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L’opinion, l’Europe et les menaces du terrorisme

Ecrit le 9 juil 2015 à 0:12 par Jean-Gilles Malliarakis dans Poing de vue

  
 




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L'opinion, l'Europe et les menaces du terrorismeSi j’en crois Le Figaro en date de ce 8 juillet, dans la« Crise grecque : les Français font davantage confiance à Merkel qu’à Hollande. »Certains pourraient y voir une avancée imprévue de l’idée européenne. Les jacobins et autres révolutionnaires qui criaient « à mort l’Autrichienne » doivent se retourner dans leurs tombes.

Mme Merkel dès sa rencontre « au sommet » avec Hollande n’a pas manqué de souligner l’urgence de résoudre d’autres questions que la gestion, par ses interlocuteurs exaspérés, du démagogue Tsipras, continuateur du lamentable Cléon plus que du glorieux Thémistocle.

La famille des peuples européens, se trouve en effet confrontée à des défis et des dangers que n’avaient vraiment prévus ni le traité de Rome de 1957, ni le traité de Maastricht négocié en 1992, ni le pacte de stabilité, etc. Certaines illusions du « soft power » et du mondialisme se sont dissipées. Nous savons tous que certains rêves dont on nous berce depuis des décennies relèvent de l’illusion.

Même l’idée de la sous-traitance chinoise pourrait se dissiper plus vite que prévue, avec la crise boursière de Shanghaï.

Les migrations massives et dramatiques, l’islamisme conquérant, le terrorisme représentent des dangers encore plus redoutables.

L’Europe, au sens vrai de ce mot, va-t-elle donc enfin, face à de tels périls, se découvrir pour autre chose qu’une zone monétaire approximative ? Autre chose qu’une structure de subventions ?

Sans doute se révèle-t-il toujours difficile, quand on vit au rythme de la démocratie d’opinion, de penser collectivement les mutations du monde. Les dirigeants politiques, à cet égard, n’échappent pas, bien au contraire, aux idées moutonnières de leurs administrés. Les progrès vertigineux de l’inculture y contribuent, d’ailleurs, aussi bien dans les palais nationaux que dans les plus humbles chaumières.

Ne perdons jamais de vue, d’abord, que le terrorisme auquel nos pays sont confrontés de nos jours est celui de l’islamo-terrorisme… ce qui veut dire qu’il cherche à se légitimer par une référence particulière et par une identité millénaire que ses maîtres lisent à leur façon.

Les racines du terrorisme telles que nous entendons ce mot aujourd’hui, au-delà de la Terreur « légale » de la révolution jacobine et de ses guillotines, la Terreur des attentats aveugles prend racine dans le nihilisme principalement russe, ayant germé chez les nihilistes et dans le cerveau destructeur de Netchaïev.

Bien que Marx lui-même ait écrit à son sujet que : « Toute l’histoire de Netchaïev n’est qu’un abominable mensonge. – Lénine, lui, a pris pour argent comptant la légende du personnage.

Bien que l’Internationale ouvrière ait déclaré en 1871 qu’elle n’avait « rien de commun avec la soi-disant conspiration de Netchaïev, et que celui-ci a traîtreusement usurpé et exploité le nom de l’Internationale »… c’est bien la paranoïa conspiratrice qui a traversé l’histoire du communisme, du trotskisme comme du stalinisme et leurs épigones dans les services secrets.

Cette conspiration a inspiré à Dostoïevski son fondamental testament politique « Les Possédés/Les Démons ». Et c’est bien elle, en dépit des réserves du marxisme officiel, qui a servi de matrice à la naissance du bolchevisme comme appareil fanatique de révolutionnaires professionnels.

Lénine, admirateur de Netchaïev, a maintes fois théorisé la terreur sous ses diverses formes. Par exemple dans son discours au XIe congrès de 1922, il n’hésite pas à proclamer qu’il répond ainsi aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires end désaccord avec sa politique : « nous répondons : permettez-nous pour cela de vous coller au mur ». Quelques jours auparavant il avait écrit à Kamenev : « c’est une très grande erreur de penser que la NEP a mis fin à la terreur. Nous allons encore recourir à la terreur et à la terreur économique ».

Le bolchevisme lui-même n’a cependant encore recours ni aux attentats aveugles ni au type de violence que nous appelons aujourd’hui « terroriste ». Mais l’appareil communiste légitime la violence la plus extrême qu’il fera évoluer, plus tard, dans le contexte de la résistance après 1941 et de la guerre révolutionnaire.

Or la pratique actuelle va se généraliser à partir de deux dates.

La première est la conférence de La Havane de 1966. Celle — ci reprend le flambeau de « la lutte des peuples de l’orient » sous le nom de Tricontinentale. L’instrumentalisation de la question palestinienne, que ces appareils ne se proposent certes pas de résoudre, mais au contraire d’attiser, va remettre en selle la grande idée de la conférence de Bakou de 1920 : convergence du communisme international et des nationalismes musulmans. Les prétextes de ces derniers sont devenus les références communes avec le pacte de Badawi, mis en place sous l’égide du KGB en 1972.

Nous les avons connus pendant la guerre d’Algérie, où les précurseurs de Daësh égorgeaient leurs victimes dans les conditions atroces que nous connaissons. Difficile, de ce point de vue, de faire confiance pour les combattre aux continuateurs des porteurs de valise. Oublier l’Histoire c’est se condamner à perdre toutes les guerres.

> Jean-Gilles Malliarakis anime le blog L’Insolent.

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Commentaires

  • une juste rédemption sera aussi nécessaire pour les collabos !!
    salutations.

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