LE SCAN POLITIQUE - Le maire frontiste Steeve Briois a reçu le prix de l'élu local 2014 dans la résidence officielle du président de l'Assemblée nationale. Celui-ci a boycotté l'événement. Les ministres primés se sont, eux, fait excuser.
Il est arrivé en avance, à l'Hôtel de Lassay, la résidence du président de l'Assemblée nationale. Steeve Briois, maire FN d'Hénin-Beaumont, a invité les parlementaires frontistes Marion Maréchal Le Pen, Gilbert Collard et Stéphane Ravier à venir avec lui recevoir son prix d' «élu local» de l'année 2014 décerné par Le Trombinoscope, mardi soir. En 20 ans, c'est la première fois que le Front national est récompensé lors de cette cérémonie, dont le jury est composé de journalistes.
«On se met où? On n'est pas habitués!», plaisante Marion Maréchal Le Pen. Les quatre élus avancent d'un pas hésitant mais fier dans les salles pompeuses. Ils prennent place aux premiers rangs, alors que la salle se remplit lentement. Visiblement enchantés d'être conviés, ils plaisantent entre eux, prennent des selfies, tandis que la cérémonie tarde à débuter.
Le président UMP du Sénat Gérard Larcher, ainsi que le député PS frondeur Laurent Baumel, également primés, arrivent quelques minutes plus tard. Mais les caméras et appareils photo sont braqués sur les frontistes. Alors que la cérémonie a lieu chez lui, Claude Bartolone a fait savoir plus tôt dans la journée qu'il boycotterait l'événement, qu'il aurait normalement dû introduire par un mot d'accueil. En cause: la récompense accordée au maire d'Hénin-Beaumont et vice-président du parti de Marine Le Pen, Steeve Briois.
Un geste rapidement soutenu par 10 députés socialistes du Pas-de-Calais, qui ont publié un communiqué pour condamner le «choix sensationnaliste» du Trombinoscope susceptibles de «blesser» les élus locaux. «Nous saluons la décision du président Bartolone de ne pas participer» soutiennent-ils.
Valls excusé, Macron et Royal prétextent l'indisponibilité
Avant de livrer un hommage aux «confrères de Charlie Hebdo», Arlette Chabot, présidente du jury du Trombinoscope, a jugé nécessaire de faire une mise au point sur la polémique. «Le jury est influencé par l'actualité politique. Nous avons fait nos choix en décembre», se justifie la journaliste visiblement embarrassée. D'ordinaire festive, la cérémonie se déroule dans une ambiance pesante. Les habituelles badineries qui ponctuent les discours ont cédé face au malaise, les applaudissements sont timides.
Les distinctions décernées à Laurent Baumel, socialiste frondeur, pour le titre de «député de l'année» et à Gérard Larcher, président du Sénat, pour le «sénateur de l'année», n'ont pas fait de vagues. Alors qu'elle était restée floue sur sa présence, la ministre Ségolène Royal, décorée du titre de «ministre de l'année 2014», s'est fait représenter au dernier moment par un chargé de mission. «Ségolène Royal est retenue au ministère», prétend-il, évoquant une rédaction sur la conférence environnementale COP21. Même scénario pour le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, attendu jusqu'au dernier moment. «Il est au banc», élude à la tribune une assistante parlementaire. En séance dans l'Hémicycle pour le débat portant sur sa loi, tout près de l'Hôtel de Lassay, Emmanuel Macron a visiblement lui aussi choisi le boycott. Quant à Manuel Valls, «personnalité politique de l'année», selon le Trombinoscope, il avait une bonne excuse: il était retenu dans le Doubs, pour un meeting.
Le président de Public Sénat refuse de donner le prix à Steeve Briois de ses propres mains
C'est Gilles Leclerc, président de la chaîne de télévision Public Sénat, qui est chargé de remettre le prix à Steeve Briois. La scène est scrutée et attendue par l'ensemble de l'assistance. Sur l'estrade, le journaliste, gêné, prend soin de préciser qu'il n'était pas forcément «volontaire» pour «cet exercice particulier». «Il est rare que le jury remette un prix à un politique non pas pour ce qu'il a fait», argumente Gilles Leclerc. «Il fallait souligner le symbole», poursuit-il, soulignant les victoires électorales du FN aux élections européennes et municipales en 2014. «Où étiez-vous le 11 janvier monsieur Briois?», a conclu le journaliste, dans une interrogation qui sonne comme une accusation. Le président de Public Sénat a quitté l'estrade avant que Steeve Briois le rejoigne, laissant une hôtesse de la cérémonie remettre elle-même le prix.
Les parlementaires frontistes exultent. Le discours de Gilles Leclerc les fait rire aux éclats. Steeve Briois reçoit son prix en condamnant «l'interrogatoire de police», auquel il a été soumis, selon lui. «Ce prix, attribué visiblement à contrecœur, me va droit au cœur», a-t-il célébré, se disant «fier» de cette récompense d'élu local de l'année, «qui met fin à une certaine injustice».
Marion Maréchal Le Pen: «On est remontés à bloc»
À l'issue de la cérémonie, les parlementaires FN crient au loup. «Gilles Leclerc aurait pu recevoir le prix de l'aplaventrisme! Le prix de la carpette! Il est minable!», s'égosille Stéphane Ravier, sénateur FN des Bouches-du-Rhône et maire du 7ème secteur de Marseille. L'élu s'en prend directement au journaliste, qui passe à côté de lui: «Vous avez rampé! Vous auriez du être neutre mais vous êtes un militant! C'est de l'impolitesse! Vous auriez du envoyer directement le prix à Hénin-Beaumont», s'énerve Ravier, qui estime que le président de Public Sénat a «jugé» les bilans municipaux du FN notamment à Marignane et à Toulon. «Ce n'est pas un jugement personnel, les maires FN n'ont pas été reconduits», se défend Gilles Leclerc. «On a assumé ce prix».
«On a bien rigolé, j'ai même remercié ‘monsieur Clavel'(Leclerc, Ndlr)», résume Marion Maréchal Le Pen, qui n'a manifestement pas retenu le nom du président de Public Sénat. «Maintenant, on est remontés à bloc». Au buffet, Arlette Chabot, Laurent Joffrin, Gilles Leclerc et Christophe Barbier, membres du jury du prix du Trombinoscope, se sont déjà éclipsés.
LE FIGARO
HONTEUX !
Commentaires
Comme tout ceci est bien révélateur de la collusion médias-UMPS et de la mesquinerie de ses représentants ! Ces faits sont une belle description de la caste au pouvoir, de sa haine sourde de ceux qui osent encore défendre le peuple de souche.
Quelles méprisables carpettes, on a vraiment envie de piétiner ces cloportes, et je sens que Ravier a dû beaucoup se retenir !
Bravo à Steeve Briois pour sa récompense bien méritée !
Marion est allée dire vertement son fait à Gilles Leclerc! Vidéo en attente!
Honteux,certes !
Mais quelle mascarade !
La réaction des frontistes est pleine d'esprit !
En tout cas,ça n'a pas porté chance à Valls qui a subi l'affront,ô combien désopilant,d'avoir été dans le noir ! Couic ! La CGT a coupé l'électricité !
Je me réjouis de cette récompense attribuée à Briois !
Je ne sais pas ce qui s’est passé au ‘trombinoscope’, mais il se sont pris les pieds dans le tapis. Je pense qu’ils ne commettront pas une seconde fois une telle erreur !
Quant aux hollande, Valls, Macro, Cazneuve, etc.., ils ont prouvé qu’ils étaient de vrais démocrates : ils ne respectent pas ceux qui ont un avis différents du leur !
Le seul apartheid qui existe en France depuis 50 ans est celui exercé à l' encontre des sympathisants du FN et plus généralement de tous ceux qui ne sont pas de gauche ou de la fausse droite.
seuls les naïfs auraient pu penser que cette cérémonie se serait déroulé dans une bonne ambiance , le FN et ses élus (es) , sont et restent l,opposition au Système , donc le boycott des autres élus et journaleux aux ordres , ne pouvait que être. . .!!
salutations.