
C'est l'âge de l'individu interpellé jeudi soir à la suite de la fusillade. Dix-huit ans tout juste, puisque le jeune homme - pas encore formellement identifié comme l'auteur du coup de feu - fêtait son anniversaire le jour du braquage. Certainement a-t-il voulu, comme pour marquer l'événement, commettre le premier "gros coup" de sa toute récente majorité...
Jeudi soir, vers 18 heures, deux individus braquent un tabac du centre-ville de Marignane. Ils s'enfuient sur un scooter, avec sur le dos des sacs contenant leur butin et un fusil à pompe. Quelques centaines de mètres plus loin, Jacques Blondel, un sexagénaire, croise la route des deux malfaiteurs et aperçoit l'arme sur l'un d'eux. Il décide de les intercepter et renverse le deux-roues avec son véhicule.
Il tente de neutraliser les jeunes à l'aide d'une bombe lacrymogène mais ces derniers se débattent, tirent un premier coup en l'air, avant de viser l'homme à bout portant. Touché à l'abdomen et à la cuisse, il est transporté à la clinique de Marignane puis à l'hôpital Nord de Marseille, où il succombe à ses blessures. L'un des deux malfaiteurs est interpellé un peu plus tard à Vitrolles. L'autre est toujours en fuite, et activement recherché par les forces de police.
"Je rends hommage au courage de cet homme. Ce qu'il a fait, c'est un acte de très grande bravoure, qui doit imposer le respect. Un acte qu'il a malheureusement payé de sa vie."
La Provence - 24/08/13
Commentaires
Comme si quand un très rare Français se défendait et blessait un malfaiteur, les récupérations politiques n'étaient pas totales.
Cette famille a droit à cette dignité.
Mais elle ne rend pas service à la France et n'a -peut être- rien compris à la situation de ce pays. A moins qu'il ne s'agisse de peurs de représailles, ce qui serait tout à fait possible
Il y a énormément de choses à dire sur ce papier de la Provence :
1. « la famille ne veut pas de "récupération" politique » : hé bien la famille ferait mieux de se demander quels sont les responsables politiques qui à force de banaliser les crimes ont fini par installer en France cette totale insécurité !
2. « C'est vraiment horrible. Comment peut-on abattre de sang-froid un homme pour quelques paquets de cigarettes et quelques euros, sous les yeux de sa femme et de sa petite-fille »: comme si c’était la première fois que cela se produit ! Faut-il, par exemple rappeler l’abominable meurtre de Irvoas il y a quelques années, sous les yeux de sa famille, parce qu’il prenait des photos de son récent travail ? Et combien de jeunes Français de souche ont ainsi été massacrés par des « d’jeunes » pour une cigarette, comme ce jeune ingénieur des arts et métiers, il y a quelques semaines ? Mais tous ces meurtres sont passé sous silence par les médiats : il est interdit d’en parler !
3. « les esprits s'échauffaient aussi contre l'injustice de sa mort » : autrement dit, sous un certain angle, sa mort pourrait être considérée comme juste !
4. « pas encore formellement identifié comme l'auteur du coup de feu » : celle-là, c’est la meilleure : Jacques Blondin a bien été identifié comme étant celui qui a attaqué les deux malfrats, mais on ne sait pas qui sont ces malfrats ! Il est évident que si la situation avait été l’inverse : on n'aurait aucune incertitude sur les malfrats par contre on se perdrait en conjecture pour savoir qui les a attaqués avec sa voiture !
5. « Je rends hommage au courage de cet homme » : pure hypocrisie ! Si Blondel avait survécu, c’est lui qu’on aurait immédiatement jeté en prison : souvenons-nous de Galinier qui était exactement dans la même situation que Blondel, mais a survécu à ses agresseurs et c’est lui qui a passé plus de 9 mois en prison !
6. Etc…
@ abad: avez-vpus lu la note précédente: "Jacques, le retraité "héroïque", en passe de devenir un héros national" ?
Je ne pense pas que si Blondel avait survécu, il aurait été jeté en prison comme Galinier et tant d'autres personnes en légitime défense.
Qu'est-ce qui lui a pris de se battre contre un fusil à pompe, bien visible, avec une bombe lacrymogène? Le courage, ce n'est pas de la stupidité. De plus, les malfrats auraient pu tirer dans la voiture où se trouvait sa femme et sa petite-fille de 15 mois...
La famille veut éviter toute "récupération" par le Front national...
Que saint Valls et sainte Taubira les protègent, car il peut y avoir des représailles...
@ raul: les braqueurs n'ont pas attaqué Jacques Blondel, mais un bac-tabac éloigné de son habitation. C'est lui en fait - soyons objectif - qui a foncé sur leur scooter avec sa voiture et l'a fait tomber au sol. Puis il a voulu les asperger de gaz lacrymo. or le fusil à pompe était bien visible sur le dos d'un des malfaiteurs, et un d'entre eux a tiré pour se dégager. C'est un drame stupide, lamentable...
Ce matin, à 6h, un autre bar-tabac a été braqué à Marseille même, par trois hommes lourdement armés.
Les arrestations sont du ressort de la police, des CRS, et non de simples particuliers novices et sans armes. Ce n'est pas une affaire de père de famille, tout courageux qu'il soit.
Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je ne suis pas du côté des braqueurs!
Gaelle, je partage votre point de vue , tout en respectant la douleur des proches de cet homme. .!!
mais à l,évidence: essayer de stopper des individus armés , déterminés , sans état d,âme , et cela à mains nues , avec des membres de sa famille , ce n,est plus de l,héroisme , mais de l,inconscience totale . .!!
le bla . .bla . . du sieur Valls ne changera rien à l,affaire . .!!
quant à la décision de refuser une récupération politique , c,est une erreur car , c,est bien la cause de tous les maux actuels !!!
quant à la marche blanche . . . .!!!!
salutations.