Une femme s'enveloppe avec le drapeau israélien, en soutien à l'opération «Tel-Aviv sur Seine», jeudi, à Paris Plages. Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro
L'événement qui s'est tenu jeudi a opposé dans un calme relatif propalestiniens et pro-israéliens au cœur de Paris.
Boucliers, matraques, casques et gilets de protection. Les premiers visiteurs de «Tel-Aviv sur Seine», jeudi matin, sur les berges parisiennes, sont des gendarmes. Malgré la polémique, l'opération d'un jour qui visait à mettre à l'honneur la ville israélienne dans le cadre festif de Paris Plages a eu lieu, mais sous haute surveillance. «Préparez vos sacs et videz vos poches!»
Sur les quais de Seine et aux entrées de la zone dédiée à l'événement, ils étaient près de 250 policiers et gendarmes à assurer la sécurité des lieux. Les arrivants sont passés sous des détecteurs de métaux et ont dû ouvrir leurs sacs. À quelques mètres, d'autres équipes des forces de l'ordre ont sillonné toute la journée les alentours de l'Hôtel de ville, qui étaient bloqués par des barrières, tandis que des groupes de gendarmes étaient postés sous les deux ponts qui encadraient les festivités.
En fin de matinée, les visiteurs se faisaient toujours rares, et l'heure n'était pas à la détente: difficile de profiter des transats et de la musique pop israélienne en étant cerné par les journalistes venus en nombre - plus de cinquante accrédités dès 11 heures du matin, selon la Mairie de Paris. «Je ne suis pas venue pour me relaxer mais pour soutenir cet événement, suite à cette polémique qui a pris des proportions ridicules», témoigne Aurélie Semoun, qui vit à Paris. Comme elle, la majorité des visiteurs a répondu au rendez-vous en réaction aux propos d'élus du Parti de gauche qui ont demandé l'annulation de la fête. Friand de la vie nocturne tel-avivienne, un touriste s'enthousiasme: «C'est une ville où il y a beaucoup de tolérance, beaucoup d'ouverture.» Comme beaucoup de visiteurs, cet Israélo-Américain arborait un chapeau aux couleurs de l'État hébreu.
Certains sont même venus avec drapeaux et lunettes marqués de l'étoile juive. Ils dansent, pieds nus dans le sable, au rythme des «youyous» lancés par les femmes. À quelques mètres, un food truck propose sa cuisine méditerranéenne. Sa gérante, Sue, souhaite insuffler une ambiance de fête: «La nourriture, la musique, c'est ce qu'on peut partager de mieux.»
«Anne Hidalgo déroule le tapis rouge à Israël... On ne peut pas différencier la ville de la politique d'oppression du pays»
De l'autre côté du pont Notre-Dame, à quelques mètres de là, un rassemblement propalestinien compte une centaine de personnes qui manifestent contre l'événement. À l'initiative de l'association EuroPalestine, les militants sont venus avec des banderoles et des tracts hostiles au gouvernement israélien et à sa politique. «Tel-Aviv sur Seine» se tient en effet un an après le conflit dévastateur dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 2000 morts côté palestinien. «C'est une décision symboliquement indécente», estime une militante parisienne vêtue d'un keffieh et refusée à l'entrée des berges de «Tel-Aviv sur Seine» par les services de sécurité.
À la mi-journée, la tension est montée d'un cran. Nicolas Shahshahani, le vice-président d'EuroPalestine, s'insurge au nom des manifestants. «Anne Hidalgo déroule le tapis rouge à Israël», déclare-t-il, avant d'ajouter avec ferveur: «On ne peut pas différencier la ville de la politique d'oppression du pays.» Un avis partagé par les autres militants, dont certains sont même venus de Nantes pour défendre les couleurs de la Palestine. Malgré le déploiement policier d'envergure, pro-israéliens et propalestiniens finissent par se rencontrer aux entrées de Paris Plages, et les insultes fusent. «Pourquoi venez-vous avec votre keffieh?», reproche une femme à une militante. Non loin, des membres de la Société de protection de la communauté juive veillent au grain, prêts à intervenir en cas de débordement. Sous le pont Notre-Dame, une vingtaine de gendarmes sont pris entre deux feux. D'un côté, les youyous séfarades et la musique électronique israélienne. De l'autre, les slogans «Israël assassin». Certains vacanciers, déconnectés de l'actualité, avouent avoir été pris de court par l'événement. «Ça gâche un peu notre pique-nique», regrette Stéphane, venu de Lyon avec sa famille. Pour le tenancier de la buvette du boulodrome de Paris Plages, «Tel-Aviv sur Seine» n'a pas fait ses affaires: «C'est le chômage technique.»
LE FUGARO
Commentaires
Immense opération de propagande triple : pro Paris-Plage, pro Israélienne, anti palestinienne. Et pour tout ça on mobilise 500 policiers, comme s’il n’y avait pas assez d’insécurité à Paris. Voilà comment notre argent est gaspillé au nom de l’idéologie.
Et pendant ce temps là, les personnes agressées sont poursuivies si elles se défendent, ou abandonnées sans secours si elles subissent en la bouclant.
Le Gros Fric est idolâtré quasi religieusement, nous découvrons la Congrégation des Flics du Fric, les doigts sur la couture du pantalon à la façon réglementaire.
Où est la France dans cette soue ?