Laure Parny et Elsa Marnette | | MAJ :
Couverte de bleus, brûlée par les cigarettes de ses agresseuses au visage et au bras, la mâchoire déplacée… Sandra raconte, entourées de ses proches, l’effroyable scène qu’elle a vécue mardi soir à la sortie du collège Guyard de Créteil, dans le Val-de-Marne.
Un cauchemar qui marque pour cette collégienne de 12 ans, en classe de 5e, la fin de plusieurs mois de racket et de violences et qui lui vaut 30 jours d’arrêt.
« Ces six filles m’attendaient à 17 h 30 à la sortie et m’ont obligé à les suivre à cause du grand couteau de cuisine avec lequel elles m’ont menacé. Je me doutais qu’il allait arriver quelque chose. Elles m’avaient réclamé 170 € que je ne pouvais pas leur donner. Elles m’ont frappé, craché dessus, brûlé avec leur cigarette, fait déshabiller, coupé des mèches de cheveux avec le grand couteau et même uriné dessus. On a changé deux fois de lieux parce qu’elles entendaient des sirènes de police. »
L’horreur prendra fin après que Sandra a été obligée de voler dans une épicerie de quoi désaltérer et nourrir ses agresseuses. Il est 18 heures, son père commence à s’inquiéter que sa fille ne soit pas rentrée du collège, situé à 10 minutes à pied de son quartier des Bleuets. Sylviane, la mère de Sandra, tombe finalement sur elle en rentrant de courses. « C’était horrible, elle était en sang, elle titubait le long du cimetière, elle avait du mal à respirer », raconte cette dernière, sous le choc. Le temps de passer prendre son mari et toute la famille se rend au commissariat de Créteil.
Trois adolescentes en garde à vue« Ces filles sèment la panique à la porte 33 du centre commercial Créteil Soleil auprès des collégiens, alors on a dit aux flics d’aller voir là-bas », se souvient Yahya, le père de Sandra. La bande ne s’y trouve pas. Sandra leur fait finalement croire par téléphone qu’elle dispose de l’argent tant attendu pour qu’elles lui donnent rendez-vous.
Trois adolescentes, âgées de 13 à 15 ans, sont interpellées dans la foulée et étaient toujours en garde à vue ce mercredi soir. Selon la famille de la victime, ces jeunes filles vivent pour certaines en foyer et auraient été renvoyées de plusieurs établissements scolaires. Le couteau qui a servi pour l’agression et une matraque auraient été retrouvés chez l’une d’elle.
L’enquête lancée pour extorsion de fonds en bande organisée, torture et actes de barbarie sur mineur de moins de 15 ans a été confiée à la sûreté territoriale. On ignore si les vidéos faites pendant l’agression ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
« Mardi, en quelques heures, j’ai découvert d’un coup l’agression de ma fille et ce qu’elles lui faisaient subir depuis décembre, se désole Sylviane. On avait vu que ses affaires de marques disparaissaient, qu’il manquait de l’argent et parfois des bijoux à la maison, mais on n’a pas compris. On s’en veut tellement d’avoir été durs avec elle alors qu’elle subissait toute cette violence. Maintenant il faut qu’on parte d’ici. Les agresseuses ont menacé de s’en prendre aux frères et sœurs de ma fille. Il n’est pas question de continuer à vivre à Créteil. »
*Le prénom de la victime a été modifié
Commentaires
C’est ça, la douce France d’aujourd’hui dont Hollande est si fier !