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Assimilation ou communautarisme : la quadrature du cercle ?

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Durant les premières décennies du XXe siècle, les nations européennes, et plus particulièrement la France, ont pu assimiler de jeunes travailleurs venus de pays souvent limitrophes et partageant la même civilisation...
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Assimiler : du latin assimilare, rendre semblable. Pour un homme, s’assimiler conduit à adopter le mode de vie, les mœurs, la langue et la culture du peuple qui l’accueille, à respecter les lois de l’État qui lui accorde le droit de s’installer à l’intérieur de ses frontières, à se conformer aux principes moraux et spirituels qui fondent la société dans laquelle il a choisi de vivre, bref, à changer d’identité.

Si cette métamorphose peut paraître possible lorsqu’il s’agit de transformer quelques personnes arrivant seules en terre étrangère, déterminées à se fondre au sein d’un peuple dont elles ne sont pas issues et prêtes à défendre par reconnaissance leur nouvelle patrie, il en va tout autrement quand des populations débarquent par familles entières, cherchant à se regrouper pour continuer à vivre selon les us et coutumes de leurs contrées d’origine.

Durant les premières décennies du XXe siècle, les nations européennes, et plus particulièrement la France, ont pu assimiler de jeunes travailleurs venus de pays souvent limitrophes et partageant la même civilisation, qui firent souche en convolant avec des autochtones.

Mais depuis bientôt un demi-siècle, l’immigration ayant changé de nature, l’assimilation des nouveaux venus est devenue problématique, voire impossible. Et si assimilation il y a, elle se produit en sens inverse, les « indigènes » étant contraints de se conformer aux règles de vie des « étrangers », devenus majoritaires dans certaines villes ou quartiers, notamment en France et au Royaume-Uni.

Comment peut-on, dans ce contexte, préserver notre identité « blanche et chrétienne », menacée par le « Grand Remplacement » prophétisé par Renaud Camus ? L’instauration d’une société communautarisée serait-elle la solution pour répondre au défi du multiculturalisme ?

Certains le pensent, comme Julien Rochedy, ancien responsable des jeunes du Front national, qui craint la submersion définitive des Français et, plus largement, des Européens de souche ou depuis longtemps assimilés à notre civilisation.

Or, cette organisation politique suppose, pour fonctionner pacifiquement, la mise en place du développement séparé de chacune des communautés composant la mosaïque pluriethnique qu’est devenu notre continent, avec ses propres lois, ses mœurs particulières et la religion de son choix, en clair une sorte d’apartheid, dont la seule évocation saisit d’effroi ceux-là mêmes qui ont encouragé la situation que nous connaissons aujourd’hui.

Au surplus, chaque groupe cherchera inévitablement à étendre son influence au-delà de sa « réserve », surtout ceux dont la croissance démographique est la plus forte : dans cette lutte, les populations d’origine européenne finiront chassées de la terre de leurs ancêtres, ce qui rend inopérant le projet imaginé par M. Rochedy pour sauver ses congénères.

En définitive, préserver la cohésion sociale tout en autorisant l’expression des différentes identités présentes sur un même territoire constitue une véritable quadrature du cercle, dont on ne peut sortir qu’en mettant en œuvre une vaste entreprise de remigration à l’égard de tous ceux qui ne veulent pas, souvent parce qu’ils ne le peuvent pas, s’assimiler aux peuples qui les ont accueillis.

 

Commentaires

  • Très bonne analyse de Laure Fouré.
    Je voudrais faire juste une petite remarque : il est de bon ton de comparer l’immigration des premières décennies du XXème siècle avec l’immigration actuelle (abstraction faite du nombre d’immigrés qui évidemment ne se compare pas du tout, ce nombre n’étant pas du même ordre de grandeur dans les deux cas). Non, ce que je veux souligner c’est la différence de nature de ces immigrations. Les immigrés des années 1930 étaient des européens de même civilisation que celle des Français de souche, de mêmes religions et de cultures très proches. Bien plus, ils contribuaient à notre culture : par exemple les Italiens sont à l’origine de notre civilisation puisque c’est l’Italie qui a inventé la Renaissance qui est devenue notre civilisation ; et comme chaque pays européen, que ce soit l’Allemagne, la Suisse, la Pologne, l’Espagne, l’Angleterre, ou le Danemark, par exemple, a apporter sa pierre à l’édification de cette civilisation, ces immigrés n’avaient aucune difficulté d’assimilation autre que la barrière de la langue ou de certaines coutumes. Il n’en est pas ainsi avec les nouvelles populations immigrées dont tout le système de pensée, et pas seulement les coutumes, est à l’antipode du nôtre, même si deux ou trois siècles de colonisation les ont quelques peu rapprochées de nous, en y instaurant par exemple l’école et l’enseignement qui n’existaient pas dans ces pays là. Mais la colonisation a cessé depuis 50 ans et son effet s’est fortement atténué depuis un demi-siècle d’indépendance. Par exemple, chez les Européens, le livre est un outil essentiel de notre culture ; chez les musulmans, il n’existe qu’un livre : le Saint Coran, les autres sont considérés comme d’un faible intérêt voire dangereux et doivent être détruits ; il en est de même de l’art, de la science, etc…

  • Merci, cher abad, pour cet excellent commentaire. Cette très grande "nuance" est primordiale! Ce n'est pas un détail !

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