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Ukraine – Crimée : la sixième flotte en route

 

Ukraine – Crimée : la sixième flotte en route  - Obama-Poutine : quelles perspectives diplomatiques ?

 


Obama-Poutine : quelles perspectives diplomatiques ?



Michel Lhomme
le 04/03/2014
La Sixième flotte américaine, l’une des plus grandes flottes du monde, se déplace vers la Crimée. C'est environ 40 navires, 175 avions et 21 000 personnes. Des troupes de l'OTAN auraient aussi débarqué en Ukraine occidentale dans la région de Lviv. Ces informations proviennent directement du député du peuple de l'Ukraine, Oleg Tsarev. Selon lui, un débarquement de soldats de l'OTAN se déroule à Lviv. On signale aussi la présence de soldats ukrainiens dans les navires de guerre américains de Mer Noire. Ainsi, alors que l'on parle de dialogue, de diplomatie, les deux fronts américano-russe se rapprocheraient militairement de la confrontation.

Des chars polonais ont été aperçus se déplaçant le long de la frontière avec l'Ukraine. L'armée turque été placée en état d'alerte. Barack Obama insiste et récidive en dénonçant faussement une violation par Moscou du droit international, jugeant que la Russie est du « mauvais côté de l'histoire » en Ukraine. Les Occidentaux n’ont-ils pas délibérément violé le Mémorandum de Budapest de 1994 ? 

 
Barack Obama ou plutôt les clintoniens auraient-ils décidé d'en finir avec Moscou après l'affront reçu en Syrie ? En fait, il n'est d'ailleurs pas certain que tous les hauts gradés américains approuvent les plans des faucons. Cela fait plusieurs années que les USA, avec l'appui de l'Union Européenne, s'en prennent indirectement à la Russie et tentent de la défier en renversant les gouvernements qui lui sont proches ou en tentant à l'intérieur même du pays de le déstabiliser par l'appel à la ''démocratie''. Pourquoi tant d'acharnement ? En fait, la situation financière de l'Occident est au bord d'un krach boursier sans précédent, d'un vide abyssal. Saisir "économiquement"la Russie, c'est aussi comme en Libye racheter ses banques, opérer une razzia et entraîner tout l'Est de l'Europe dans le consumérisme américain, s'approprier les plaines riches de l'Ukraine et ses matières premières.
 
La fenêtre de tir de Sotchi était donc parfaite. 

Poutine ne pouvait envoyer ses chars et ses forces spéciales contre les manifestants. Les Ukrainiens pro-européens et les nationalistes instrumentalisés ont profité  de cette "fenêtre de tir'', longuement mûrie et préparée par les services secrets occidentaux (NSA et Mossad). L'Europe n'a pas vu les événements survenir ou trop naïve, elle n'a pas cru sans doute aux manigances américaines.
 
En 2013, l'Union Européenne et les Etats-Unis ont tenté de renverser la Syrie sans y parvenir. Les Etats-Unis doivent maintenant se débarrasser de l'ours russe gênant. Qui peut mettre à terre la Russie orthodoxe ? Poutine, de formation militaire n'a, sur ce point, jamais perdu le sens des responsabilités. Il a complètement compris le jeu mondialiste américain comme aucun autre chef d'Etat. Enfin, la Chine guette les derniers soubresauts de l'instinct de conservation de l'Empire, mais on sait qu'elle aussi, a déjà choisi son camp et possède dans ses mains les dernières cartouches du ''suicide'' américain. Dans ce genre d'opérations, dans ce qu'on appelle les ''grands coups'', on peut tout gagner mais aussi rapidement tout perdre.

Quelles perspectives diplomatiques ?

Cette opération de main basse étatsunienne sur l'Ukraine a commencé quand, en 1991, s'est désagrégée l’Union Soviétique. A la place d’un seul Etat, il s’en était formé quinze, dont l’Ukraine. Les Etats-Unis et leurs alliés européens se sont alors activé immédiatement pour tirer le plus grand avantage de la nouvelle situation géopolitique. Les premiers pays de l’ex Pacte de Varsovie (Pologne, République Tchèque et Hongrie) rejoignent très vite l'Union Européenne et l'Otan. Puis, en 2004 et 2009, l'Otan incorpore l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie), la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Croatie et l'Albanie. L’Ukraine, dont le territoire de 600 000 Kms2 fait tampon entre l'OTAN et la Russie, et qui est traversé par les couloirs énergétiques entre la Russie et l'Union Européenne reste par contre autonome (Mémorandum de Budapest). Mais l'Ukraine entre dans le « Conseil de coopération nord-atlantique » et, en 1994, dans le « Partnership pour la paix », en contribuant aux opérations de «peacekeeping » dans les Balkans.
 
En 2002 a été adopté le « Plan d’action OTAN-Ukraine » et le président ukrainien de l'époque, le président Kuchma annonça alors son intention d’adhérer à l’OTAN. En 2005, dans le sillage de la « révolution orange », le président Yushchenko fut invité au sommet OTAN à Bruxelles. Immédiatement après, était  lancé un « dialogue intensifié sur l’aspiration de l’Ukraine à devenir membre de l’OTAN » et, en 2008, le sommet de Bucarest donna le feu vert pour cette adhésion.

En 2009, Kiev signe un accord permettant le transit terrestre en Ukraine des approvisionnements pour les forces de l'OTAN en Afghanistan. Désormais l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN était assurée mais, en 2010, le président nouvellement élu Ianoukovytch annonce que, tout en continuant la coopération avec l'Otan, l’adhésion à l’Union européenne n’est plus dans l’agenda gouvernemental. L’OTAN est arrivée à tisser un réseau de liens à l’intérieur des forces armées ukrainiennes. Des officiers supérieurs participent depuis des années à des cours du NATO Defense College à Rome et à Oberammergau (Allemagne), sur des thèmes concernant l’intégration des forces armées ukrainiennes à celle des armées occidentalles. En outre l’OTAN a institué à Kiev un Centre d’information qui organise des rencontres et séminaires, et même des visites de « représentants de la société civile » au quartier général de Bruxelles. Il est ainsi évident que l’OTAN a tissé un réseau important dans les milieux militaires et civils.
 
On saisit maintenant la décision ultime du ''grand coup'': l’OTAN se sent sûre de pouvoir accomplir un nouveau pas dans son extension à l’Est, en englobant dans ses plans la moitié de l’Ukraine et en réservant la moitié pauvre du territoire à l'Union Européenne. Reste alors, pour les Etats-Unis, à calmer les nationalistes ukrainiens et avec la Russie, à résoudre le problème d'un inévitable détachement de la Crimée. Or, la Russie peut-elle accepter un tel isolement de la Crimée sans des contreparties plus que conséquentes et lesquelles ? La Russie ne sacrifiera pas la Crimée mais si la partie non russophone de l'Ukraine entre dans l'Otan, l'accès russe et total à la Crimée doit-être garanti sans interférence aucune. On en revient donc au Mémorandum de Budapest devenu maintenant caduc.
METAMAG

Commentaires

  • Excellent article qui résume tout.

  • C'est qu'il doit y en avoir du gaz dans le sous sol de la mer noire pour que la Federal Reserve envoie sa ferraille !

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