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Je me suis retrouvé comme un clochard sur le trottoir…

 

     Le 17 septembre 2013           

Christian
Vanneste
Homme politique.
Ancien député UMP et Président du Rassemblement pour la France.
 

Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel.

Ce dimanche, Christian Vanneste a été expulsé sans beaucoup d’égards de l’Université d’été de la Manif pour tous. Une « humiliation » nous dit-il. Explications…

Pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé à l’Université d’été de la LMPT dimanche après-midi ?

M’étant beaucoup investi dans le combat contre la loi Taubira, en participant aux multiples manifestations, aux soirées des Veilleurs, mais aussi à travers mon association Famille et Liberté, je suis venu participer, assez naturellement, à l’Université d’été LMPT. J’ai notamment écouté avec beaucoup d’intérêt le forum « Loi, fondement et élaboration ». À l’issue de ce forum, je me suis permis d’intervenir, eu égard à ma connaissance du sujet, sur la question du référendum d’initiative populaire, référendum en faveur duquel il serait intéressant à mon sens que la LMPT milite. J’ai du reste été applaudi.

À la sortie de la salle Denfert où se tenait ce forum, des jeunes sont venus me dire que j’étais attendu par le « service presse »… qui allait en fait me « presser » de sortir. Comme l’aurait fait la police politique d’un pays de l’est il y a quelques années, on m’a attiré dans une salle déserte près de la sortie et on m’a annoncé que, pour des « raisons de sécurité », on ne pouvait pas me garder. Quels risques pour la sécurité peut faire courir un ancien député de 66 ans ? Je l’ignore. On m’a alors poussé vers la sortie. J’ai protesté, exigé de parler à la Présidente de la LMPT, mais on m’a répondu qu’elle était occupée. J’ai demandé à prévenir un ami qui m’attendait pour déjeuner, ainsi qu’à récupérer les bagages que j’avais laissés à l’intérieur, on a refusé. Pour ameuter la foule, j’ai tenté de crier. Cinq gaillards (trois jeunes du « service presse » et deux de la sécurité du parc floral), m’ont alors littéralement empoigné et jeté derrière les grilles, avec mes bagages qu’ils avaient retrouvés. Pour être bien certain que je ne revienne pas, on m’a ensuite « escorté » jusqu’à la sortie du parc floral. Mon ami Yves Meauldre, de l’association Enfants du Mékong, que j’ai croisé à ce moment-là, et qui a manifesté avec force son indignation, peut témoigner. Je me suis retrouvé comme un clochard sur les trottoirs de Paris avec mes trois valises, à attendre mon train prévu tard dans la soirée. J’ai 66 ans, et n’ai jamais connu une telle humiliation de ma vie.

Imaginiez-vous, en y allant, que vous pourriez être persona non grata ?

Non, bien sûr, sinon je n’y serais jamais allé ! Je sais que Frigide Barjot, compte-tenu du procès en sorcellerie qui a été fait contre moi, ne souhaitait pas faire rentrer mon association dans le collectif LMPT. Au printemps, Ludovine de La Rochère, Présidente de LMPT, avait il est vrai, annulé in extremis et de façon un peu inexpliquée un déjeuner au cours duquel nous devions nous rencontrer. Mais lorsque j’ai fait sa connaissance par hasard à l’université d’été de la Sainte-Baume, sous le patronage de Monseigneur Rey, et que je lui ai fait part de mon souhait d’aller au parc floral en septembre, elle m’y a cordialement invité. Je me suis par ailleurs inscrit sans difficulté à l’entrée le jour J, et j’ai payé 45 euros comme tout le monde.

Comment interprétez-vous cette affaire ?

De deux façons possibles. Je crains la soumission de la LMPT, de façon très lâche, au politiquement correct. Lorsqu’on m’a expulsé, quelqu’un m’a glissé : « Ils veulent vous mettre dehors avant l’arrivée de la presse. » Je crains aussi une récupération totale par la « mafia » de l’UMP comme l’a appelée Fillon lui-même, avec lequel chacun sait que je ne suis pas dans les meilleurs termes. Il suffisait de voir la composition du forum « engagement politique » qui se tenait à côté de celui auquel j’assistais : Breton, Poisson, Retailleau, Mariton… tous UMP. Pour un peu d’équilibre, n’aurait-on pas pu inviter quelqu’un du centre, du FN, ou du PS ?

Vous dites que Ludovine de La Rochère vous a appelé pour déplorer cet incident. Vous doutez de sa bonne foi ?

Étant donné le déroulé et la gravité de l’affaire, je continuerai à en douter tant que quatre mesures n’auront pas été prises : des sanctions contre ceux qui ont « abusé de leur petit pouvoir » selon ses mots, des excuses publiques de sa part sous forme d’un communiqué exprimant le caractère scandaleux de mon expulsion, une réintégration officielle de mon association dans le collectif, et l’engagement que, dans les futures manifestations, je serai reçu de façon correcte.

 

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