Redécouvertes des Europes chevelues
Jean Ansar
le 13/02/2015
modifié le 13/02/2015 à 17:36h
Les légendes sont des mensonges qui nous parlent de vérités. Et les forêts des dieux anciens témoignent de la vivacité d’un continent peuplé de divinités variées au cœur de forêts aujourd’hui englouties et redécouvertes.
Dans la baie de Cardigan, sur la côte ouest du pays de Galles, les rafales de vent à répétition ont déplacé des milliers de tonnes de sables sur les plages, découvrant des dizaines de souches d'arbres vieilles de plusieurs milliers d'années. Il s'agirait, rapportent le Guardian et le Daily Mail, de la forêt préhistorique de Borth, où s'enracine la légende de "l'Atlantide galloise", le royaume englouti de Cantre'r Gwaelod, submergé après qu'une fée l'a délaissé.
Les arbres seraient morts il y a plus de 4 500 ans, au moment de la montée des eaux, mais auraient été préservés grâce à la constitution d'une couche de tourbe très alcaline où, privées d'oxygènes, les petites bêtes qui se chargent normalement de décomposer les arbres morts n'ont pas survécu, et donc pas pu faire disparaître ces souches. Le mythe, comme tant d'autres, est peut-être un souvenir collectif populaire laissé par la montée graduelle du niveau de la mer à la fin de la période glaciaire ; sa structure est comparable à la mythologie du Déluge comme tant d'autres que l'on retrouve dans pratiquement tous les cultures anciennes. Les restes d'une forêt ancienne engloutie à Borth, et à Sarn Badrig, près de là, peuvent avoir suggéré qu'une grande tragédie pouvait avoir emporté une ville qui se trouvait là autrefois. Il n'y a pas encore d'évidence physique solide qu'une ville substantielle existait sous la mer dans cette région.
Plus récemment encore, l’'océanographe Dawn Watson a fait de son coté une découverte des plus étonnantes : une forêt entièrement immergée dans la Manche, qui a été engloutie lors de la dernière fonte des glaces il y a environ 6 000 ans. Avant d'être un fond marin, cette terre abritait un des terrains de chasse et de pêche les plus riches de toute l'Europe. Le niveau de la mer était alors plus bas d'une centaine de mètres par rapport à celui d'aujourd'hui.
«J'ai d'abord pensé que c'étaient des morceaux d'épaves», a déclaré Dawn Watson au journaliste de la BBC qui l'a interviewée. En réalité, il s'agissait de troncs d'arbre entièrement recouverts d'algues. D'après la scientifique, la tempête de 2013 ayant sévi près des côtes de Norfolk aurait permis la découverte de ces vestiges vieux de milliers d'années.
C'est en plongeant au large de la côte du comté de Norfolk (Grande-Bretagne) dans la Mer du Nord, à quelques 200 kilomètres au nord-est de Londres, que l'océanographe britannique Dawn Watson a découvert une forêt préhistorique engloutie sous les eaux, s'étendant sur plusieurs milliers d'hectares.
Datée à environ 10 000 ans, cette forêt était située sur une ancienne terre émergée connue des géologues sous le nom de Doggerland, qui reliait l'actuelle Grande-Bretagne au continent européen à l'époque des glaciations du quaternaire. Il faut savoir en effet que lors du dernier maximum glaciaire il y a un peu plus de 20 000 ans, le niveau de la mer était plus bas qu'à l'époque actuelle, d'une centaine de mètres environ, ce qui faisait émerger une partie de la mer du Nord.
Et c'est avec la fin de la dernière glaciation que l'eau a commencé à monter, pour atteindre son niveau actuel il y a 6 000 ans environ. Résultat : l'étendue émergée du Doggerland, dont on pense qu'elle était autrefois fréquentée par les chasseurs-cueilleurs du Mésolithique (-10 000 à -5 000 ans avant notre ère, en Europe), a été engloutie sous les eaux. Et avec elle... la forêt découverte par l'océanographe Dawn Watson.
Selon Dawn Watson, cette forêt aurait été rendue visible à cause d'une forte tempête ayant touché la côte du comté de Norfolk, en décembre 2013. Il y a encore beaucoup à découvrir sur notre plus ancienne mémoire et l’origine des peuples des forêts et des mers.
METAMAG
(merci à Dirk)
Commentaires
Jürgen Spanuth, Jean Deruelle et d'autres chercheurs et érudits ont positionné l'Atlantide (qui n'était pas un simple gros caillou volcanique !) dans la Mer du Nord. On pourrait facilement le comprendre avec ces explications sur l'existence avérée d'un vaste monde disparu il y a à peine quelques millénaires.
6000 ans, c'était hier ! Où ont émigré les populations qui y habitaient (les chaluts remontent parfois des objets en terre cuite des hauts-fonds du Doggerbank) ?
Spanuth les identifie aux "peuples de la mer" qui ont déferlé sur toute l'Europe, se sont installés en Grèce et ont fini par être battus par Ramsès en Egypte.
Le saura-t-on jamais ?
Ex septentrione lux !
Cette découverte est l’occasion de tordre le cou aux prédictions alarmistes des (faux !) écologistes à propos du prétendu réchauffement climatique et de ses conséquences qui seraient catastrophiques pour la planète : celui-ci provoquerait, entre autre, une montée du niveau des océans de quelques millimètres. Cette note nous rappelle qu’il y a quelques milliers d’années eut lieu un (vrai) réchauffement climatique, dû, lui à des causes naturelles, astrologiques, et non aux gaz à effet de serre) qui provoqua une montée des océans d’une centaine de mètres, pour le plus grand bien de l’Europe qui retrouvait ainsi un climat beaucoup moins froid.